La route du col de la Gineste est très agréable, de beaux virages en surplomb de la mer, puis apparition de Marseille…
La route est également très connue car elle est empruntée par trois manifestations sportives majeures : la course pédestre Marseille-Cassis, la course cycliste professionnelle du Grand Prix La Marseillaise et l'épreuve cyclo sportive des bosses du 13.
La route traverse un vaste espace de garrigues, entouré de cols et de crêtes, qui s’étend sur les pentes d’imposantes collines. Situé en bordure d’agglomération, cette garrigue semble pourtant une nature primitive.
Cerné par les monts de Saint-Cyr au nord et le massif des Calanques au sud, s’étend un plateau qui relie Marseille à Cassis.
Il est serpenté par cette route de la Gineste, soit la D559.
Après avoir longé une impressionnante muraille de roches, la route monte à l’assaut des monts et du col de la Gineste. Puis, ayant parcouru une petite dizaine de kilomètres à plus de 200 mètres d’altitude, elle descend sur Marseille, ayant longé le camp de Carpiagne et les bois de la Gardiole.
Le col de la Gineste «culmine» à 327 mètres…
"Que l’on vienne de Marseille ou de Cassis, la Gineste propose une expérience visuelle hors norme. Elle est un belvédère sur la cité phocéenne, avec d’exceptionnels points de vue sur le mont Puget, le domaine de Luminy et les îles du Frioul. Côté Cassis, elle offre une arrivée stupéfiante sur sa baie, surplombée par les falaises Soubeyranes.".
Nous avons fait la route dans les 2 sens et c’est magnifique dans les 2 sens !
Ce territoire était autrefois presque entièrement couvert de grandes propriétés privées forestières, agricoles et pastorales, organisées autour de fermes qui remontent à l’Antiquité ! Arrosées par une source abondante et plusieurs puits, s’y sont succédées des cultures associant l’olivier, l’amandier, le figuier, les pois chiches, les lentilles, les céréales, le blé et la vigne, en parallèle de l’élevage de troupeaux caprins et ovins.
Certaines de ces fermes conservent une petite activité, comme le Logisson avec ses quelques vergers, et le Mussuguet, domaine viticole. Celle de la Gardiole est devenue maison forestière, et celle de Carpiagne un… Camp militaire !
Le camp de Carpiagne est un camp militaire de l'Armée de terre française.
« Bénéficiant d'une superficie de 1 500 hectares, en bordure du Parc national des Calanques, le camp permet les activités de préparation opérationnelle du 1er Régiment étranger de cavalerie, qui stationne sur le camp depuis juillet 2014 : champs de tir, zones de manœuvre à pied et en engin blindé, zones dédiées à l'instruction. De nombreuses unités de la région Sud-Est viennent s'y entraîner. Il est situé à proximité de la plateforme aérienne d’Istres et de la plateforme maritime de Toulon. ».
Les attaques de phylloxéra de la vigne au début du XXème siècle, l’industrialisation de Marseille, les deux guerres mondiales et le classement du site ont incité progressivement les propriétaires privés à vendre leurs terrains à l’État (aujourd’hui ONF et Conservatoire du littoral) et aux collectivités territoriales, jusqu’à la création en 2012 du Parc national des Calanques.
Parc que nous traversons aujourd’hui.
Enfin, un point sur la photogénie de la région…
Véritable source d'inspiration pour les cinéastes, le territoire qui s’étend du Frioul à l’île Verte apparaît à ce jour dans plus de 100 films !
De la comédie au film d’action, les Calanques ont vu défiler les plus grands metteurs en scène : Henri-Georges Clouzot, Jean-Pierre Melville, André Téchiné, Robert Guédiguian, Jacques Audiard… Et les plus grands acteurs, de Jean Gabin à Emmanuelle Béart, et d’Yves Montand à Matt Damon. Sans compter d’innombrables séries et téléfilms…
Un film où l’on trouve une séquence sur la route de la Gineste, à son arrivée à Marseille.
Fanny est un film réalisé par Marc Allégret, sorti en 1932, écrit par Marcel Pagnol d'après sa pièce éponyme. C’est le deuxième volet de la trilogie marseillaise après Marius (1931) et avant César (1936).
L'action se déroule entièrement sur le Vieux-Port de Marseille de l'entre-deux-guerres.
Et donc si les intérieurs ont été tournés aux studios de Billancourt, les extérieurs le furent à Marseille et certains sur la route de la Gineste…
Fin de l’épisode Gineste 4/5 et en route pour La Ciotat en reprenant la route des crêtes en sens inverse.