Nous traversons le pont suspendu de Bouziès, au sortir du pont petit coup d’œil sur la gauche. Là se trouve un château troglodyte, le château des Anglais. Ce sont les ruines d’un château troglodyte qui marque l’entrée d’un tunnel, on a fait une photo lors du retour de la vallée du Célé car le Célé se jette dans le Lot à Bouziès. Donc photo dans l’épisode 15.
Nous connaissons cette rivière car cela fait plusieurs fois que nous le rencontrons dans nos balades… Mais là il apparait dans toute la splendeur de sa vallée…
Nous l’avons souvent rencontré car il est la deuxième rivière la plus longue entièrement en France après la Marne. Il mesure 485 km de long pour 300 km à vol d’oiseau de sa source à son confluent, à Aiguillon.
Le Lot prend sa source sur le versant sud de la montagne du Goulet en Lozère à l'altitude approximative de 1 300 mètres, dans une zone de tourbières, et se jette dans la Garonne dans le département de Lot-et-Garonne.
Son bassin versant concerne les cinq départements de l'Aveyron, du Cantal, du Lot, du Lot-et-Garonne et de la Lozère, le Lot traverse cent-trente-et-une communes.
L'hydronyme Lot provient du mot roman, passé au français d'oil ou ancien français, et à l'occitan. Le mot hérite d'une racine gauloise simplifiée ultérieurement en Olt, comme en témoignent les appellations rive d'Out, fleuve d'Out, rive d'Olt ou pays d'Olt. La forme francisée s'explique par une agglutination de l'article.
Le Lot se distingue notamment par ses longs méandres et ses boucles qui commencent à partir de Cajarc et serpentent jusqu'à Fumel en Lot-et-Garonne. Donc nous y sommes…
La route D662 suit pratiquement parfaitement le Lot, même si l’on ne voit pas trop à cause de la végétation dense.
Le début de cette route est creusé dans la falaise… Ensuite la vallée s’élargissant nous roulons dans une petite plaine où sont posés des petits villages à l’architecture typique bien conservée…
Ce petit village se développe sur 1349 hectares et compte 192 habitants, implanté à proximité du Lot, le Bourg constitue le cœur de la commune. À l’est et à l’ouest Latoulzanie et le Cayre complètent l’occupation humaine de la vallée.
Après avoir atteint 750 personnes en 1850, la population de la commune chute à 170 habitants en 1990. Stabilisée à ce niveau, elle amorce une légère croissance depuis une dizaine d’années.
L’histoire de ce village est assez semblable à celle des autres villages de cette vallée du Lot. Détaillons-la en prenant Saint Martin de Labouval comme exemple…
Une période d’occupation très ancienne, époque néolithique, ici avec la présence d’au moins cinq dolmens…
Puis une expansion au moyen-âge, ensuite guerre de 100 ans qui dépeuple les campagnes, guerre de religions où les seigneurs locaux Antoine de Gourdon, châtelain de Cénevières, et le baron de Saint Cirq Lapopie prennent fait et cause pour la Réforme et participent à la prise de Cahors par Henri IV, d’où contre-réforme…
Pendant la période révolutionnaire la commune connait seulement quelques fluctuations territoriales…
Et arrive la révolution industrielle qui va transformer radicalement le devenir du territoire : autour de 1850, la rivière Lot est rendue totalement navigable, et autour de 1870 la route de la vallée est opérationnelle, en 1886 les travaux de la ligne ferroviaire de Cahors à Capdenac sont réceptionnés. Une gare est créée à Saint-Martin, un quartier d’activité se développera à proximité : auberge, hôtel, grossiste en produits agricoles, scierie, artisans tels que menuisier, boucher, boulanger…
Enfin, un bâtiment neuf est réalisé pour l’école laïque et pour la mairie en 1894, l’église romane d’origine est détruite et la construction de l’église actuellement visible date de 1903.
Associée à l’ouverture du territoire, la culture du tabac se développe sur la vallée du Lot à partir de 1810 (constitution du monopole). Elle a assuré la pérennité, jusque dans les années 1970, de petites exploitations agricoles vivrières pour lesquelles elle constitue l’apport principal de numéraire.
Ayant limité un temps l’exode rural, ce système a retardé la modernisation des exploitations après la seconde guerre mondiale.
Ces modestes exploitations ont également pu se maintenir grâce à des cultures de fruits et de légumes de plein champ. Ainsi un train entier de fraises partait chaque semaine aux Halles de Paris depuis la gare de St-Martin. Dans les années 1960 la création d’une conserverie à Cahors a offert le débouché à des cultures de céleri, salade, scorsonère (salsifis noir)… Quelques tentatives de cultures médicinales ont également été engagées. Le maïs semence constitue enfin le dernier avatar de ce système agricole qui permettait à une vingtaine de familles de vivre sur un territoire qui ne compte aujourd’hui que six exploitants dont deux ont leur social siège hors de la commune.
Un territoire communal, qui compte aujourd’hui plus de résidents temporaires (122 logements) que d’habitants permanents (99 résidences) s’est engagé dans une nouvelle étape de son histoire où certains parlent d’économie résidentielle…
Nous continuons sur la D662 et arrivons au lieu-dit Latoulzanie, la route passe devant des maisons construites appuyées au bas de la falaise… L’an dernier, en février 2021, une personne a perdu la vie dans l’effondrement d’un pan de la falaise sur sa maison… 30m3 de roche se sont détachés pour tomber sur l'habitation…
La RD 662 a été coupée à la circulation dans les deux sens. Peu de dégâts ayant été constatés, elle a rouvert rapidement. Si la roche s'effrite souvent sur cette route, en revanche, un tel accident ne s'était jamais produit dans ce hameau habitué au calme…
Petit village enserré dans les méandres du Lot et du Célé, de 140 habitants, les Larnagolois ou Larnagoloises.
Là aussi on y trouve dolmens, vestige d’un château du XIIIème, des églises, dont celle de Saint-Pierre-aux-Liens,…
Mais nous connaissions le nom de ce village car c’est là que furent inhumées Françoise Sagan et sa compagne Peggy Roche. Plus précisément au cimetière de Seuzac, un petit cimetière d'une quarantaine de tombes…
Y sont donc enterrés Françoise Sagan et son mari Robert Westhoff et Peggy Roche, compagne de Françoise Sagan pendant quinze ans. Denis Westhof, le fils de Robert Westhoff et Françoise Sagan, indique que Peggy Roche est bien enterrée dans le même caveau que ses parents...
Les parents de Françoise Sagan, son frère Jacques et sa sœur Suzanne sont également enterrés dans ce cimetière…
Je vous recommande cet article de Sylvain Reisser paru dans Le Figaro… Pour lire l'article cliquez ici !
… En voici le début…
« Françoise Sagan, folle de voitures de sport.
Rares sont les auteurs comme celui de Bonjour tristesse qui ont peint avec autant d'exactitude et de verve ce corps-à-corps avec la machine.
Le petit monstre, comme l'avait surnommé François Mauriac dans un article à la une du Figaro consacré à l'extraordinaire succès littéraire de l'auteur de Bonjour tristesse, avait le frisson de la vitesse, au point d'y consacrer de superbes pages. Dans le recueil Avec mon meilleur souvenir, publié en 1984, Françoise Sagan écrivait: «Qui n'a jamais aimé la vitesse n'a jamais aimé la vie - ou alors, peut-être, n'a jamais aimé personne.» Et de reprendre: «La vitesse n'est ni un signe, ni une preuve, ni une provocation, ni un défi, mais un élan de bonheur.»
La vitesse était sans doute l'un des mots préférés de son vocabulaire. La vitesse, Françoise Sagan, de son vrai nom Quoirez, n'a cessé toute sa vie de l'apprivoiser, de l'affronter dans une sorte de face-à-face. Le vertige de la vitesse, c'était surtout au volant de ses bolides qu'elle l'appréhendait… ».
Dans un autre article on peut lire :
“Dans la France du général de Gaulle, elle faisait du 250 km/h avec sa Maserati Mistral pour faire Paris-Deauville en 75 minutes et des poussières. Sous Pompidou, quand tout était encore permis, elle conduisait vite et bien. Dans la France de Giscard, elle se garait n’importe où, habitude de sa jeunesse au sein de la IVe République de René Coty.”
En matière de voitures elle avait très bon goût…
Excellent même, puisqu’elle avait un certain penchant pour les cabriolets, déclarant que les voitures ouvertes étaient les seules à «offrir une communion totale avec la nature»…
Nous poursuivons la route, longeant le Lot, à petite vitesse, profitant du soleil…
Nous stoppons donc au point de vue de Pech Blanc (qui veut dire «Sommet Blanc») et faire une séance photo de Z…
Nous repartons et remarquons à l’entrée de Calvignac un pigeonnier de type toulousain ou pied de mulet.
Ce pigeonnier présente un toit à une seule pente, interrompu par un ressaut en forme de marche d'escalier qui lui a valu le surnom de pied de mulet. Cette contremarche est fermée par une planche en bois percée de trous – grilles d'envol – permettant le passage des pigeons…
Les pigeonniers sont un des éléments les plus caractéristiques du patrimoine de la région du sud-ouest…
Cet élevage était pratiqué bien sûr pour la table, mais aussi pour la "colombine", engrais très apprécié et qui est l’une des causes de la construction des pigeonniers, mais il a d’autres utilisations.
Avec l’abolition des privilèges seigneuriaux, les pigeonniers se sont répandus…
Fin de l’épisode 12 !