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Col de Couisse et le petit village de Maisons

Col de Couisse et le petit village de Maisons

Le col de Couisse, encore un col très tranquille qui offre une belle vue sur les Corbières…

Son orthographe est controversée mais ce qui est certain c’est qu’il culmine à 507 mètres, il est donc référencé FR-11-0407.

Le col de Couisse

La route qui y mène, la D39, part du col de Ferréol et monte donc de 76 mètres en 2 kilomètres, avec 4 ou 5 virages.

On arrive donc rapidement au col. Effectivement la vue est sympa.

Un beau panneau signale le col, quelques photos et nous descendons vers le col de Ferréol.

Pourtant les aspects géologiques et miniers nous auraient intéressés mais nous n’avons pas le temps de nous attarder…

Voici quelques éléments sur ce qui se cache derrière les cols des Corbières…

Les mines de la Bousole, l'Aiguille et La Canal (Peyrecouverte)

La Bousole

« La mine de la Bousole se trouve non loin du col de la Bousole, à peu près à mi-chemin entre les cols de Ferréol et de Couisse (panneau situé au col, mais encore une fois l'orthographe exacte est col de Couize ou Couise : nom de la ferme située juste sous le col) en débordant sur Maisons.

Composé essentiellement d'Antimoine et de Plomb avec un peu d'Argent et d'Or, le minerai (Zinkénite et Stibine) a fait l'objet d'exploitation assez importante entre le début du XIXème et la deuxième Guerre Mondiale.

Les travaux plus anciens, à l'existence probable, ne sont plus connus (sauf la fin XVIIIème).

Vers 1839 on installa sur le carreau de la mine des bâtiments comportant notamment un atelier de prétraitement du minerai : en effet la séparation de l'antimoine et du plomb n'était pas facile et un procédé spécial avait été créé.

Le produit prétraité était acheminé par mulets et charrettes jusqu'à Carcassonne où Paliopy (un des concessionnaires) terminait le traitement.

Plus tard, en 1939, Roger Hyvert fit de même en installant une usine de traitement de l'antimoine venant de la Bousole et Las Corbos (à 1500 mètres dans Maisons) à quelques pas sur le carreau de la mine de La Canal (voir plus loin).

L'antimoine a la particularité, comme l'eau, de se dilater en se solidifiant. On l'utilisait jadis notamment pour faire les caractères d'imprimerie.

En 1982, au terme de la concession de Mr Hyvert et lors de la création de l'adduction d'eau du village de Palairac depuis la mine de La Canal, tous les travaux miniers ont été mis en sécurité : comblement des galeries et des puits, démolitions des bâtiments, ...

Le puit de la bousole, comblé en 1982, réapparait aujourd'hui par tassement des remblais.

L'Aiguille

Un peu plus loin en descendant vers Lacanal, se trouve la petite mine de l'Aiguille.

Mine de Plomb Argentifère (Galène argentifère) elle est l'exemple-type de travaux miniers couramment réalisés : un puit vertical, un travers-banc (galerie horizontale rejoignant la base du site d'extraction permettant de sortir le minerai par wagonnets), galeries descendantes suivant le filon, aujourd'hui noyées en permanence, mais où les bois d'étaiement sont encore bien conservés.

Les mêmes intervenants que pour la Bousole ont cité cette mine sans toutefois y faire de réelle nouvelle extraction. L'exploitation est donc plus ancienne, remontant peut-être au XVIIème sous Colbert ou encore au Moyen-âge. On distingue toutefois des traces de percement à la poudre (donc relativement récentes).

En 1982, à la suite des travaux de mise en sécurité consécutifs à la création de l'adduction d'eau de La Canal, le puit vertical a été bouché par une dalle en béton et la galerie de travers-banc comblée par un talus de terre. Affaissé, ce talus présentait aujourd'hui un danger, il a été enlevé et remplacé par une grille. ».

Historique de l'exploitation

1838 : La concession des mines de la Boussole est accordée à la société Palyopi et Ribes par ordonnance royale.

1839 : Un rapport indique que la mine a produit 2 000 kg de minerai brut, réduits à 1 000 kg de régule d'antimoine fondu, représentant une valeur de 1 500 francs.

1925-1938 : Roger Hyvert et Raymond Esparseil exploitent la mine, installant un chemin de fer Decauville entre la mine de la Boussole et celle de la Canal.

1939 : Construction d'une petite usine de réduction de l'antimoine sur le carreau de la mine de la Canal.

1982 : La concession est rétrocédée à l'État pour permettre la réalisation du captage d'eau de la commune de Palairac dans la mine de la Canal.

Minéralogie et géologie

La mine de la Bousole est réputée pour la qualité de ses échantillons de stibine, un minéral antimonifère.

Les cristaux de stibine extraits sur le site sont prisés des collectionneurs pour leur éclat métallique et leurs formes prismatiques.

Un dernier petit mot sur les légendes

Des légendes locales attribuent à la mine de la Bousole une importance symbolique, la reliant à des pratiques alchimiques et ésotériques.

Certains affirment que l'église de Palairac, dédiée à Saint-Saturnin, présente des éléments décoratifs inspirés de l'exploitation minière et des traditions alchimiques…

Il faudrait du temps et davantage de précisions pour examiner tout cela…

Nous devons partir et nous reprenons la D39 jusqu’au col de Ferréol où nous reprenons maintenant la D123.

Nous allons vers Maisons !

Maisons est le nom d’un petit village.

Juste avant d’y arriver nous apercevons une sorte de chapelle funéraire…

Mais nous ne nous arrêtons pas et nous n’en saurons pas plus sur cette élégante construction…

Nous n’avons rien trouvé dans les archives non plus…

Nous voilà arrivés à Maisons !

Maisons

Vous en avez maintenant l’habitude, voici les données sur cette commune très très petite…

Maisons est une commune rurale qui comptait 52 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 339 habitants en 1846. Ses habitants sont appelés les Maisonais et Maisonaises.

Son évolution démographique est semblable à toutes ces petites communes des Corbières…

Une petite info :

En 1991, un décret accorde la Compagnie générale des matières nucléaires un permis exclusif de recherches de mines d'or, argent, arsenic et antimoine, valable trois ans, couvrant un territoire de 11,6 km sur les communes de Davejean, Dernacueillette et Maisons...

Nous traversons ce village et poursuivons notre route vers Montgaillard, 37 habitants en 2022, et les gorges du Torgan.

Vous les découvrirez dans le prochain épisode !

Col de Couisse et le petit village de Maisons
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