En effet, depuis la tempête Alex le passage en Italie par le col de Tende, ou le tunnel de Tende, est signalé « circulation interdite » sur le site Inforoute 06.
Mais il y aurait des aménagements possibles à cette interdiction… Rien n’est très clair pour nous, aussi nous décidons d’avancer sur la RD 6204 vers l’Italie tant que nous n’aurons pas d’interdiction d’aller plus loin…
Après un petit passage à Morignole, en évitant en plusieurs endroits les pierres tombées sur la chaussée, nous retrouvons la RD 6204. Nous prenons à droite, vers le nord, et arrivons au pont des 14 Arches. Il a été reconstruit après sa destruction par la tempête Alex.
Au sujet de la tempête Alex nous avons fait un article avec des photos impressionnantes des dégâts qu’elle a causé aux infrastructures routières et aux routes elles-mêmes…
« Perché à flanc de montagne à 800 mètres d’altitude, le village de Tende s’épanouit au cœur de la vallée de la Roya. Placé sur la Haute Route du Sel et la Route Royale depuis Nice, il constitue l’ultime étape française avant le Piémont italien. Au-dessus de lui, le col de Tende culmine à 1871 mètres. Dans cet écrin vertigineux, Tende est aussi la frontière naturelle du Parc national du Mercantour, et de la Vallée des Merveilles. Des noms prestigieux pour une destination à la hauteur, suspendue entre ciel et terre.
Comme tous les villages de la vallée, Tende a changé maintes fois de domination. Tour à tour provençale, savoyarde, française, italienne, la commune n’est définitivement cédée à la France qu’en 1947. Elle fut longtemps fief des comtes Lascaris qui, grâce à la possession stratégique du col de Tende, parvinrent à bâtir leur développement et leur autonomie.
Le bourg actuel conserve un plan d’origine médiéval, composé de rues parallèles à la pente, reliées par des ruelles perpendiculaires, les « carugiu ». L’ensemble de l’organisation du village, ainsi que ses nombreux décors Renaissance et Baroque, racontent l’histoire de la communauté tendasque. L’omniprésence de la pierre verte de Tende crée une singularité remarquable dans les ruelles. ».
Nous nous y arrêterons au retour…
Nous passons devant un musée.
Musée d'archéologie consacré à l'un des plus importants sites de gravures rupestres d'Europe.
« Haut lieu de l'archéologie en Europe, la région du Mont Bego, compte plus de 40 000 gravures rupestres de l'Age du Bronze. C'est cette passionnante énigme de plus de 5 000 ans que le musée invite à découvrir sur ses 1 000 m² d'expositions permanente et temporaire.
Ce musée qui bénéficie des techniques muséographiques les plus sophistiquées de notre époque présente également une riche collection d'objets archéologiques et des reconstitutions de scènes de la vie quotidienne (dioramas) au début de l'âge des métaux. ».
Nous continuons et terminons de traverser la ville jusqu’à un pont.
A cet endroit la route traversait la Roya au lieudit « Ponte della Scala », actuellement Scara. Des restes de ce pont se trouvent encore sous le pont de Scara et on peut voir un gué empierré avec de grosses pierres clavetées ensemble dont une côté rive gauche a été emportée un peu plus bas.
Côté amont du pont on peut voir dans la falaise en rive droite les traces de trois aqueducs superposés dont le plus bas était récemment encore en service.
Et c’est là que notre progression vers l’Italie cesse… En effet, des panneaux interdisent d’aller plus loin sauf pour certaines personnes…
Mais revenons sur ce point de passage entre la France et l‘Italie.
Avant la construction du tunnel, le col de Tende était le principal accès entre les ports azuréens et le Piémont. Une route commerciale de la plus haute importance. En 1882, un tunnel sera construit près de 600 mètres en dessous du col géographique.
Avec ses 3.182 mètres il est, à l'époque, le tunnel routier le plus long jamais construit. Sa largeur de 6 m est restée quasiment la même jusqu'à nos jours (8m). Le tunnel n'est donc plus aux normes, et ce depuis de nombreuses années. Le département des Alpes-Maritimes le décrit dans un rapport comme " un tunnel routier trop étroit et parfois saturé".
Il est le 3ème tunnel alpin en termes de trafic, après le Tunnel du Mont-Blanc et le Tunnel du Fréjus. Sa fréquentation journalière moyenne serait de 3 400 véhicules. Mais le trafic peut atteindre jusqu’à 9 000 véhicules certains week-ends... Dans un tunnel de 8 mètres de large !
Certains sites internet spécialisés ont placé ce "tunnel mono-tube bi-directionnel" sur une liste noire…
Il y a une dizaine d'années ce tunnel devait être doublé, et les travaux terminés en 2017. Le tunnel historique construit à la fin du XIXème siècle, lui, devait être mis aux normes et livré en 2020. Chaque tunnel devait être unidirectionnel. Dix ans plus tard, le nouveau tube vient tout juste d'être percé de part en part.
« C’est un chantier particulièrement complexe, grevé par les importants dégâts causés par la tempête Alex d'octobre 2020, les difficultés causées par la pandémie de Covid-19 et, enfin, la forte augmentation du coût des matériaux. ».
Résultat aucun des 2 tunnels n’est ouvert et passage impossible pour quelques mois encore…
L’alternative serait de passer par la route des 46 lacets, notre idée initiale…
C’est la route qui passe par le col de Tende. Un tracé d’exception qui fait rêver…
Mais voilà, la tempête Alex a considérablement abimé la route et elle n’est toujours pas praticable pour tout le monde… Et comme sur d’autres routes du coin il est préférable d’avoir un 4x4 qu’une Z…
Nous nous contenterons d’admirer cette route en photo et d’apprécier son dessin sur les cartes routières…
Quelques photos à notre terminus de cette vallée de La Roya…
La Roya prenant sa source non loin de là, avant de dérouler ses 60 km jusqu’à Vintimille et la Méditerranée.
Et nous nous repartons pour la moitié de son chemin et regagnons Breil sur Roya.
Nous avons prévu d’effectuer la partie sud de son cours en descendant le long des 30 km de Breil à Vintimille dans quelques jours…
Fin de l’épisode 4 sur 5 !