De Cerbère au Coll dels Belitres

Nous allons traverser le dernier village en France... Avant l'Espagne !

Cerbère

C’est une petite commune rurale et littorale qui comptait 1 213 habitants en 2022. Ses habitants sont appelés les Cerbériens ou Cerbériennes.

En catalan son nom est Cervera de la Marenda ou Cervera.

En dehors de sa situation le village est également réputé pour plusieurs choses...

• Le sentier sous-marin de Cerbère

C’est un sentier sous-marin qui se visite en nageant en surface muni d'un masque, d'un tuba et de palmes (snorkeling). Le long d'un parcours balisé, on explore ainsi les fonds rocheux pour découvrir la beauté de la vie sous-marine.

Il est situé dans la première réserve naturelle exclusivement marine de France, entre l'île de Grosse, la sortie du port de Banyuls et le Cap Peyrefite, 650 ha de mer.

Cette réserve abrite plus de 1200 espèces animales. Des mollusques, spongiaires, poissons et 500 espèces végétales, façonnent le paysage sous-marin.

• La gare de Cerbère

Nous en avons déjà parlé mais aujourd’hui nous n’irons pas la voir, nous attendrons le soleil.

Juste quelques mots...

Elle est mise en service en 1878, par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne. Aujourd’hui c'est une gare de la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF), desservie par des Intercités de nuit et des trains express régionaux TER Occitanie, mais également des trains de la Renfe.

C’est la dernière gare française avant la frontière est située au point kilométrique (PK) 508,817 de la ligne de Narbonne à Port-Bou (frontière), entre la gare française de Banyuls-sur-Mer et la gare espagnole de Portbou.

D'une superficie totale de 30 hectares, elle permet le changement d'essieux des convois pour qu'ils puissent continuer leur parcours vers l'Espagne où l'écartement des voies est plus important (1 668 mm contre les 1 435 mm de voie normale des chemins de fer français)...

Mais ce que nous avions prévu de voir c’est un autre monument...

• L'hôtel Belvédère du Rayon Vert

C’est un hôtel emblématique de la ville et un témoin encore debout (de justesse) d’une certaine époque.

Son « créateur » était Jean-Baptiste Deleon, au départ un garçon de café au pays Basque. Par son travail, il parvient à obtenir la gestion du Buffet de la gare d’Hendaye.

À cette époque, la compagnie des chemins de fer du midi se développe et dynamise le trafic ferroviaire sur la Région du Grand Sud-Ouest.

Monsieur Deleon voit alors l’opportunité de prendre également la gestion du Buffet de la gare de Cerbère. Il développe alors des activités multiples, qui lui assurent des revenus lui permettant de poursuivre son implantation Cerbérienne.

D'un style art déco avec le fameux style « paquebot », il a été construit sur les plans de l'architecte perpignanais Léon Baille entre 1928 et 1932.

Le concept de base était  de permettre aux touristes devant attendre l'obtention d'un visa pour entrer en Espagne et le changement d'essieux de leur train de passer la nuit dans un hôtel moderne et élégant.

Mais ses heures de gloire sont brèves : la guerre d'Espagne, provoquant la fermeture de la frontière (8 août 1936), empêche la manne que constitue le trafic ferroviaire et entraîne son déclin.

En outre, l'hôtel se voit réquisitionné par le Wehrmacht, forces armées du IIIème Reich, entre 1942 et 1944.

Malgré l'affaiblissement de ses activités durant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel reprend du service dans les années 1950, notamment avec des pratiques telles que le chant et la danse.

Construit en ciment armé, il est restauré progressivement après avoir atteint un état de délabrement avancé. Ses façades, sa salle de cinéma et sa terrasse supérieure sont inscrites le 9 avril 1987 au titre des monuments historiques.

Avec sa forme de paquebot, ce bâtiment a attiré de nombreux cinéastes. C’est notamment le cas de Jean-Pierre Mocky qui a réalisé L’Étalon, l’un des derniers films de Bourvil.

Dans son prestigieux passé, l’hôtel a également accueilli des spectacles de Fernandel, Maurice Chevalier ou encore Mistinguett. D’autres personnalités célèbres comme Michèle Morgan, Gina Lollobrigida, Orson Welles, Francis Blanche ou encore Gérard Depardieu l’ont aussi fréquenté...

Mais aujourd’hui nous ne nous arrêterons pas car il pleut encore... Nous y reviendrons...

Nous poursuivons sur la D914 mais l’ancien panneau Michelin, qui date du 11 juillet 1958, a conservé son cartouche à fond rouge de l’ancienne numérotation D114.

Un petit peu avant il y a un autre joli panneau « attention école » de Michelin, il date du 22 juin 1954.

Nous remarquons également d’antiques publicités peintes sur une maison au sortir du village :

• une pour le journal L’Indépendant
• une pour les caves de Banuyls

• une pour Vabé

Vabé est une boisson apéritive appartement à la catégorie des vins doux naturels et à l'appellation Rivesaltes contrôlée. Inventé en 1948, il possède une robe rougeâtre et titre 16 % d'alcool. Son slogan était « Qui boit Vabé va bien ».

Vabé est produit à partir d’un ou plusieurs cépages, le muscat, le grenache, le macabeu et la malvoisie. Leurs moûts sont partiellement fermentés puis additionnés d’alcool, avant d’être vieillis pendant trois ans minimum.

Aujourd’hui Le Vabé appartient à la société Pernod Ricard et est réalisé sur le site de production de Thuir.

Et nous arrivons au Cap Cerbère.

Le Cap Cerbère

C'est le dernier cap français avant la frontière espagnole sur la côte Vermeille. L'avancée rocheuse est orientée vers le nord, et occupe une surface de 30 hectares.

On y trouve le phare solaire du cap Cerbère.

C’est un joli coin pour quelques photos de Z.

Nous repartons et, après quelques beaux virages, arrivons au poste frontière français abandonné et copieusement tagué...

Puis, au Coll dels Belitres, nous passons la ligne virtuelle de la frontière et passons en Espagne...

Fin de cet épisode.