Départ sous un beau ciel bleu, bagages dans le coffre et toit aussi ! Sortie de Clermont-Ferrand pour poser nos roues dans les traces d’une formidable épopée vieille de 117 ans !
L’histoire débute en 1899, James Gordon Bennett junior, le richissime propriétaire du quotidien américain New York Herald, propose aux Automobile-Clubs d’organiser un Prix international avec des équipes nationales. Le règlement précise notamment que l'épreuve annuelle sera organisée par le pays vainqueur de l'édition précédente, et que c'est la nationalité du constructeur automobile qui compte, pas celle du pilote. Chaque pays peut donc engager trois voitures de conception nationale. La France est, à l’époque, le premier constructeur automobile du monde, ainsi que le principal organisateur de courses, aussi c'est l'Automobile Club de France qui élabore la première course…
En quelques années, la coupe Gordon Bennett devient un événement de portée mondiale. C'est à cette occasion qu'ont été introduites les couleurs nationales en automobile…
En 1905, après la victoire française en Allemagne l'année précédente, Clermont-Ferrand accueille la sixième coupe Gordon Bennett, sur un parcours de 137 kilomètres, à parcourir quatre fois (soit 548 km), élaboré par les frères Michelin. À cette occasion, Michelin édite sa première carte routière, celle du parcours de la course, à l'échelle du 1/100 000ème…
Cette histoire nous a beaucoup plu et nous avons décidé de refaire le parcours de la Coupe Gordon Bennett de 1905 l’an prochain, 118 ans après…
Mais il faut préparer avant… Nous avons commencé nos recherches du tracé le plus conforme à l’original… Nous vous tenons au courant !
Pour cette année nous avons juste fait un petit tronçon…
Donc passage à Laqueuille où nous trouvons facilement les traces de la Gordon Bennett 1905, puis direction La Bourboule.
La Bourboule, à 850 mètres d’altitude, est une ville thermale au charme Belle Époque, installée au bord de la rivière Dordogne, nous la connaissons un peu, visitée l’an dernier. Aussi nous allons directement voir ce qui nous intéresse, une boutique spécialisée dans les minéraux afin de trouver de jolis cailloux, notamment des améthystes et de la fluorite, toutes deux d’Auvergne, on les trouve vers Issoire…
La Tour d’Auvergne est une vaste commune rurale de montagne de 711 habitants. Elle est située sur le versant ouest du Massif du Sancy, dominant la vallée de la Burande et de la Dordogne qui ondulent à ses pieds, à la charnière de deux régions emblématiques de la Haute Auvergne : le Massif du Sancy et le plateau de l’Artense.
Vieille cité en gradins fièrement accrochée à un socle basaltique à 1 000 mètres d’altitude elle doit sa notoriété aux puissants barons de La Tour. Descendantes directes des barons de La Tour, Catherine de Médicis et sa fille la Reine Margot ont considérablement marqué l’histoire de France.
Aujourd’hui, La Tour d’Auvergne est au centre d’une région vouée exclusivement à l’élevage bovin (40 exploitations agricoles) mais connaît une importante activité touristique été comme hiver.
La Stèle propose plus de 90 kms de pistes de ski de fond au cœur de l'espace nordique Sancy (250 kms de pistes tracées en classique ou skating, balisées, sécurisées). Le secteur de La Stèle offre 10 pistes en forêt et sur le plateau d’altitude, entre 1250 mètres et 1450 mètres d’altitude…
En cette saison pas de neige, nous admirons de belles forêts aux couleurs automnales…
Puis un peu moins de forêts et nous arrivons à Montboudif.
Si ce nom est un peu bizarre, le nom Montboudif est un oronyme venant du latin montem (mont) votivus (votif, consacré ou bien désiré, à souhait, agréable), et ses habitants sont appelés les Boudimontois et les Boudimontoises et si cette commune est bordée au sud par la Rhue qui va couler dans de jolies gorges un peu plus loin, ce n’est pas pour cela que nous voulions y passer.
Mais pour un amateur de voitures…
Il y est né le 5 juillet 1911 et fut Premier ministre du 14 avril 1962 au 10 juillet 1968 et ensuite président de la République du 20 juin 1969 à sa mort. Et surtout « il aimait la bagnole… ».
Voici un extrait d’un article de Bernard Jouvin.
« Premier ministre, Georges Pompidou roulait... en Porsche
Georges Pompidou n’est pas une star, mais il incarne la passion de l’automobile des Trente Glorieuses. « Que voulez-vous, le Français aime la bagnole… » Dixit Georges Pompidou. Et il savait l’apprécier.
Georges Pompidou était un épicurien de l’automobile. Avant d’entrer en politique, il roulait en AC Bristol, ce qui dénote un goût assez sûr pour les belles carrosseries.
Mais sa voiture la plus connue est une Porsche. Avant de devenir Premier ministre du Général de Gaulle, il avait commandé un modèle 356 1600 S de 75 ch.
Après sa nomination, il a fait modifier le bon de commande afin qu’il soit établi au nom de Claude Pompidou, son épouse. En politique, on ne sait jamais…
La 356 sort de l’usine le 30 octobre 1962 et sera immatriculée 3474 NA 75 au nom de Claude Pompidou qui la conservera jusqu’en 2001.
Cette 356, Georges Pompidou s’en servait principalement le vendredi soir pour retrouver son épouse dans leur propriété d’Orvilliers dans les Yvelines ; il rejoignait avec Porsche sa propriété de Cajarc, dans le Lot. Là, il la délaissait pour se déplacer en 4L.
La petite histoire raconte que le couple partageait le volant assez souvent et qu’ils tiraient parti des 75 chevaux de la 356 sur les petites routes.
Doués tous les deux d’un bon coup de volant, ils s’amusaient à semer l’escorte policière qui roulait en 404 Peugeot. On suppose que les vitesses atteintes n’étaient pas avouables.
Après le décès de Georges Pompidou, son épouse a conservé la Porsche sans beaucoup s’en servir.
En 2001, Porsche France la lui a rachetée (son fils avait un peu insisté car Porsche n’était pas enthousiaste…) et l’a entièrement restauré. Avec une immatriculation 595 CXT 92, vous pouvez l’admirer au Porsche Expérience Center du Mans… ».
Nous quittons Monboudif et repartons pour aller voir les Gorges de la Rhue… Dans le prochain épisode.
Fin de cet épisode 15 !