Nous quittons le col de la Volpilière en traversant toujours ce paysage sauvage qui fait penser à l’Ecosse…
Construite au XIème-XIIème siècle l'église était le centre d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Michel de Cluze, en Piémont. L'édifice roman a été modifié sans doute au 15e siècle. Cette église témoigne, par son chœur, des débuts de l'art roman en Auvergne, et par sa nef, d'un aspect assez rustique de l'art gothique dans cette province…
Toujours personne sur la route… Mais des vaches dans les prés, et notamment des vaches de race Salers.
La Salers est une race bovine française caractérisée par sa robe de couleur rouge bordeaux…
Présente depuis longtemps dans les monts du Cantal, on ne sait pas encore si son origine est autochtone (elle serait issue de l'aurochs que nos ancêtres du magdalénien représentaient sur les parois des grottes du Quercy) ou au contraire allochtone, venue avec des peuples germaniques, ou rapportée d'Espagne, tractant les chariots ibères…
Cette race arbore une robe acajou foncé ou plus rarement une robe noir ébène, à poil long et frisé, et à grandes et fines cornes de couleur claire en forme de lyre. Les muqueuses sont couleur chair. Les veaux ont la même robe.
Au temps de la Rome antique, on sait que Jupiter exigeait que les jeunes taureaux qu'on lui sacrifiait soient de robe rouge...
C'est un bovin de grand gabarit :
- 700 à 900 kg et 1,40 m de hauteur au garrot pour les femelles,
- 1 000 à 1 400 kg, pour les taureaux et les bœufs.
C'est une race mixte, apte à la fois à produire du lait, 2 000 à 2 400 kg d'un lait riche en matière grasse par lactation, et de la viande de qualité. Bonne grimpeuse, elle n'est pas sujette au vertige, ce qui lui permet de pâturer les pentes des monts du Cantal ou du Cézallier.
Maintenant que nous savons tout sur ces vaches nous partons pour traverser la vallée de Rentières.
Creusée par la couze d'Ardes, cette vallée encaissée entaille la bordure orientale basaltique du Cézallier, et met en relief les gneiss du socle métamorphique sous-jacent.
« Avec une altitude qui s'étage de 600 m à l'est à 1275 m à l'ouest, elle est surtout occupée par les chênaies collinéennes sauf dans quelques secteurs amont ou ubac où la hêtraie prend de l'extension. Ces forêts laissent place à de la chênaie-charmaie en fond de vallon et en bordure de la Couze à l'aulnaie-frênaie. Les milieux ouverts sont représentés par des prés de fauche ou des pâtures. On trouve également des pelouses plus sèches avec des zones rocheuses. Rochers, éboulis et falaises sont en effet bien représentés avec principalement le rocher de la Jacquette. ».
Autour du rocher de la Jaquette a été créée la réserve naturelle nationale du rocher de la Jaquette ou de la Jacquette. C’est une réserve naturelle nationale (RNN) classée en 1976 au sein du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne et qui protège un site remarquable pour sa faune et sa flore.
En 2020, a été décidé l'extension du périmètre de la Réserve qui passera de 18 à 36 ha.
La route est vraiment sympa mais il y a visiblement des travaux dans le secteur du pont de la Jaquette et la D36 est fermée…
Nous continuons quand même pratiquement jusqu’aux travaux et prenons une déviation par Saulzet. Une fois à Saulzet nous traversons Ardes sur Couze, en remarquant une ruine située sur un promontoire à l'ouest de la ville.
Il s'agit du « doigt de Mercœur », la ruine d’une forteresse construite au XIe siècle puis détruite en 1567. Un vestige du château de l'autrefois puissante famille de Mercœur dont il ne reste que les ruines de l'angle d'un donjon quadrangulaire…
Nous remontons la D36 par l’autre côté pour arriver aux travaux. Et donc revenir par le même chemin mais rester au maximum sur la D36 c’était vraiment un bon moment…
Revenu à Ardes sur Couze, 560 habitants, nous prenons la direction d’Issoire, que nous traversons rapidement, enchainons par l’A75 pour arriver avant la tombée de la nuit à Veyre-Monton.
Le changement d’heure dans le sens hiver ne nous arrange pas pour avoir de longues journées de lumière…
Veyre-Monton, 3600 habitants, 14 kilomètres de Clermont-Ferrand, est une commune composée de trois parties distinctes :
Veyre, en contrebas du puy de Monton
Monton, situé sur le puy de Monton, au pied de la Vierge, le centre historique du village
Soulasse, situé sur le puy de Corent, c'est un ancien village vigneron.
Et ce qui nous intéresse se trouve au sommet du puy de Monton, c’est la statue de la Vierge qui domine le paysage.
La Vierge de Monton est une statue d'une Vierge à l'Enfant construire au XIXème siècle par Aristide Belloc, elle est la 4ième plus haute statue de France de par ses 21 mètres de haut, (14 mètres de statue et 7 mètres de piédestal), et pèse 220 tonnes.
(Pour info : La 3ème est la statue de Notre-Dame de France du Puy-en-Velay, dont on peut accéder à l’intérieur, avec 16 mètres plus 6,70 mètres de piédestal, soit 22,70 mètres au total…).
Cette Vierge monumentale fut érigée à la suite d’une mission prêchée en 1863 par les pères capucins Flavien et Théodore. Les missionnaires avaient mis sous la protection de la Vierge le ministère qu'ils venaient accomplir dans la paroisse. Ils terminèrent la mission par une consécration solennelle de tous les habitants à Marie.
Pour garder le souvenir de cette mission, on eut l'idée d'ériger une statue monumentale. Financée à l’époque par souscription, la statue a été inaugurée afin de recevoir des offrandes pour Notre-Dame de Monton. Les offrandes lui étant destinées sont placées dans une crypte prévue à cet effet. Construite en pierre blanche de Beaucaire par Aristide Belloc, elle a été inaugurée le 22 août 1869.
Depuis cette date, un pèlerinage est organisé chaque dernier week-end d'août au départ du bourg vers la statue de la Vierge.
La statue n'appartient ni à l'État, ni à la commune, mais aux habitants de Veyre-Monton. Tous les 15 ans, la statue est restaurée grâce aux dons. La dernière restauration en date de la Vierge de Monton remonte à octobre 2014. Elle fut financée par les dons des habitants (à hauteur de 35 000 euros).
De là-haut le panorama est superbe… On voit notamment le Puy de Dôme, l’A75 qui passe en bas, les villages des environs… Une table d’orientation est installée.
Au pied de la statue on trouve également un ancien obusier allemand à l’histoire mouvementée…
Nous descendons un peu pour jeter un coup d’œil au site troglodytique de Monton
En effet, en bordure de la plateforme porteuse de la statue de la vierge et du parking attenant, la falaise, entaillée de quelques ravines, est percée d'une soixantaine de cavités. Dispersées sur la quasi-totalité de la longueur de la falaise, localisée entre les ravines, ces grottes présentent une répartition étagée.
Ces habitations troglodytiques aménagées sur 4 niveaux surplombent le bourg. Elles ont été occupées du Moyen-Âge jusqu'à la 1ère Guerre Mondiale…
La nuit étant arrivée nous ne nous attardons pas et prenons la route étroite qui descend et retrouvons l’A75 pour rentrer à Clermont-Ferrand, toujours le toit dans le coffre !
Et pour terminer en beauté cette superbe journée et clôturer cet épisode 14 nous ouvrons une bière extrêmement locale que nous avons ramenée du puy de Sancy !
Elle était bonne !