De Saint-Nectaire nous prenons la direction de Champeix par la D996. Cette route longe la couze Chambon.
Tout d’abord une précision. Les « couzes » c’est le nom local pour désigner les rivières. Toutes les couzes naissent dans le Massif du Sancy ou le Cézallier, et vont se jeter dans l’Allier en s’encaissant dans les gorges suivant le même tracé que les coulées de lave.
Donc la Couze Chambon, ou plus exactement la Couze de Chaudefour, prend sa source vers 1 580 mètres d'altitude dans le département du Puy-de-Dôme, dans les monts Dore, sur les pentes du puy de Cacadogne, dans la réserve naturelle nationale de la vallée de Chaudefour. Elle arrose le village de Chambon-sur-Lac et se jette dans le lac Chambon à 875 mètres d'altitude.
Sous le nom de Couze Chambon, elle arrose ensuite Murol, passe au sud de Saint-Nectaire, chute d'une hauteur de sept mètres à la cascade de Saillant puis baigne Verrières et Montaigut-le-Blanc, créant de petites gorges avant ce village. Ensuite elle traverse Champeix, arrose Neschers et se jette dans l'Allier à 347 mètres d'altitude, en rive gauche, à Coudes.
Sa longueur est de 39,7 kilomètres mais nous n’irons pas au bout !
Nous faisons demi-tour à Champeix pour prendre la D978 qui va nous mener à d’autres gorges, celles de Courgoul.
Exactement c’est la couze de Valbeleix qui s'enfonce dans les gorges de Courgoul... Courgoul étant un village. La route est superbe, elle suit la couze et serpente donc le long du cour d’eau.
Le site est très beau et très sauvage… Mais il n’y a pas que la route qui serpente à côté de la couze de Valbeleix.
Un tuyau d’acier lui aussi suit le cours d’eau sur plusieurs centaines de mètres… Il s’agit d’une conduite forcée amenant l’eau à la centrale hydroélectrique de Courgoul.
La conduite forcée, d'une longueur totale de 2 000 mètres, est composée de tôles d'acier soudées de 6 mm d'épaisseur. Son diamètre intérieur est de 0,92 m. Une partie de la conduite est posée sur des supports béton, sur 1 600 mètres, et une autre partie enterrée, sur 400 mètres. Elle longe la couze de Valbeleix sur sa rive gauche puis passe sur la berge opposée.
Juste avant d'arriver à la centrale, la conduite se sépare au niveau d'une culotte pour alimenter chacune des trois turbines en diamètre de 500 et de 700 mm, la centrale est donc composée de trois groupes équipés chacun d'une turbine et d'une génératrice.
La puissance active maximum est de 720 kW. La tension des génératrices est alors élevée à 20 kV par un transformateur 1 000 kW, pour être distribuée sur le réseau général d'Electricité ENEDIS…
Mise en service en 1979 cette centrale a l’avantage de produire une énergie renouvelable «propre », même si l’on peut discuter de l’aspect esthétique de ce pipeline dans ces gorges sauvages…
On remarque aussi dans la vallée de la couze de Valbeleix, les pailhats. Ce sont de grandes terrasses soutenues par des murets de pierres sèches, aménagées par l’homme pour la culture.
Juste avant d’arriver au village de Valbeleix nous cherchons la fameuse Roche Nité qui figure sur notre carte, de quoi s’agit-il ?
La Roche Nité est un énorme bloc de roche. Il s’agit probablement d’une ancienne cheminée volcanique, dégagée par le glacier recouvrant autrefois la vallée. Son nom vient du fait qu’elle est enfouie (nichée) dans le sol, sur le bord du plateau de la Chavade. Témoins de l’origine volcanique des roches, les orgues de la Roche Nité se composent de granits très anciens et très durs
Elle surplombe le village de Valbeleix.
L’histoire raconte que pendant la Révolution des prêtres célébraient la messe en cachette dans une grotte dissimulée se trouvant en contrebas de la Roche Nité…
La Roche Nité est aussi un site d’envol pour le vol libre : parapente et deltaplane…
Nous poursuivons notre route en direction de la vallée de Rentières… Nous passons Compains et nous voilà sur la D36. Une route étroite mais aux superbes paysages… Il n’y a personne à part nous sur la route…
Nous quittons le paysage de forêt d’automne qui nous entoure… Et plus nous approchons du col de la Volpilière plus le paysage se transforme et devient grandiose…
Ce col situé à 1230 mètres est aujourd’hui très venté… Mais nous sommes loin des conditions météo extrêmes qu’il subit en hiver… Le col est si souvent saturé de neige qu’il arrive que la route soit bordée de congères de plusieurs mètres voire que la route soit tout bonnement fermée…
Nous commençons donc à entrer dans « la petite Ecosse auvergnate »…
« Voilà une terre près du ciel, qui ne laisse personne indifférent ! Ne manquez pas le Cézallier si vous aimez les vastes étendues et les terres éloignées du bruit et de la fureur !
Même si certains disent que le Cézallier ressemble à l’Ecosse ou aux steppes de Mongolie, cette terre est bien auvergnate ! »
Ce sont les glaciers qui ont modelé ces plateaux tout en courbes et bosses. A 1000 mètres d’altitude, ce vaste ensemble de plateaux granitiques est dominé par le Signal du Luguet qui culmine à 1551 mètres.
Petite séance photos au sommet du col, sans déranger les vaches, pour clôturer cet épisode 13 !