Le col de la Perche et son emplacement mystère !

Tout d'abord sachez que la photo de couverture de cet article a été prise 2 jours après notre première vision sous une pluie battante, car 2 jours après grand soleil !

Ensuite il faut noter que ce col existe sous 2 noms, col de la Perche et en catalan coll de la Perxa.

Et suivant les recherches internet il n’apparait pas forcément si on n’indique pas le bon nom...

Le col de la Perche

Ce col figure parmi les 34 cols « officiels » de la route des cols des Pyrénées. Il sépare le Conflent de la Cerdagne.

D’après Wikipédia le col de la Perche est d'abord cité sous le nom de port du Jardo (portus Jardonis) (897) ou col du Jardo (collum Jordanem) (965). Ces noms sont une référence au torrent du Jardo qui prend sa source au col de la Perche.

Le terme perche apparaît très tôt, en référence à la grande perche signalant le col aux voyageurs lors des périodes d'enneigement. On trouve perga et pertiga dès le XIème siècle, puis perxa, dans sa forme en catalan.

Il se trouve est sur l'ancienne commune de La Perche, réunie à La Cabanasse vers 1800.

Plusieurs routes mènent au col de la Perche :

• la D10, en provenance de La Cabanasse ou de Bolquère, au nord
• la D66 maintenant RN116, en provenance de Mont-Louis ou de Font-Romeu-Odeillo-Via, est/ouest
• la D33, en provenance d'Eyne, au sud

Le col est aussi traversé par les trains TER Languedoc-Roussillon de la ligne de Cerdagne à proximité de la gare de Bolquère - Eyne. C'est le point culminant du réseau SNCF.

Point intéressant souligné par un panneau le col est situé sur la ligne de partage des eaux entre les bassins versants du Sègre (fleuve majoritairement espagnol) et de la Têt (fleuve français).

Ce col apparait dans l’histoire par 2 fois

Tout d’abord le col de la Perche serait le lieu de passage d'Hannibal, lors de la deuxième guerre punique, évitant ainsi les villes portuaires grecques situées sur le rivage méditerranéen. À l'époque romaine le col marque le passage entre la via Confluentana, en provenance d'Elne, et la strata Cerdana, qui s'engageait vers le plateau de Cerdagne.

En 897, le port de Jardo est cité dans une bulle du pape pour marquer la limite du diocèse d'Elne.

En 965, l'alleu comprenant notamment le territoire de La Perche est donné par Sunifred II, comte de Cerdagne, aux moines de l'abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech. Plus tard, dans son testament de 1095, Guillem-Ramòn Ier, comte de Cerdagne, manifeste son souhait de voir se construire un refuge pour les voyageurs en ce lieu. Les moines fondent alors une église et un hospice autour desquels se constitue le hameau de La Perche. Après une période de prospérité, le lieu finit par péricliter et l'hospice disparaît en 1696. L'église Sainte-Marie de la Perxa se dégrade également et dès le XIXème siècle, elle n'est plus qu'un tas de ruines. Elle a aujourd'hui totalement disparu...

Ensuite, le 28 août 1793, pendant la guerre du Roussillon, a eu lieu la bataille du col de la Perche.

Pour rappel la guerre du Roussillon, aussi dénommée guerre des Pyrénées, guerre de la Convention, guerre franco-espagnole ou guerre du Roussillon et de Catalogne, est un conflit qui oppose l'Espagne, associée au Portugal, et la France révolutionnaire de mars 1793 à juillet 1795 (durant la Convention nationale). Ces affrontements correspondent au front pyrénéen oriental du conflit plus général entre la première coalition et la France.

La bataille du col de la Perche

... En parallèle avec l'attaque du Vallespir et des Albères, les espagnols lancèrent une deuxième offensive par la Cerdagne. Progressant rapidement sur le plateau cerdan, ils prirent position entre Err et Sainte Léocadie avec 6000 hommes et 500 cavaliers. Le général espagnol De La Pena parvient même à s'emparer du col de la Perche début juillet.

Pendant ce temps en plaine les troupes du général espagnol Crespo s'avancent dans la vallée de la Têt. L'idée stratégique consiste à faire progresser les troupes vers le Ribéral (Millas, Ille-sur-Têt) pour d'une part pouvoir prendre en tenaille Perpignan en le contournant par l'Ouest, d'autre part de faire la jonction plaine-Cerdagne en gagnant Villefranche.

Début juin Millas tombe face à l'ennemi, trop puissant. Face à l'attaque en Cerdagne, Dagobert sait que Mont-Libre, qui ne compte que 1776 hommes, ne pourra pas résister. Il prit donc la tête de quelques bataillons et fit venir en Cerdagne 2000 hommes par le col de la Quillane et 3000 par la vallée de l'Aude. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1793, Dagobert, soutenu par Cassanyes, attaque les espagnols au col de la Perche. Huit canons, soixante prisonniers et 258 cadavres sont abandonnés par le général De La Pena, qui fut poursuivi jusqu'en Espagne. Le 28 août, Dagobert campe à Ste Léocadie et le lendemain il entre à Puigcerda, puis il prend Bellver et pousse jusqu'à la Seu d'Urgell pour reconnaître les accès en Vallespir...

Maintenant que vous savez tout abordons ce que nous ne savons pas...

Dans le cadre de notre traversée des Pyrénées par les 34 cols nous arrivons au col de la Perche.

Notre but est faire une photo de Z devant le panneau du col...

L’évidence ce sont 2 panneaux récents bien visibles et installés sur la D66 à l’angle avec la D10 qui mène à la gare de Bolquère-Eyne puis à Bolquère. Photo numéro 1 et photo numéro 2.

Mais une fois rentré, en faisant une recherche sur internet nous trouvons qu’un panneau Michelin était posé une cinquantaine de mètres plus au nord, sur la D10. Ce panneau comportait bien l’indication :

« D10 Pyrénées-Orientales COL DE LA PERCHE ALTITUDE : 1.579 M ». C’est la photo numéro 3.

Il est visible sur Google jusqu’en 2010. Puis il a disparu... Photo numéro 4.

Mais il fut retrouvé par Alain Garreau, voir son post du 14 août 2018 sur le site Michelin, mais il l’a retrouvé à...

... Saillagouse !

A  plus de 9 kilomètres de distance !

Il semble y être toujours... Il est précisément dans l’Agence routière de Saillagouse du département des Pyrénées Orientales, 28 avenue des Comtes de Cerdagne. Son emplacement photo numéro 5.

Jusque-là rien de compliqué, plutôt que l’abandonner l’Agence routière du département l’a rapatrié dans leurs locaux.

Mais c’est en faisant une nouvelle recherche par Google du trajet de l’Agence routière pour le col de la Perche que la situation se complique.

En effet le col n’est plus à son ancien emplacement sur la D10, mais il n’est pas non plus à son emplacement actuel sur la D66 !?

Mais il est une cinquantaine de mètres au sud de la D10 sur la D33 !

Et encore plus étonnant il y a un autre panneau Michelin visible sur Google.

Voir les photos 6 et 7. Mais Mappy indique aussi cet endroit pour être le col de la Perche ! Photo 8

Ce nouveau panneau indique :

«  D33 Pyrénées Orientales COL DE LA PERCHE ALTITUDE : 1.579 M ».

Il est visible depuis mars 2010, avec autre prise de vue novembre 2010 et il doit l’être encore puisque la dernière prise de vue Google est datée de septembre 2023.

Donc 2 beaux panneaux Michelin, à approfondir, nous espérons réaliser dans quelques semaines les photos « règlementaires » et un relevé des dates y figurant dessus... Si personne ne l’a fait avant !

Et surtout 3 emplacements, espacés d’une bonne centaine de mètres, pour un col cela en fait 2 de trop non ?!

Celui qui pourra dire où est le vrai aura droit à une bonne bière bien fraiche... Sans faux-col !