Gorges de la Cesse et du Brian & Minervois

Fin août, entre griller parmi la foule à Palavas, entretenir le jardin et faire une balade avec Z le choix a été vite tranché… En plus il fait encore et toujours très chaud à Montpellier… Allons voir s’il fait meilleur dans le sud-ouest…

L’idée de départ est d’aller voir la 9ème bourse aux minéraux et fossiles de Narbonne, au Parc des Expositions, organisée par le Groupe Géologique du Narbonnais.

Juste un petit contretemps avec Z… Le voyant LOW TIRE s’allume juste avant le plein d’essence, donc 1 € d’air plus tard tout est rentré dans l’ordre, 2.4 à l’avant et 2.9 à l’arrière… Suit un trajet Montpellier-Narbonne décapoté et sans autoroute… Visite de l’expo.

Expo très sympa, belles choses à voir et riche d’enseignements avec en prime l’acquisition d’un livre sur les sites géologiques de l’Hérault…

Les gorges de la Cesse et du Brian, ainsi que les Causses du Minervois y figurent en bonne place car ils font partie des paysages remarquables du département…

Le plateau calcaire et les gorges ont été façonnés par l’eau, qui a produit ce relief karstique typique composé de grottes, de ponts naturels, de tunnels, de failles, de diaclases dans lesquelles l’eau s’infiltre et circule sous terre. Mais nous en parlerons en détail dans le prochain épisode.

Maintenant en route pour le Minervois

Le temps est mitigé, nuageux mais pas besoin de toit… La route est tranquille…

Nous apercevons sur un côté, assez proche de la route, des traces d’un feu très récent.

Traces de l’incendie de fin juillet 2022

L’incendie a été causé par une voiture accidentellement embrasée sur une route départementale. Il  se dirigeait vers Aigues-Vives dans un premier temps, avant que le vent ne tourne brusquement. Le front de flammes a alors  débordé dans l’Aude…

Le Sdis de l’Hérault a  mobilisé onze groupes d’intervention feux de forêt (Giff), avec le renfort de cinq Giff de l’Aude, soit 300 personnes, tandis que jusqu’à la tombée de la nuit, après les premiers largages des trois Thrush (bombardiers d’eau légers), quatre Canadairs de la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons, ont multiplié le vidage de leurs cuves…

Au final le Sdis 34 indiquait que cent hectares de garrigue et de pinède avaient brûlés, avant de communiquer plus tard  sur une surface calcinée de 150 hectares.

Il n’y avait aucune habitation menacée, mais un domaine viticole, celui de Landure, directement menacé a pu être protégé…

Durant les périodes de canicule l’accès dans ces zones boisées est vivement déconseillé.

Les traces à peine dépassées nous changeons de département et revenons dans l’Hérault, au niveau du col de L’Andure ou Landure, visiblement il y a plusieurs orthographes…

Continuons sur la D 607 et passons devant la cave coopérative des coteaux du Minervois

Quelques mots sur les vins du Minervois…

L’appellation Minervois se situe sur le piémont de la Montagne Noire, à cheval sur l'Aude et l'Hérault, couvrant 61 communes de production. Elle s’étend sur près de 60 km depuis les portes de Narbonne à l’est, jusqu’à Carcassonne à l’ouest, et de 50 mètres d’altitude sur les bords du canal du Midi jusqu’à 550 mètres, pour une superficie en production de 3.800 hectares.

Le terroir du Minervois est réputé. Le vignoble est situé dans une zone climatique de type méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs, mais reste protégé des vents du Nord par la Montagne Noire. Les sols sont variés : des sols caillouteux, du calcaire et du schiste. Le climat varie également au sein de l’appellation : à l'est le climat méditerranéen est marqué par des vents marins chargés d’humidité ; à l’ouest, les influences atlantiques se font bien sentir, le centre est caractérisé par un climat très sec qui reste la zone la plus chaude du vignoble.

Comme souvent dans le Languedoc, les cépages cultivés sont nombreux. Pour avoir droit à l’appellation Minervois, les vins rouges et rosés doivent être issus des variétés suivantes : grenache, syrah, mourvèdre, lledoner pelut, carignan, cinsault, picpoul, terret noir et aspiran noir. Les vins blancs doivent eux être issus des variétés grenache blanc, bourboulenc (ou malvoisie), maccabeu, marsanne, roussanne, vermentino (ou rolle).

Cela donne des vins au bon potentiel de garde, définis comme tendres et veloutés, aux tanins soyeux et aux arômes de fruits mûrs. La bouche est pleine et longue.

L’appellation Minervois produit majoritairement des vins rouges (83 %), mais aussi quelques rosés (14 %) et très peu de blancs (3 %). En moyenne, la production est de 120.000 hectolitres par an. À noter la production confidentielle d’un vin doux naturel de cépage muscat, le Muscat de Saint-Jean du Minervois, confidentiel puisque seuls 7 producteurs le proposent encore à la vente…

Mais nous sommes dimanche, et tout est fermé… Il faudra revenir pour goûter aux vins du Minervois…

Nous arrivons à 4 km de Minerve et apercevons la cheminée d'une ancienne mine de charbon, enfin plus exactement de lignite.

Les mines de lignite

Depuis le 17ème siècle, on connaît l'existence du charbon de terre dans les régions de Graissessac, d'Azillanet et de Minerve. Chaque fois que l'on a ressenti les besoins d'énergie pour les fours, les chaudières ou le chauffage des hommes, des mines de lignite ont été exploitées dans la région, à Minerve, Bize, La Caunette, …

De l'avènement de la société industrielle jusqu'à la seconde guerre mondiale, se sont constituées, dans ces régions, une vie et une culture minières, tributaires des fluctuations de la demande d'énergie.

On trouve dans la nature plusieurs combustibles qui portent sur eux ou sur les roches qui les accompagnent, des empreintes végétales. Ce qui laisse à penser qu'ils doivent leur origine à la décomposition des débris végétaux en milieu marécageux et qu'ils ont été transformés en charbon de terre : anthracite, houille, tourbe ou lignite…

Les lignites ont été, de tous temps, déconsidérés car leur pouvoir calorifique est moindre que celui de la houille. Mais leur utilité est énorme dans le cas de distillation. Alors, ils donnent un goudron abondant qui constitue la matière première des carburants…

En ces temps de crise énergétique peut-être une réouverture à étudier ? 😏

Nous commençons à rouler le long des gorges de la Cesse

Imposantes falaises de calcaire aux couleurs changeantes qui surplombent un cours d’eau… Invisible !

En cette fin août c’est à sec…

La Cesse a la particularité de disparaître dès les beaux jours sur environ 17 km !

Elle abandonne son cours aérien en amont de Minerve et réapparaît à Agel à la résurgence appelée Le Boulidou. Elle poursuit ensuite son cours et se jette dans l'Aude à Sallèle d'Aude après avoir croisé le Canal du Midi.

Par contre en période hivernale elle peut se transformer en véritable torrent…

Pour pouvoir la traverser il y a le pont de Meyranne

Il fut construit en 1921 par les établissements Papineschi frères, béton armé, à Béziers, à l’initiative et avec le financement de la famille Cordes de Mayranne, décision qui fut prise à la suite du décès de leur fille : une crue emporta le cercueil que la famille transportait au cimetière. Bouleversé, M. Cordes décida de faire construire le pont avec l’aide financière des habitants du hameau qui désiraient l’emprunter…

Ce pont vient d’être rénové par l’entreprise haut-garonnaise Acropose. Sa spécificité est la technique de progression sur corde pour atteindre les structures de maçonnerie tels les ponts, les immeubles, les barrages EDF, etc. Cette société a obtenu le marché car cette façon de travailler exclut la pose d’un échafaudage et le devis devient donc abordable.

L’érosion avait mis des constructions métalliques à nu, des fissures étaient visibles sur les piliers en béton. L’environnement très escarpé de cet ouvrage ne permettait pas les techniques traditionnelles de restauration. Le travail a été effectué par des personnes hautement qualifiées spécialisées. Il s’est déroulé en deux fois : fin 2016 ; ont été nettoyées à cœur toutes les parties endommagées ainsi que tous les éclatements superficiels provoqués au fil du temps ; en 2017, une équipe a, durant quelques semaines, effectué la remise en état du surfaçage, c’est à dire l’apposition d’un ciment spécial fibré hautement protecteur.

Les personnes qui ont travaillé sur ce pont l’ont fait avec, parfois, des conditions inhospitalières telles la pluie et le vent qui peut souffler très fort à cette période. Le pont à maintenant recouvré une seconde jeunesse…

Joli pont en effet, qui a mérité quelques photos, face aux vignes prêtes à être vendangées… Toujours longeant les falaises de La Cesse la cité de Minerve apparait à l’horizon…

Fin de l’épisode, la cité de Minerve c’est pour le prochain !