Nous passons au-dessus de petits ruisseaux complètement à sec en cette saison, ruisseau des Pesquiés, ruisseau des Bers, …
La D123 serpente en montant un petit peu puis décrit quelques virages plus marqués et surtout une très belle épingle quelques 600 mètres avant l’arrivée au col.
Il n’y a aucun rapport entre ce col et celui aux portes de Marseille !
Sauf peut-être un rapport lié à la toponymie car « gineste » désigne généralement un lieu planté de genêts, du latin genista…
Notre col de la Gineste est situé en pleine pampa…
Mais il est signalé par un beau panneau.
Il est référencé sous l’identification FR-11-0416, son altitude est donc de 416 mètres.
Nous voyons notre première âme qui vive depuis un bon moment, même dans les villages nous n’avons vu personne.
Il s’agit d’une moto qui ne roulait pas mollement…
Le bruit de son moteur ayant disparu le secteur retombe dans son intense tranquillité…
Mais ce ne fut pas toujours le cas. Car les environs ont connu une importante activité minière, comme dans toutes les Corbières.
En effet le village de Palairac où nous allons arriver en descendant du col de la Gineste, et ses environs, ont connu une activité minière aujourd’hui disparue, mais dont subsistent de nombreux témoignages.
L’exploitation minière a commencé dès la période antique et s’est poursuivie jusqu’au XXème siècle.
« Une petite partie de ce passé méconnu des Corbières vous est révélé grâce aux panneaux thématiques sur l’extraction et le traitement du fer disposés sur une boucle de randonnée qui traverse le territoire des communes de Palairac, Villerouge-Termenès et Talairan. ».
Un site passionnant http://siterando66.free.fr/listedocu/Palairac-mines.htm révèle de nombreuses informations sur ce passé quasiment ignoré aujourd’hui.
Extrait :
« La commune de Palairac est entourée des communes de Villerouge-Termenès, Félines-Termenès, Davejean, Maisons, Tuchan, Quintillan, Talairan.
Au Nord se trouve le Plateau de Lacamp (500 m), nommé sur Palairac le Prat de Labat (le pré de l'Abbé), au Sud les contreforts de la Montagne de Tauch (Mont Tauch), culminant sur Tuchan à 917 m et possédant une "tour des Géographes" ayant servi au calcul du la Méridienne de France.
Palairac se trouve au centre de la plus importante région minière des Corbières.
Le plateau de Lacamp et le Monthaut étaient les sites majeurs de cette zone. Les ingénieurs du XIXème ont recensé près de 300 lieux d'extraction uniquement sur Palairac.
L'essentiel de ses mines se trouve en deux zones limitrophes des communes voisines :
Le Monthaut est une colline culminant à 599 mètres indiquée improprement Montauch sur les cartes IGN.
Seront présentés dans un premier temps les sites de Peyrecouverte.
L'endroit était aussi appelé autrefois "Le Mont d'Or". On a pu extraire une certaine quantité d'or des sites de La Bousole et de l'Aiguille, considérées par tradition comme mines d'or.
En effet, des échantillons entre le début XIXème et 1963 ont donné des teneurs variant de 0,04 g/t jusqu'à 32 g/t sur minerais bruts. Pour info le taux moyen de la mine de Salsigne était autour de 8 g/t … ».
Nous quittons le col de la Gineste et descendons sur Palairac, la route est parfois bordée de jolies falaises.
La descente sur Palairac n’est pas très longue, environ 1 km. Elle a une dénivellation de 52 mètres, donc 5,2%.
Maintenant vous devez avoir l’habitude de la description de ces petits villages des Corbières… Celui-ci est vraiment petit et très très peu habité…
Donc Palairac est une commune rurale qui comptait 31 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 230 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Palairacois ou Palairacoises.
Petit plus du village son patrimoine architectural, la commune comporte un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Saint-Saturnin, inscrite en 1998.
Elle date du XIIème siècle. L'église, y compris les autels et la grille de communion ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1998.
Elle se compose de :
Dans le cimetière, très en pente, une croix de Malte et une croix de mission de 1859 sont dignes d'intérêt.
Par ailleurs nous avons appris trop tard qu’il y avait des fleurs et un sentier qui doit être bien sympathique.
Malgré sa modeste existence, Palairac est titulaire depuis 2003 d'une fleur au Concours des villes et villages fleuris
Par ailleurs, Palairac dispose d'un sentier botanique de 40 espèces végétales (méditerranéennes pour la plupart persistantes) qui poussent à l'état naturel, indiquées par 40 balises tout au long d'un sentier de 1 300 mètres, en grande partie ombragé.
Nous ne nous attardons pas et poursuivons notre route, toujours sur la D123, nous allons vers le col de Ferréol…
Et nous apercevons les fameuses éoliennes, celles certainement évoquées dans l’épisode précédent, sur le sommet de la montagne face à nous…