Saint-Nectaire et son église romane

Après le lac Chambon, la station-service et Murol, nous arrivons à Saint-Nectaire. Nous y sommes passés l’an dernier mais sans visiter, et nous y sommes repassés la veille mais trop tard… Un peu piégés par le changement d’heure… Le passage à l’heure d’hiver ayant avancé la tombée de la nuit…

Aussi aujourd’hui nous prenons le temps de visiter Saint-Nectaire.

La première pensée lorsque l’on évoque Saint-Nectaire c’est le fromage !

En effet, le Saint Nectaire fait partie des 5 fromages AOP d’Auvergne :

le Cantal, la Fourme d’Ambert, le Bleu d’Auvergne, le Salers, et le Saint-Nectaire.

Ils comptent parmi les produits qui font la renommée de la gastronomie auvergnate…

Chacun des 5 fromages, fabriqué sur un terroir particulier, et dans le respect d’un cahier des charges spécifique, bénéficie d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP). Un signe distinctif qui donne au produit ses lettres de noblesse et garantit son origine et sa qualité.

Nous n’allons pas polémiquer, nous les apprécions TOUS ! Et nous en avons fait une bonne cure pendant notre séjour…

Mais il n’y a pas que du fromage à Saint-Nectaire… En effet on y trouve l’une des cinq églises romanes majeures d’Auvergne…

Ces cinq églises romanes majeures sont : Notre Dame du Port à Clermont-Ferrand, Notre Dame de saint Saturnin, d’Orcival, de St Austremoine à Issoire et de Saint-Nectaire.

Ces églises sont dites « romanes majeures » en ce qu’elles sont restées bien conservées (pas de remaniements ou de destructions significatifs) depuis leur construction, ce qui nous permet de mettre en avant des constantes de l’art roman à son apogée.

Elles ont également pour caractéristique d’avoir été construites dans le courant du XIIe siècle et, semble-t-il, suivant des plans communs inspirés de l’ancienne cathédrale de Clermont. L’architecture intérieure de ces cinq églises est composée d’une nef dite voûtée en berceau plein cintre (voûte en demi-arc de cercle dont la longueur est supérieure à sa largeur). Cette nef est épaulée de part et d’autre de bas-côtés, eux aussi voûtés, au-dessus desquels se trouvent des tribunes qui ont pour rôle notamment de soutenir la voûte centrale en équilibrant les forces. La nef croise le transept de manière régulière (c’est-à-dire en formant un carré) et le transept possède des absidioles (petites chapelles formant des renfoncements) dans ses croisillons. Si l’on s’avance plus avant dans ces édifices, on arrive au chœur qui est entouré d’un déambulatoire et orné de chapelles rayonnantes (à part pour l’église Notre Dame de saint Saturnin). Concernant l’extérieur, la croisée du transept est surmonté par un massif « barlong » (de forme rectangulaire plus longue que large)  sur lequel se trouve un clocher. Ceci vient appuyer l’aspect « pyramidant » du chevet (la partie située derrière le maître autel de l’église, soit l’extrémité de l’édifice à partir du chœur).

L’histoire du village de Saint-Nectaire et de son église

Le territoire de la commune est occupé dès le Néolithique comme en témoignent l'édification de plusieurs dolmens et menhirs, constituant l'un des plus riches patrimoines mégalithiques de tout le département (dolmen de Sapchat, dolmen de Saillant, dolmen du Parc, dolmen de la Pineyre, menhir de Freydefond, Croix de Saint-Roch).

Avec ses eaux alcalines et stimulantes qui en ont fait des thermes reconnus dès l'Antiquité pour leurs vertus thérapeutiques, la cité de Saint-Nectaire reste avant tout le berceau d'un culte celtique ancien et l'écrin d'un des plus beaux joyaux de l'art roman auvergnat.

Selon une légende, des fées résidaient dans les grottes du Mont, déjà nommé Cornadore lorsque Nectaire, disciple d'Austremoine, prêche la foi de Jésus à la fin du IIIème siècle. Accompagné des prêtres Auditor et Baudenius, il y fait bâtir une première église qui accueille ses reliques après sa mort.

On ne sait rien de ce qui advient de Saint-Nectaire entre la mort de ces prêcheurs et le XIIème siècle, hormis l'existence d'un village révélé par des fouilles, qui est construit autour d'un lieu de culte. Le premier document mentionnant Saint-Nectaire est un livre du XIème siècle relatant la vie de saint Austremoine. Entre 1146 et 1178, les moines de la Chaise-Dieu reçoivent en donation de la part de Guillaume VII, comte d'Auvergne, la terre de Saint-Nectaire pour y établir un prieuré.

L'église actuelle, construite durant cette période, est-elle l'œuvre de Guillaume VII ou celle des moines du prieuré ? On ne le sait toujours pas…

Les trésors de l’église de Saint-Nectaire

Hormis l’architecture remarquable on trouve dans le transept de cette église plusieurs trésors religieux très bien conservés :

un buste-reliquaire de saint Baudime, compagnon de saint Nectaire. Datant du XIIème siècle, il fut réalisé en bois et lames de cuivre doré ornées de cabochons

une Vierge à l'Enfant romane, en bois marouflé polychrome. Cette Vierge en majesté est désignée sous le nom de Notre-Dame du Mont Cornadore. « Sedes sapientiae », elle incarne le Trône de la Sagesse éternelle

deux plats de reliures d'orfèvrerie ornés d'émaux de Limoges, ces trois objets datant du XIIème siècle

un bras reliquaire de saint Nectaire en argent repoussé datant du XVème siècle.

Vous pouvez voir quelques photos de ces objets…

Après cette visite nous repartons pour découvrir les gorges de Gourgoul…

Fin de cet épisode 12 sans Z mais ça va changer dans le prochain !