Beau temps et 8°C au départ qui monteront vite à 16°C vers 13 heures pour terminer la journée à 21°C dans le Béarn...
Nous avons découpé cette journée en 4 épisodes :
Dans ce 1er épisode quelques mots sur Aire sur l’Adour, tirés du site internet de la ville qui est très bien réalisé. Nous aborderons le pont sur l’Adour dans l’épisode suivant.
Par contre nous dirons quelques mots sur les arènes dans celui-ci...
Donc route au plus rapide pour aller à Aire sur l’Adour, ça roule parfaitement, juste quelques feux alternés à cause de travaux, notamment la continuation de la mise à 2 fois 2 voies...
Nous apercevons enfin les Pyrénées au loin...
Nous passons à côté du circuit de Nogaro que nous avons déjà vu l’été dernier...
Et nous entrons à Aire sur l’Adour.
Le nom complet de la commune est un toponyme pléonastique, c'est-à-dire qu'il assemble deux éléments désignant la même chose : le nom Aire (Atura) est dérivé du nom Adour. C’est aussi la forme Atura qui donne Aturins (et Aturines) comme gentilé, le nom des habitants.
La ville compte aujourd’hui environ 6 300 habitants.
Le cœur de la ville est situé de part et d'autre de l'Adour. La mairie, le centre commerçant et la cathédrale se trouvent sur la rive gauche. Les deux principaux lieudits à l'écart du centre-ville sont Subéhargues, sur la rive droite, et le quartier du Mas qui surplombe la rive gauche avec l'église Sainte-Quitterie.
Aire sur l’Adour est l’une des plus anciennes villes du département des Landes. Son origine date probablement d’un peuplement celte qui dénomma ce lieu « Atura ».
En 56 avant J-C la cité fut le siège d’une bataille entre les troupes de Crassus, lieutenant de César et Pompée. Rome réorganisa la ville et la rebaptisa « Vicus-Julii » c’est-à-dire le bourg de Jules (César). La ville fut successivement ravagée par les Vandales, les Alains et les Suèves.
Au Vème siècle, les Wisigoths fondèrent le royaume wisigoth de Toulouse et Aire en fut sans doute un élément important, au point qu’en 506 le roi Alaric II y promulgua le « Bréviaire d’Alaric » (ensemble de lois régissant les Wisigoths et la société gallo-romaine, en vigueur jusqu’au XIème siècle).
Selon la légende, c’est au Mas vers 480 que Quitterie, jeune princesse wisigothe Chrétienne, subit le martyre pour avoir refusé d’abjurer sa foi pour se marier avec un prince wisigoth arien. Cette sainte céphalophore est à l’origine d’un culte profond et du passage dans la ville des pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle.
Aire a été évêché durant quinze siècles : le premier évêque est attesté en 507 au Concile d’Agde, sous le nom de Marcellus. Les évêques ont modelé la vie religieuse mais ils ont aussi eu un poids important sur la vie économique et éducative.
A la fin du XIème siècle, un évêque fit bâtir la cathédrale Saint-Jean-Baptiste (sans doute sur les fondements de l’ancien édifice), tandis qu’à la même époque, au Mas et à côté de l’abbaye bénédictine, fut construite l’église Sainte-Quitterie (de son nom primitif église Saint Pierre).
En 1290, un paréage avec le roi d’Angleterre fut conclu pour protéger la ville contre les exactions. Les anglais furent chassés de la ville d’Aire à la fin du XVème siècle. Au siècle suivant, les Guerres de Religions firent des ravages. En 1569, Montgomery, général protestant mit la région à feu et à sang et Aire ne fut pas épargnée.
Au début du XVIIème siècle, l’évêque Gilles Boutault fit reconstruire son palais épiscopal qui devint alors « une des plus belles maisons épiscopales du royaume ». Il fut embelli quelques années plus tard sous l’épiscopat de Jean-Louis de Fromentières.
Au Mas, le grand séminaire fut installé dans les bâtiments de l’ancienne abbaye bénédictine et le petit séminaire fut bâti à proximité. La Révolution Française chassa les évêques d’Aire qui revinrent en 1817.
En 1855, la ville fut dotée d’une vaste halle octogonale pour le marché des grains, alors très florissant. En plus de ce commerce, Aire était très réputée pour son marché au gras et resta très longtemps la « capitale du foie gras ».
L’Hôtel de Ville fut installé au centre-ville. Les séminaires du Mas étaient devenus des écoles supérieures de garçons et de filles, un nouveau grand séminaire fut construit ; c’est aujourd’hui la clinique médico-pédagogique Jean Sarrailh.
En 1905, suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État, tous les bâtiments ecclésiastiques furent repris par la Ville et en 1927, l’Hôtel de Ville fut transféré dans les anciens bâtiments de l’évêché.
La vie économique de la ville a changé au XXème siècle, de nouvelles industries ont été créées, notamment l’usine Potez spécialisée dans l’aéronautique.
Cette usine a été créée en 1936, par Gaston Fouga, pour y produire l’avion de Pierre Mauboussin, le M.123 Corsaire.
Aire sur l’Adour est réputée agréable à vivre avec une position géographique privilégiée entre Bordeaux et Toulouse et entre la montagne et la mer.
C’est une ville à la double tradition tauromachique, course espagnole (corrida) et course landaise.
Les arènes ont donc une double vocation.
Les arènes Maurice Lauche , inaugurées en 1972, peuvent contenir 4 500 personnes.
Construites dans l'axe des allées de l'Adour par l'architecte gascon de Vergoignan Robert Dubédat, ce sont des arènes ovales de type espagnol en béton, avec gradins en amphithéâtre. Les arènes sont la propriété de la ville, qui a délégué leur gestion pour trois années à l'empresa Jean Biondi (société Bilucha), successeur de famille Callet.
La feria principale a lieu à la mi-juin. Elle propose des courses espagnoles, des novilladas et des courses landaises.
Le Championnat de France des écarteurs et sauteurs a lieu dans ces arènes depuis 2000.
17 juin 2017, Iván Fandiño torée dans les arènes d’Aire sur l’Adour avec Juan del Álamo et Thomas Dufau. Ils sont face à des taureaux de l'élevage prestigieux de Baltasar Ibán.
Il coupe un trophée à son premier opposant et débute un quite de chicuelinas au troisième taureau, nommé Provechito, n°53, negro, correspondant à Juan del Álamo mais le taureau se retourne rapidement après la première passe et surprend le torero. Il se prend les pieds dans sa cape et le taureau le soulève.
Alors qu'il se trouve à terre l’une des cornes le touche à un poumon, à un rein et au foie avec déchirement de la veine cave...
Il est mort le soir même à son arrivée à l'hôpital de Mont-de-Marsan après avoir subi deux arrêts cardiaques dans l'ambulance qui l’y emmenait...
Il avait 37 ans.
La dernière mort d'un matador lors d'une corrida en France remontait à 1921, avec le décès du matador espagnol Isidoro Mari Fernando « Flores », dans les arènes de Béziers.
Cette année prochaine corrida aura lieu le 16 juin 2024 à 18h00.
Les « toros » seront issus de la légendaire ganadería de Peñajara, un élevage qui fera sa grande présentation en corrida intégrale pour la première fois dans le sud-ouest.
Les deux grands triomphateurs de l'édition 2023 (5 oreilles à eux deux !) feront leur retour aux arènes Maurice-Lauche :
Aujourd’hui les arènes sont calmes, nous profitons de l’ombre des beaux platanes du parc pour pique-niquer avec vue sur l’Adour...