Mais l’accès au sanctuaire n’est pas simple. Nous ne parlons pas de la route très facile, prendre la route de La Brigue puis du vallon de Morignole et suivre les panneaux !
Non, la complexité était de se caler avec les jours et horaires des visites qui ne se font que sur réservation… Donc nous avions anticipé et nous arrivons à l’heure au rendez-vous pour découvrir les fresques énigmatiques de Notre-Dame des Fontaines…
La chapelle remonte au XIIIème siècle, une légende est rattachée à sa construction, voir plus bas, mais elle a dû être reconstruite au XVème siècle suivant un plan très simple, comprenant une nef rectangulaire de 16 mètres sur 10, sur lequel est ajouté un petit chœur lui aussi rectangulaire.
Les fresques datent des années 1480, plusieurs fois réparées. Au moment de la restauration des peintures, en 1583, une inscription a été ajoutée sous la scène de la Crucifixion donnant le nom du peintre, PRESBYTERO IOANES CANAVESIO PICTORE, et la date d'achèvement, le 12 octobre 1492.
Au XIXème siècle, les peintures du chœur ont été recouvertes par un badigeon. Elles ont été dégagées en 1959.
Nous avons pris des extraits du site www.menton-riviera-merveilles.fr pour parler de notre visite.
« Au premier abord, le site classé ne laisse rien présager de sa beauté intérieure. Pourtant, vous allez vivre une visite qui se rapproche plus du voyage dans le temps. Située sur la commune de La Brigue, cette chapelle est un choc. Les artistes Canavesio et Baleison nous livrent ici une vision exceptionnelle. Leurs fresques du XVème siècle sont une « sacrée » bande-dessinée, illustrée du sol au plafond… Elle se contemple sur 220 m² : surprenante, captivante, envoûtante.
L’atmosphère est authentique, l’expérience spéciale : il n’y a pas d’électricité, donc pas d’éclairage. Immersion garantie, c’est un saut dans l’inconnu. L’œil ne sait plus où se poser… Et pourtant, l’obscur devient finalement clarté. La Passion ou le Jugement Dernier se révèlent à la lumière naturelle… ça fourmille de détails et de scènes intrigantes. Entre scènes terrifiantes et symboliques, le décor marqué par la peur du Diable est un reflet de l’état d’esprit de la fin du Moyen Âge.
Ces fresques racontent la vie de Jésus. On y retrouve tous les codes de la BD, avec ses méchants aux visages caractéristiques, et ses gentils dotés d’auréoles. Ces codes manichéens permettaient de marquer les esprits.
Un jour, les sources de La Brigue se tarirent, peut-être à la suite d’un tremblement de terre. Ne pouvant plus arroser leurs champs, les villageois firent le vœu d’ériger une chapelle à la Vierge Marie si elle rendait l’eau à leurs campagnes. Miracle, les sources se remirent à couler…
Notre-Dame des Fontaines, c’est donc une histoire d’eau avant tout. Le site de la chapelle marque l’emplacement de 7 sources intermittentes. Un point d’eau et de vie au cœur de la montagne. L’intermittence des sources fait d’ailleurs la légende du site. Perdue et reculée, la chapelle marquait le dernier point d’eau potable sur la Haute Route du Sel. ».
L'importance historique et la qualité de son décor peint sur ses murs par Giovanni Canavesio et Giovanni Baleison l'ont fait surnommer la « chapelle Sixtine des Alpes ». Des controverses d'historiens en Italie toucheront au rapport entre cette chapelle et l'Ordre catholique des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, ou encore au sujet même de ces fresques et de leurs multiples interprétations possibles : la passion du Christ et le jugement dernier.
La chapelle sanctuaire fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 mai 1951.
Nous n’allons pas détailler plus avant l’histoire et la description de ces fresques, mais les photos vous donnent une petite idée du spectacle…
Nous terminerons la visite en retournant voir les sources au pied de la chapelle…
Fin de cet épisode 3 sur 5 !