Si nous prenons parfois l’autoroute A75 c’est souvent parce que nous voulons gagner du temps et donc nous ne trainons pas trop... Aussi nous négligeons les cols qui s’y trouvent ou ceux qui sont à proximité immédiate...
Notre objectif aujourd’hui est d’en trouver 6, certains sont évidents d’autres beaucoup moins...
Ils sont répartis sur 2 départements, 3 en Lozère, 3 en Aveyron :
Ils sont répartis sur 2 départements, 3 en Lozère, 3 en Aveyron :
Pour mener à bien notre mission nous nous sommes armés des cartes routières Michelin, les actuelles et celles de 1924 et 1926, les cartes IGN, Google Maps, le site Brevet des Cols Routiers (dont nous reprenons parfois la classification) et la carte des cols de France !
Nous restons sur l’ancienne Nationale 9, la D809, et nous longeons l’autoroute...
Puis nous tournons à droite un peu avant Séverac en prenant la D2.
Nous passons Altès et arrivons au col.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce col... Il est perdu en pleine campagne...
Il est en 17ème position sur les 36 cols répertoriés en Aveyron, il est référencé sous le numéro FR-12-0810
Mais il est situé vraiment tout à côté d’une voie ferrée que nous avons souvent longée car elle suit souvent le réseau routier... Et puis c’est pour cette ligne que le viaduc de Garabit fut construit !
Quelques mots sur cette ligne qui fut un élément vital pour la région...
C’est la ligne de chemin de fer qui relie Béziers à Neussargues dans le département du Cantal, via Millau et les étendues caussenardes.
Elle constitue la ligne 722 000 du réseau ferré national.
Elle est célèbre pour ses caractéristiques qui sortent de l’ordinaire : malgré un tracé tourmenté et des tunnels finalement relativement peu fréquents (comparé, par exemple, à la ligne des Cévennes), les rampes maximales atteignent 35 ‰ !
Valeur qui n’a pas manqué de lui valoir une réputation de ligne difficile chez les cheminots...
Les ouvrages d’art associés à cette ligne sont exceptionnels, tant en quantité qu’en qualité; parmi ceux-ci, le viaduc de Garabit dont nous avons parlé est le plus célèbre.
D’autres viaducs, en maçonnerie ou métalliques, ainsi que les installations électriques et bâtiments d'époque, typiques de la Compagnie du Midi, sont autant de points d’intérêt remarquables.
C’est aujourd’hui une ligne à voie unique banalisée sur la totalité du parcours. Elle était à double voie autrefois sur certains tronçons.
Le profil, en dents de scie, est difficile. Des rampes de grande longueur qui atteignent 33,5 ‰ sont présentes sur une grande partie du parcours.
Il existe près de 700 courbes dont plus de la moitié a un rayon de 300 mètres.
Il existe 38 tunnels dont le plus long, celui de Pétafy, a une longueur de 1 850 m. La longueur cumulée des tunnels est de 17,5 km.
De très nombreux viaducs sont présents, le plus important et le plus célèbre est le viaduc de Garabit, mais des viaducs en maçonnerie sont également remarquables : viaduc de la Crueize, viaduc de Chanteperdrix et viaduc de Sénouard.
La ligne a été électrifiée en trois étapes en 1,5 kV continu, la partie que nous côtoyons au niveau de col fut électrifiée le 10 mai 1932, section de Sévérac-le-Château à Neussargues.
Aujourd’hui, l’acier a remplacé le charbon, le vin et l’alcool : l’approvisionnement en coils (bobines de tôle) de l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d'Apcher, qui assure une part importante des emplois de l’industrie lozérienne, est assuré par le rail. 120 000 tonnes d’acier sont ainsi acheminées tous les ans depuis Fos-sur-Mer ou Dunkerque via la ligne des Causses.
Si le trafic voyageur participe également au maintien de l’exploitation de la ligne, cette dernière subit néanmoins la rude concurrence de l’autoroute A75 qui suit le même tracé, mais qui est (presque) gratuite et offre une pléthore de bretelles d’accès...
Dans un article du 5 mai 2024 Laurent Roustan de Centre Presse Aveyron évoquait l’avenir de la ligne...
"Un ovni ferroviaire" : le train Béziers-Neussargues via Millau à nouveau à l'arrêt durant 8 semaines
Une partie de la ligne avait été fermée entre septembre 2023 et début janvier 2024 à cause de dégâts causés par les intempéries. Cette fois, c'est pour la bonne cause...
La ligne ferroviaire a deux noms : ligne des Causses au sud, ligne de l'Aubrac au nord, et au centre, elle peut porter les deux. Avec son seul train quotidien aller-retour et son tracé jugé difficile par les cheminots eux-mêmes, la ligne de chemin de fer Béziers - Clermont-Ferrand via Neussargues et Millau, qui a commencé à être construite en 1855, est "un ovni ferroviaire", selon les voyageurs qui la découvrent.
Longue de 350 km, la ligne Béziers - Neussargues - Clermont-Ferrand, qui aux dernières nouvelles demeure un train Intercités, traverse 5 départements (Hérault, Aveyron, Lozère, Cantal, Puy-de-Dôme) a une moyenne de... 60 km/h. Elle a failli être fermée en 2016 mais doit peut-être son salut au retour de la Légion étrangère sur le Larzac ainsi qu'à la future réouverture de la voie ferrée entre Millau et Rodez, prévue pour 2026... Si tout va bien.
Depuis les années 2000, malgré quelques travaux de rénovation, la ligne connaît nombre d'interruptions de circulation sur plusieurs tronçons :
déraillement d'un train TER en 2006, interruption du trafic en 2009 après la découverte d'une fissure sur une pile du viaduc de Garabit, interruption du trafic entre le 3 décembre 2020 et le 15 novembre 2021 "à la suite d'un incident affectant les voies", puis, entre le 16 septembre 2023 et le 5 janvier 2024, la circulation des trains a été supprimée entre Millau et Bédarieux à la suite d'intempéries.
Une série de désagréments pour les usagers de cette ligne, qui va s'allonger cette année, du 6 mai au 28 juin 2024, selon Midi Libre, et ce sur une importante partie de la ligne, entre Béziers et Neussargues. Cette interruption du trafic se fera en deux étapes :
Durant cette période, SNCF Réseau va réaliser d’importantes opérations de modernisation qui nécessitent donc une interruption de la circulation ferroviaire. "Les travaux permettront de renouveler des composants de la voie (rails, traverses et ballast), de régénérer des ouvrages hydrauliques et de sécuriser des versants rocheux", précise SNCF Réseau.
Les opérations représentent un investissement de 6,9 M€ financées à 52,2 % par l’État (France Relance), 32 % par la Région Occitanie et 15,8 % par SNCF Réseau.
Nous cessons là cette histoire de train et reprenons le cours de notre balade.
Nous quittons le col de Lagarde pour Combelongue, rien de particulier à voir mais c’est pour profiter d’une jolie route sous le soleil...
Nous faisons demi-tour à Combelongue et revenons vers Séverac.
Nous cherchons la N88 puis la D511, route de Lavernhe, qui va nous mener au col suivant, le col de Palassy...
Fin ce cet épisode 6 !