Nous prenons l’ancienne Nationale 9 sur quelques centaines de mètres en direction de Clermont l’Hérault puis tournons à gauche pour emprunter la D156E5 qui va nous mener au barrage...
Depuis que nous nous intéressons au Salagou nous avons constaté la préoccupation de tous les habitants et de tous les amateurs du lac : « Le lac va-t-il continuer à baisser ? ».
Avoir le niveau est simple, il y a une échelle graduée sur le barrage lui-même d’une part et le département de l’Hérault communique sur son site internet d’autre part...
Donc si le niveau est effectivement dans une période de basses eaux ce n’est pas une première dans son histoire...
Actuellement la cote est de 137 et l’idéal de l’exploitation est de 139...
Maintenant, dans la région, nous sommes globalement en déficit de pluies et de prochaines installations pour l’irrigation vont devoir fonctionner dans les mois à venir, les travaux étant en cours. Voir nos épisodes précédents, 3SFM et Liausson Irrigation...
Enfin, le Lac du Salagou sert aussi à la production d’électricité, au soutien des débits du fleuve Hérault et à «l’écopage» des Canadair pour lutter contre les incendies.
Pour résumer... Le barrage du Salagou a été construit par la Compagnie d'Aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc. Le barrage est positionné sur la commune de Clermont-l'Hérault. Il a été construit entre 1964 et 1968. La mise en eau entre 1969 et 1971 a créé le lac du Salagou dont la fonction principale est de servir de réservoir.
Nous avons tiré beaucoup d’informations d’un petit ouvrage passionnant au titre étrange :
« Le lac du Salagou ou le majestueux destin d’une rivière qui coule la nuit et s’évapore le jour... ».
Le Mas des Terres Rouges, décembre 2007. Les Livrets du Clermontais.
Pourquoi ce titre ? Il explique, sous une forme métaphorique, que la rivière Salagou a un débit très faible, au point de donner la perception d’un cours d’eau qui s’évapore sous l’effet du soleil. Claude Seeli, directeur de la construction du barrage, s’interrogeait sur la capacité du Salagou à alimenter convenablement la «réserve d’eau».
Le barrage est construit selon une technique particulière et innovante à l’époque : un barrage poids en enrochements de basalte avec un masque d’étanchéité en macro-béton bitumeux. Les carrières sont encore visibles sur les plateaux basaltiques voisins (Auverne, Montredon, Germane).
Quelques caractéristiques du barrage
Une autre étude donne des éléments intéressants sur la genèse de la construction. Il s’agit d’un rapport : Le Barrage du Salagou dans l’Hérault, vocation originelle et usages actuels par Bernard Dartau, chef du service « Hydraulique, Irrigation » et Jean-Louis Brouillet, chef du service « Gestion globale des Milieux Aquatiques » Département de l’Hérault.
En voici un extrait :
Il faudrait éclaircir le niveau de précision avec lequel le dossier a été présenté au Conseil Général. On retiendra que le projet d’origine (barrage de 170 millions de m3 à la cote 151 mètres NGF) est reporté, suite semble-t-il à un appel d’offres infructueux. Un projet réduit (barrage à la cote 145, volume maximum de 125 millions de m3) est présenté en 1962 et négocié avec les entreprises, ce projet réservant la possibilité technique de surélever un jour le barrage à la cote 151. La DUP est publiée par décret en 1962. Les acquisitions de terrains se font jusqu’à la cote 150, pour réserver une rehausse ultérieure. L’examen des conditions dans lesquelles se sont faites les acquisitions mérite une étude spécifique. On sait que certains souvenirs restent profondément ancrés, témoignant d’un traumatisme très vif. Notamment à Celles, on aurait déplacé le cimetière et les maisons du village ont été achetées alors que finalement, le village n’a pas été noyé.
L’ouvrage se réalise de 1964 à 1968. Les dépenses d’investissement pour le barrage, sans compter la déviation de la RN9, sont au moins de 63 millions de F de l’époque (marché principal BEC – MAZZA – Les Travaux Souterrains et Neyrpic pour les équipements). Ce montant équivaut au moins à 70 M€ d’aujourd’hui. La réalisation est remarquable et l’ouvrage rendu est de grande qualité. ».
Dans sa session du 20 août 1963 le Conseil Général accepte le marché proposé par le groupement constitué en Société anonyme : l’Entreprise BEC, SARL Ricardo MAZZA, Les Travaux Souterrains. Le marché est passé avec ces trois entreprises « conjointes » le 12 septembre 1963 après l’appel d’offre réglementaire. L’entreprise Les travaux Souterrains pilote l’ensemble des travaux sous les directives de la CNARBRL qui confie la responsabilité générale du chantier à un jeune ingénieur, Claude Seeli.
Nous allons en rester là pour le barrage mais il y aurait beaucoup à dire car c’est un très bel ouvrage.
Vous verrez dans les photos des images de la construction et des schémas du barrage.
Nous voulons simplement évoquer 3 points spécifiques
Quelques photos avec Z devant le barrage, dont une qui est la réplique d’une photo prise en 2022, et nous repartons.
La route est assez étroite et elle franchit un gué qui parfois est complètement inondé lorsque le barrage laisse passer beaucoup d’eau...
Aujourd’hui pas de problème le niveau est très bas...
Nous continuons et arrivons au Mas Audran, à l’endroit même où nous avions fait quelques photos dans l’épisode 1, au début de notre périple...
Nous enchaînons jusqu’à l’A75 que nous empruntons jusqu’à l’embranchement avec l’A750 en direction de Montpellier...
Ensuite sortie n°8 pour arriver dans la ville par l’ouest, moins de monde et paysage plus sympa !
Fin de l’épisode 12 et de cette belle balade au Salagou !