Nous connaissons déjà Brousse le Château mais cela fait 5 ans que nous n’étions pas venus...
Pratiquement rien n’a changé...
Le Logis Hôtel le Relays du Chasteau où nous dormons est géré depuis quatre générations par la même famille et le village est toujours classé parmi les « Plus Beaux Villages de France » depuis 27 ans...
C’est un admirable exemple d’architecture datant du moyen âge.
Brousse le Château, dont les 157 habitants sont appelés les Broussais et les Broussaises, est intégré au Parc Naturel Régional des Grands Causses.
Située dans la région naturelle du pays du Roquefort, l’activité principale est agricole, notamment l’élevage ovin et la vente du lait de brebis aux caves de Roquefort pour la conception du célèbre fromage du même nom. Voir notre épisode sur Roquefort sur Soulzon !
Le village de Brousse le Château, dont l’origine du nom vient très probablement du latin « Bruscia » (bruyères ou broussailles incultes) remonte au XIIIème siècle. C’est avant tout pour assurer leur protection, que les habitants viendront s’installer au pied du château dont l’implantation sur le site date du IXème siècle. Aux invasions et aux guerres seigneuriales locales vont succéder de plus grands conflits encore dont le Rouergue sortira particulièrement meurtri. La Guerre de Cent Ans contre les Anglais de 1337 à 1453, sera suivie d’une période non moins périlleuse, celle du règne des « Routiers », soldats sans emploi en temps de paix, qui s’organisaient en bandes pour vivre « sur le pays ». Enfin les Guerres de Religions de la fin du XVIème siècle seront particulièrement marquantes dans un pays où nombre de nobles embrasseront la foi protestante.
Nous commençons notre balade par un pont superbe, le Pont « crouput », en forme de « croupe ».
Il date de 1366 et est inscrit au titre des Monuments Historiques. Il enjambe l’Alrance, qui va se jeter dans le Tarn, et permet, via de petites ruelles pavées, d’accéder au cœur du village.
Nous déambulons dans le village aux rues étroites et admirons plusieurs maisons à colombages du XVème siècle restaurée selon les exigences de la DRAC et des Bâtiments de France...
Nous entrons ensuite dans l’Église gothique du XVème siècle dédiée à Saint Jacques de Compostelle...
L'église est bâtie au XVème siècle par la volonté de Jean III d'Arpajon et de sa femme Anne de Bourbon Roussillon.
Au-dessus de la partie ouest de l'édifice, le clocher comporte quatre baies dont trois sont dotées d'une cloche, la quatrième ayant été obstruée. Le côté sud du clocher présente une pierre sculptée en forme de sautoir fleuronné. C'est un panneau de chancel provenant de l'ancienne chapelle castrale ou d'un ancien édifice préroman.
L'église est transformée dans les années 1830 et 1840 (porche d'entrée et porte sud, toitures, plafond, agrandissement de la sacristie).
De plan allongé, l'église fait face à son cimetière dans lequel a été édifié un oratoire.
L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 13 mai 1937.
Lors de la restauration de l'édifice en l'an 2000, le déplacement d'un retable dans la chapelle Saint-Blaise a permis de mettre au jour une niche dont l'intérieur révèle une fresque.
L'église recèle trois objets mobiliers inscrits au titre des monuments historiques : deux retables du XVIIIème siècle en bois peint et doré, dans la chapelle sud et dans le chœur, inscrits en 1988, restaurés respectivement en 1996 et en 1999-2000, ainsi qu'une Vierge de Pitié du XVIIème siècle en bois inscrite en 2016.
Nous sortons de l’église, montons un peu en suivant la rue caladée et nous arrivons devant l’entrée du château.
Ce château médiéval, monument historique classé depuis le 2 mars 1943, est une véritable forteresse dont l’architecture défensive est clairement lisible : un donjon, une succession de tours incluses dans des remparts couronnés de mâchicoulis et percés de nombreuses meurtrières. Cet ensemble protège le logis des seigneurs, le puits-citerne, le four à pain, à l’intérieur d’une haute cour et d’une basse-cour.
Après avoir appartenu aux comtes de Rouergue, de Toulouse puis de Rodez, le Château devint la propriété des Arpajon, une des puissantes familles de la noblesse française, de 1204 à 1700. Certains de ses membres s’illustrèrent avec éclat dans l’histoire de France, d’autres nous ont légué des tragédies plus sombres, comme celle de la jeune Hélène de Castelnau, qui à l’âge de 6 ans fut captive du seigneur Jean d’Arpajon en ces murs pendant 3 longues années…
Un temps, propriété des Grandsaignes il fut racheté en 1785 par François Peyrot de Vailhauzy. Sa fille Madame de Lauro, de Rodez, le vend en 1839 à la commune qui le transformera en presbytère.
Sauvé de la ruine grâce à des chantiers de bénévoles impulsés par l’Association de la « Vallée de l’Amitié » il sera administré et aménagé par les membres du « Foyer Rural » jusqu’en 2007. Il est depuis cette date géré par la commune.
Du Moyen Age à la Renaissance, le Château invite à un voyage à travers le temps, de ses bâtiments architecturaux si variés à son jardin aménagé où se côtoient simples et rosiers anciens.
Le Château protège également une étonnante statue-menhir découverte en 1958 par M. Alvernhe au lieu-dit "Crays" sur la commune. Sculptées à la fin du Néolithique (IIIème millénaire avant notre ère) elle témoigne de la richesse et de l’ancienneté du patrimoine local.
Grâce à la généreuse donation de l’artiste Pierre Lerron-Lesur la collection de « sylvistructures » dont le thème principal est l’amandier, évoque de façon plus contemporaine un passé autrefois glorieux pour l’Aveyron, comptant alors parmi les premiers producteurs d’amandes en France.
Nous terminons notre « tour de ville » en rentrant dans le village par le côté est.
Un panneau « Plus beau village de France » est installé à cette entrée comme pour l’autre entrée.
C’est un label que nous suivons mais parfois nous ne sommes pas d’accord avec lui sur le qualificatif « Plus beau village de France »...
En Aveyron par exemple des villages labellisé comme Saint-Côme-d'Olt ou Sainte-Eulalie-d'Olt sont peut-être jolis mais lors de nos visites ils étaient encombrés de voitures ou de camions qui gâchaient toutes les perspectives et les vues sur les façades des belles maisons...
A Brousse ce n’est pas le cas, le village est globalement piétonnier...
Et nous n’avons pas vu de camping-car, peut-être que les tunnels qui leur sont interdits y sont pour quelque chose, comme le fait qu’il n’y ait aucun aménagement dans la commune...
Nous nous sommes renseignés sur cette labellisation « Plus beau village de France » puisque 10 villages aveyronnais sont labellisés...
Comment sont sélectionnés les villages ?
Tout d’abord il faut que le village fasse une demande. La candidature d’un village peut être portée par la commune directement concernée ou par une structure intercommunale dûment mandatée (par délibérations municipale et intercommunale).
Le processus de sélection des villages candidats au label se déroule en quatre étapes :
Le délai de traitement d’une demande de classement varie de six mois à un an en fonction de la date de dépôt du dossier de candidature et de celle des prochaines réunions de la Commission Qualité et Labélisation. Ce délai permet par ailleurs aux membres de la Commission Qualité et Labélisation d’effectuer leur propre visite du village candidat.
Evidemment ce n’est pas gratuit, la labellisation a un coût...
Toute commune se portant candidate doit s’acquitter d’une participation aux frais d’expertise dont le montant s'élève à 900 €.
Ensuite, toute commune possédant sur son territoire un village classé doit s'acquitter d'une participation annuelle à l'association comprise entre 1 200 € et 4 800 € et établie comme suit :
Enfin, il faut noter que chaque village membre fait l'objet d'une ré-expertise tous les six à neuf ans (selon le niveau de réserves exprimés dans le rapport d'expertise initial ou précédent) afin de vérifier qu'il satisfait toujours aux critères.
Notre balade se termine... Nous ressortirons un peu plus tard pour faire quelques photos au coucher du soleil et dans la nuit car le château est joliment éclairé...
Fin de cet épisode 7ème sur 7 et fin de cette première journée Aveyronnaise !