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Nuit à l’auberge rouge !

Nuit à l’auberge rouge !

Le dernier épisode de la journée est un peu spécial… Il concerne une drôle d’auberge…
Itinéraire et légendes des photos pour cet épisode 4 sur 4 : Lanarce - Auberge de Peyrebeille, « l’auberge rouge » !

Cela fait longtemps que nous la connaissons et que nous passons devant cette auberge à environ 5 km après la sortie de Lanarce, direction nord, sur la N102. Mais nous ne nous y sommes jamais arrêtés…

C’est cette fois…

Situation et mise en ambiance

L’auberge de Peyrebeille est une austère bâtisse située à près de 1200 m d'altitude, sur un plateau balayé par la burle.

La burle est le nom donné au vent du nord qui souffle l'hiver sur les plateaux dénudés du Velay, d'Ardèche ou des monts du Forez.

La burle est un vent d'hiver, qui souffle dans des régions déjà froides. La température ressentie qui en découle est souvent particulièrement basse, et crée une ambiance glaciale.

Lorsque la région est enneigée, la burle peut être responsable de la formation de congères.

Le triangle de la Burle est une expression popularisée par le journaliste Jean Peyrard dans les années 1980 pour décrire une zone comprise entre le massif du Pilat près de Saint-Étienne, le Puy-en-Velay et le mont Mézenc où bon nombre de catastrophes aériennes auraient eu lieu depuis près d’un siècle…

Mais là nous sommes en Z et en été (ouf !) et nous arrivons à l’auberge, derrière une station-service, et sur la gauche un panneau hôtel…

L’auberge de Peyrebeille

L’auberge est donc plus connue sous le nom de L'Auberge rouge

Au cours du XIXème siècle, elle fut le lieu d'une affaire criminelle, dite « l'affaire de l'Auberge rouge », qui, en raison du contexte politique de l'époque, prit des proportions incroyables. Ainsi en est-on arrivé à prétendre qu'elle avait été le théâtre d'une cinquantaine de meurtres, de nombreux vols et de méfaits en tout genre. Les tenanciers de l'établissement, les époux Martin et leur valet Jean Rochette, furent condamnés à mort et guillotinés. Toutefois seule la mort d'un client, Jean-Antoine Enjolras, est clairement établie. Par ailleurs son cadavre a été retrouvé dans la campagne environnante et rien ne prouve qu'il ait été tué à l'auberge.

Histoire de l’auberge sanglante

« Pendant près de vingt-trois ans, aux alentours des années 1805-1830, les époux Pierre et Marie Martin, d'anciens fermiers pauvres devenus propriétaires et tenanciers de l'auberge de Peyrebeille, auraient détroussé plus de cinquante voyageurs avant de leur ôter la vie. À leur mort, leur fortune fut évaluée à 30 000 francs-or. Ils auraient eu pour complices leur domestique Jean Rochette, surnommé « Fétiche », et leur neveu, André Martin. Le teint hâlé de Jean Rochette le fera décrire à tort dans la littérature romanesque comme un mulâtre originaire d'Amérique du Sud. En fait, il était bien d'origine ardéchoise. La réussite du couple Martin (en 1830, ils confient l'auberge à un gérant et vivent désormais de leurs rentes) et le fort caractère de Pierre Martin, qui le faisait craindre dans le voisinage, avaient attiré sur eux la jalousie des gens du lieu et les conduisirent à leur perte. La presse donna alors différents surnoms à « l'auberge de Pierre Martin », tels que « l’auberge rouge », « l’auberge sanglante », « l’ossuaire » ou le « coupe-gorge ».

L'affaire débuta le 26 octobre 1831. Ce jour-là, on découvrit le cadavre d’un homme sur les berges de l’Allier, à dix kilomètres de l'auberge. Il avait le crâne fracassé et l'un des genoux broyé mais son argent se trouvait toujours dans son portefeuille. Il s'agissait du maquignon Antoine Enjolras, qui, ayant perdu sa génisse en chemin, aurait cessé les recherches de sa bête et fait halte à l'auberge le 12 octobre 1831. Selon le témoin Claude Pagès, le cadavre aurait été transporté sur une charrette par Pierre Martin, « Fétiche » le domestique et un inconnu depuis l'auberge jusqu'à la rivière.

Le 25 octobre, le juge de paix Étienne Filiat-Duclaux se rendit chez les Martin pour enquêter sur la disparition de l'« homme à la génisse ». Pierre Martin et son neveu furent arrêtés le 1er novembre 1831, et Rochette le lendemain. Marie Martin ne fut arrêtée que plus tard, car les autorités n'imaginaient pas au départ qu'une femme pût être une meurtrière. L'ouverture d'une enquête pour meurtre enflamma les imaginations et plusieurs témoins, peu crédibles, imputèrent aux Martin 53 disparitions et plusieurs tentatives d'assassinat et de vols. L'acte d'accusation ne retint que deux meurtres, quatre tentatives et six vols.

Le 18 juin 1833, le procès des « quatre monstres » s'ouvrit aux assises de l'Ardèche, à Privas. Cent-neuf témoins furent appelés à la barre (témoins indirects, relayant essentiellement les rumeurs de l'époque : la femme aubergiste aurait fait manger aux clients pâtés et ragoûts accommodés avec les meilleurs morceaux prélevés sur les cadavres ; certains paysans auraient vu des mains humaines mijoter dans la marmite de la cuisine ; d'autres rapportèrent avoir vu les draps du lit ou les murs tachés de sang ; d'autres encore racontèrent que des fumées nauséabondes s'échappaient fréquemment des cheminées, les aubergistes auraient brûlé le corps de leurs victimes, dont des enfants, dans le four à pain de la cuisine ou en faisant croire qu'ils étaient morts de froid dans la neige sur le plateau) dont 17 à décharge, mais le procès s'enlisa et on pensa même à prononcer l'acquittement des accusés.

Puis survint un coup de théâtre. Laurent Chaze, un mendiant de la région qui aurait tout vu et entendu, raconta les faits. Il aurait été un soir chassé de l'auberge, faute de pouvoir payer son lit. Il se serait alors caché dans une remise d’où il n'aurait, en réalité, assisté qu'à l'assassinat d'un seul voyageur (Enjolras). À supposer que Chaze ait assisté à quelque chose d'anormal, il n'est pas exclu que son témoignage ait été « arrangé ». En effet celui-ci s'exprimait en occitan vivaro-alpin, tandis que les audiences de la cour d'assises se déroulaient en français. De ce fait, la communication n'était pas très facile.

L'avocat de Jean Rochette a, au cours de sa plaidoirie, implicitement accepté le fait que son client était un assassin en plaidant l'irresponsabilité de son client, car celui-ci ne pouvait pas échapper à l'influence de ses maîtres. Cette plaidoirie a sans doute contribué à sceller le sort des accusés.

Finalement jugés coupables d'un seul meurtre (celui d'Enjolras), de quatre tentatives et de six vols, et acquittés pour tout le reste, le 28 juin, après sept jours d'audience, les époux Martin et leur domestique furent tous les trois condamnés à mort. Après le rejet de leur pourvoi en cassation, puis de la requête en grâce auprès du roi Louis-Philippe, ils furent ramenés de Privas sur les lieux de leurs méfaits supposés afin d'être guillotinés, dans la cour même de leur auberge, par le bourreau Pierre Roch et son neveu Nicolas.

Le voyage dura un jour et demi. L'ambiance le long du trajet était tellement malsaine que les ecclésiastiques accompagnant les condamnés demandèrent à être remplacés. L'exécution eut lieu le 2 octobre 1833, à midi, lorsque l'angélus de Lavillatte sonna. Une foule très importante y assista (on parle de 30 000 personnes).

Lorsque Rochette fut sur le point d'être exécuté, il cria : « Maudits maîtres, que ne m'avez-vous pas fait faire ! » Les dernières paroles du supplicié suscitent le doute quant à la vraie nature des aubergistes. Néanmoins plusieurs historiens pensent que la culpabilité des Martin dans l'« assassinat » d'Enjolras est loin d´être démontrée. Il semblerait que ce dernier soit simplement mort d'une crise cardiaque après avoir trop bu. Cela expliquerait pourquoi l'épouse Martin essaya de lui faire prendre une tisane.

Les corps des trois suppliciés furent inhumés dans le cimetière de Lanarce, où leur tombe a disparu. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, les trois têtes furent volées avec l'aide du fossoyeur. Moulées et reproduites sur des photos de l’époque, elles sont conservées au musée Crozatier au Puy-en-Velay. ».

L’auberge au cinéma

La célébrité encore actuelle de l’auberge est également due à un film dans le registre comique. L'Auberge rouge est une comédie noire française réalisée par Claude Autant-Lara, sorti en 1951, avec des acteurs très connus, à l’époque, Fernandel, Françoise Rosay, Julien Carette, Jacques Charon,…

L’Auberge rouge fut un immense succès à sa sortie.

Un remake a été réalisé par Gérard Krawczyk en 2007 avec Christian Clavier, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Jean-Baptiste Maunier, Sylvie Joly,…

Ce film ne fut pas un grand succès, il a même reçu le Gérard du plus mauvais film de l'histoire du cinéma en 2007 !

L’auberge de nos jours

Elle a été transformée en petit musée. Il faut s’adresser à la boutique-restaurant-hôtel (car il y a toujours un hôtel !) qui vous délivrera un ticket.

C’est un principe de scénettes son et lumières dans la véritable auberge qui raconte l’histoire… Nous ne mettons qu’une photo d’un décor afin de vous conserver le suspense de la découverte…

A l’extérieur on peut aussi voir l’emplacement exact de la guillotine qui exécuta les condamnés en 1833…

Pour nous remettre de nos émotions avant d’aller rejoindre notre chambre nous avons testé le restaurant…

Simple et rustique mais de bons produits, nous avons gouté le vin d’Ardèche de l’auberge et les (bonnes) glaces aux saveurs locales…

Rien à signaler pendant la nuit, mais nous ne sommes pas en hiver avec la burle soufflant sur le plateau…

Fin de cette journée et de cet épisode 4.

Nuit à l’auberge rouge !
Nuit à l’auberge rouge !
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