Arrivés dans la nuit nous n’avions pas vu qu’effectivement nous étions au bout du monde ! La route goudronnée s’arrête net et démarre un semblant de piste, tout autour de nous un paysage vallonné et verdoyant…
Nous suivons la rivière Ander dans des gorges évasées aux versants rocheux et boisés. Et toujours sous une pluie importante nous prenons la direction de Saint-Flour.
On remarque de loin la cathédrale perchée dans le ciel… En effet, la ville de Saint-Flour est séparée en deux étages, la « ville haute » et la « ville basse ». La ville haute est située sur la Planèze, grand plateau volcanique du Cantal, à 900 mètres d'altitude. La ville basse est construite dans la vallée de l'Ander.
La ville porte le nom de Florus, apôtre de l'Auvergne au IVème siècle, et en occitan auvergnat, Saint-Flour s'écrit « Sant Flor ». Aujourd’hui c’est une sous-préfecture qui compte 6 500 habitants. Nous connaissons la ville.
Nous allons directement au parking de la ville haute, en longeant des orgues basaltiques, un témoignage de l'ancienne activité volcanique auvergnate…
Petit tour en ville, visite de la cathédrale dont le parvis est en grand chantier…
Passage derrière l’office du tourisme pour contempler la région et la ville basse du haut du belvédère aménagé.
Je ne vais pas vous raconter la riche histoire de cette cité, il existe un article Wikipédia bien fait !
Monument emblématique de la ville de Saint-Flour, la cathédrale Saint-Pierre avec ses tours massives et son austère couleur basaltique évoque davantage une forteresse. Le matériau utilisé est une pierre volcanique – la lave noire de Liozargues – qui lui confère une couleur sombre caractéristique. A l'intérieur, l'esprit gothique est bien présent et le mobilier mérite le détour.
La cité fera édifier cette cathédrale au XVème siècle. Au XIXème siècle, d’importantes interventions lui donnent son aspect actuel de style gothique. Parmi les pièces maîtresses : le «Beau Dieu Noir », les peintures murales, les vitraux, le mobilier liturgique contemporain œuvre de l'orfèvre Goudji...
Sur saint Flour lui-même on ne connait que peu de choses…
« Selon une tradition respectable mais non établie, il aurait été l'un des disciples du Seigneur, envoyé par saint Pierre pour évangéliser la Narbonnaise romaine où il fonda la première église de Lodève. Puis il se rendit chez les Arvernes et c'est là qu'il donna sa vie à Dieu.
On ne sait rien de bien précis sur le saint patron du Diocèse, hormis son nom et ses reliques conservées à la Cathédrale. Son culte est attesté à partir du Xème siècle. Mais la tradition le rattache aux origines de l'évangélisation de notre région, sans doute vers le Vème siècle.
La légende médiévale en a fait l'un des soixante-douze disciples du Christ: il aurait été envoyé par Saint Pierre d'abord à Lodève dont il serait devenu le premier Évêque. Il aurait ensuite rejoint l’Auvergne, et aurait évangélisé dans le lieu qui porte aujourd'hui son nom…
La chapelle du Tombeau abrite une châsse en bronze doré, due à l'orfèvre parisien Poussielgue, qui contient les reliques de saint Flour, elle date de 1897.
À l'entrée du chœur, contre le pilier gauche, se dresse un grand Christ noir en bois de noyer peint, unique en Europe et qui date, d'après une étude menée en 2019, du XIème ou du XIIIème siècle. On le désigne sous le nom de « Beau Dieu noir », mais l'origine de cette appellation reste incertaine. D'autres représentations idéalisées du Christ sont désignées ainsi, par exemple à la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, à celle de Reims, ou encore à l'église Saint Nicolas de Nonette. Quant à la couleur, on a pu y voir une analogie avec les Vierges noires du Moyen Âge occidental.
Mais il se pourrait que le noircissement, probablement opéré au XIXème siècle ait été un moyen de cacher des dommages, d'uniformiser l'œuvre, tout en renforçant son impact sur les fidèles…
À proximité de l'entrée, sous la tribune d'orgues, une peinture murale datant du XVème siècle n'a pourtant été découverte qu'en 1851, car elle était recouverte d'un badigeon. La fresque représente le purgatoire à gauche – un prêtre célébrant la messe pour la délivrance des âmes – et l'enfer à droite…
Nous regagnons le parking non sans avoir acheté de quoi déjeuner plus tard, notamment…
Ce n’est pas une tourte auvergnate salée mais un dessert…
Nous en avons trouvé dans les boulangeries/pâtisseries de la région, parfois appelée tourte auvergnate…
Il s’agit d’un gâteau, d’une tarte, d’une douzaine/quinzaine de centimètres de diamètre avec de la pâte feuilletée, un fourrage à la frangipane et sur le dessus une croûte rose aux pralines…
Pas moyen de trouver la recette…
C’est excellent !
Tourtes emballées, nous pouvons maintenant partir réaliser le circuit de la vallée de la haute Truyère après une séance photos de Z à la sortie de Saint-Flour…
Fin de l’épisode 23 !