Après notre arrêt au belvédère sommaire qui domine la ville et quelques photos au fameux virage de La Roque (épisode précédent) nous descendons la D911 pour arriver à Villefranche de Rouergue...
Comme nous sommes tributaires de l’heure nous ne ferons qu’un petit tour de la ville car nous y reviendrons le lendemain...
C’est vraiment une jolie ville d’environ 11 500 habitants, Villefranchoises et Villefranchois. Elle est l’une des deux sous-préfectures de l’Aveyron, avec Millau.
La ville possède le label « Grand Site d'Occitanie » ainsi que celui de « ville d'art et d'histoire » avec le « pays des bastides du Rouergue ».
Il y a donc pas mal de choses à y voir mais en cette saison pratiquement tout est fermé...
Ce qui nous a un peu déçu c’est que la ville semble avoir oublié son passé de circuit moto dans les années 1950...
Oublié n’est pas vraiment exact car si à l’office du tourisme on ignore et on ne connait pas le tracé, le site de la mairie a un très bel article sur le sujet :
Le circuit de Villefranche de Rouergue
Par ailleurs, vous noterez que beaucoup d’éléments que vous trouverez ici proviennent du très bien réalisé site internet de la ville.
Pour résumer, de 1951 à 1958, Villefranche a accueilli sept courses de motos sur un circuit classé au rang international.
Souvent appelé circuit de Farrou ce circuit était un circuit de vitesse moto créé par le Moto Club Rouergat à Villefranche-de-Rouergue, sous l'impulsion de son président, le coureur motocycliste Roland Gauch.
Également appelé « Circuit de vitesse international de Villefranche-de-Rouergue » ou « Circuit de Villefranche-de-Rouergue », il a accueilli sept courses annuelles au cours des années 1950. Long de 8,952 km, le circuit était composé de routes départementales fermées à la circulation pour l'occasion.
Le départ était placé place Saint-Jean à Villefranche-de-Rouergue. Les pilotes s'élançaient sur l'avenue Aristide Briand (direction Rignac) pour 3,7 km de route « presque » droite puis, avant d'arriver à Farrou, bifurquaient sur la Route Basse de Farrou pour 4,8 km de route sinueuse.
En arrivant en ville nous avons fait la 1ière partie du circuit, le côté ouest, mais pas la descente par la route Basse de Farrou, où se trouve une plaque mémorielle à la mémoire du décès du pilote d'Afrique du Sud Eddie Grant, 32 ans, qui a trouvé la mort lors de la course des 500 cm3...
La dernière course a eu lieu en 1958...
Par contre, dans les années 1990, le Moto-Club Rouergat, en association avec le club de La Rétrocyclette (Saint-Salvadou), a organisé plusieurs rétrospectives : composition d'une grille de départ des années 1950 puis démonstrations de course...
Quelques mots sur la ville, puis nous détaillerons notre balade du jour, la suite de la visite sera le lendemain donc dans un prochain article.
« Baignée par la rivière Aveyron, entourée de sept collines, lovée dans un écrin vert, au point de convergence du Causse et du Ségala, Villefranche-de-Rouergue est idéalement située.
C’est Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et frère de Saint Louis, qui a fondé la ville en 1252.
La ville a été organisée selon un plan précis, en damier, autour d’une place centrale. La bastide est découpée en 4 “gaches” ou quartiers, chacun étant administré par un Consul.
Ce maillage urbain remarquable est typique des bastides du Sud-Ouest. Avec ses 16 hectares, la bastide de Villefranche est une des plus grandes du sud de la France.
Pour encourager l’installation des habitants, la cité bénéficie dès sa création d’avantages fiscaux, d’où son nom de “ville franche”.
Au fil des siècles, la ville s’enrichit, jusqu’à devenir un carrefour commercial majeur où se déroulent les plus grandes foires de la région. Aujourd’hui encore, le marché du jeudi matin est l’un des plus grands et des plus célèbres d’Occitanie. ».
Donc nous sommes arrivés par la place de la République.
La place de la République a été récemment aménagée dans l’esprit d’un parc sur une surface de près de 900m², avec une mise en valeur de son environnement végétal et de son cadre bucolique au bord de la rivière.
Le site a été délesté des voitures, qui ne s’y garent plus – les capacités de stationnement étant nombreuses tout près de là. Des zones de végétalisation de plus de 220 m² ont été réalisées autour des arbres, créant une bande verte dans le prolongement du Guiraudet sur l’autre rive.
Le bitume a été supprimé pour laisser la place à un revêtement qualitatif de type castine similaire à celui du parc du Saint-Jean. « Nous voulons harmoniser les traitements sur les divers aménagements de la ville », explique Jean-Claude Carrié, Premier Adjoint au Maire.
De la place de la République nous passons sur le pont National.
Le pont National ou “pont neuf” permet de relier le centre-ville au faubourg de la République et à la gare ferroviaire.
Et sur notre droite nous apercevons le pont des Consuls.
Le pont des Consuls est parfois appelé “pont vieux”.
Le pont des Consuls est, avec la Collégiale Notre-Dame, l’emblème de Villefranche.
En 1252, Alphonse de Poitiers, frère du roi Saint Louis, fonde la bastide et prévoit la construction d’un pont pour enjamber la rivière Aveyron.
Le pont met plus de 20 ans à être construit, de 1298 à 1321 et permet de remplacer un gué situé en amont, dont la montée des eaux interdisait l’accès en période de crue.
Quelques années après son achèvement il fut fortifié avec 2 tours crénelées, protégées par un pont levis et une 3ième tour plus haute.
Mais en 1723 les tours furent supprimées...
En 2006, la statue de Casimir Ferrer L’Archange, qui s’inspire de l’ange du mont Saint-Michel, orne le pont.
Nous le verrons de près le lendemain...
Au sortir du pont National voici la promenade du Guiraudet.
La promenade du Guiraudet se situe face au parc de l’hôtel de ville. C’est un espace paysagé et arboré apprécié des Villefranchois.
« Au Moyen-Age, la ville était ceinte de fortifications percées de plusieurs portes d’entrée, chacune identifiée par un nom.
A partir du XVIIIème siècle, cet espace est appelé promenade publique du Guiraudet. Sur l’initiative du maire Alexis Pié (maire de 1798 à 1799), des travaux sont entrepris sur le Guiraudet. La promenade est partiellement nivelée au cours des années 1799 et 1800, et deux doubles rangées d’arbres sont plantées.
Plus tard, une ouverture d’une dizaine de mètres, pratiquée au centre, donne accès aux véhicules, et des passages piétons sont aménagés.
A la même époque, on réalise le parapet de l’actuelle rue Gautharie. En 1839, la construction quai de l’hôpital avec exhaussement du niveau du sol et la couverture du ruisseau en 1883 donnent à cette promenade, la plus fréquentée de la ville, les bases de son aspect actuel.
La seconde moitié du vingtième siècle laisse son empreinte goudronnée sur ce site.
En 2004 débute une nouvelle campagne d’embellissement de cet espace urbain agrémenté d’une œuvre d’art (fontaine) réalisée par le sculpteur José Ballester.
C’est là que se trouvent la Mairie, tout à côté le monument aux morts de la guerre de 1870 et l’office du tourisme.
Nous allons y revenir mais pour l’instant nous continuons notre tour de ville en prenant le quai longeant l’Aveyron.
Nous passons devant la salle des fêtes, le théâtre.
Cette “salle des fêtes” est en réalité un théâtre à l’Italienne qui sortira de terre en 1897, baptisé “Salle des Fêtes” pour ménager certains élus hostiles au projet. Sur la façade, dont l’ornementation évoque les arts lyriques, figurent les symboles du Causse et du Ségala : une gerbe de froment et une gerbe de seigle.
Ce théâtre à l’italienne de 352 places, propose une offre culturelle variée (théâtre, danse, musique, jeune public, conférences), avec plus de 40 évènements par saison.
Puis nous nous approchons de la place Saint Jean.
« Dès 1518, le lieu est connu sous l’appellation de Feyral de sant Johan, évocation de la fonction marchande de la place – qui perdure encore aujourd’hui.
A la fin du XVIIIème siècle, après la construction du quai, la promenade fut nivelée.
Sous l’administration de Monsieur Pié, des ormeaux furent plantés vers l’an 7 (vers 1799). Le nivellement de la promenade se poursuit, cette opération est achevée à l’occasion lors de la création de la route n°142 de Toulouse à Clermont-Ferrand, vers 1815. Cette route passe sur l’emplacement des anciens fossés de la ville.
Au XIXème siècle, la promenade connaît des aménagements, huit bancs en pierre sont installés en 1817, certains ormeaux sont abattus vers 1854, en bordure du boulevard Jean-Antoine Colombiès, un kiosque à musique prend place en 1889-1890.
Les quatre sociétés musicales de la ville donnent ici des concerts publics les soirs d’été. Aussi, en 1922, la mairie fait éclairer le kiosque avec une rampe électrique mobile de 16 lampes complétée de 50 bougies.
Le kiosque est couvert en 1927.
Au XXème siècle, l’espace connut d’autres embellissements, notamment avec l’installation de monuments commémoratifs dont les bustes sont l’œuvre du célèbre sculpteur aveyronnais Denys Puech :
Dans les années 50, l’avenue Jean Colombiès est élargie ; quelques arbres du Saint-Jean sont abattus pour permettre l’homologation du circuit pour les courses internationales motocyclistes qui faisaient étape à Villefranche.
A la fin des années 2000, un passage en forme d’amphithéâtre est creusé, permettant la jonction avec la rivière Aveyron.
La place Saint-Jean est aujourd’hui le lieu préféré des boulistes qui pratiquent leur loisir à l’ombre des grands marronniers. C’est aussi l’endroit où l’on organise, l’été, les marchés des producteurs de pays ...».
Nous mettrons quelques photos supplémentaires dans un prochain épisode relatif à notre seconde visite à Villefranche de Rouergue.
Nous prenons maintenant une des routes qui faisait partie du circuit de Farrou : les allées Aristide Briand.
Sur ces allées se trouvent les halles et l’accès à la Collégiale Notre Dame et la place Notre Dame, mais nous les verrons plus tard.
Dans la continuité des allées nous prenons l’avenue Etienne Soulié puis l’avenue des Croates, et c’est sur le côté droit de cette avenue que se trouve un monument lié à un épisode unique de la seconde guerre mondiale.
Le 17 septembre 1943, des soldats croates et bosniaques enrôlés de force par l’armée allemande se révoltent contre leurs chefs.
« Qui étaient les révoltés ?
Quoique se disant eux-mêmes croates, les révoltés étaient originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, celle-ci étant, durant la Seconde guerre mondiale, intégrée dans l' « État indépendant de Croatie », instauré sous la tutelle des puissances de l’Axe.
Selon leur état civil, ils se partageaient en « Croates catholiques » (ou Croates) et « Croates musulmans » (ou Bosniaques, selon la terminologie actuelle). ».
La répression plonge Villefranche-de-Rouergue dans un bain de sang plusieurs jours durant : des dizaines de mutins sont abattus dans les rues du centre-ville, d’autres sont capturés et torturés avant d’être emmenés sur un terrain du nord de la ville, où ils sont mitraillés puis ensevelis.
Au lendemain de ces évènements, bravant l’interdiction et le risque de représailles, de nombreux Villefranchois viennent déposer des fleurs sur la tombe des jeunes martyrs.
Dès la fin de la guerre, un monument provisoire est érigé sur les lieux mêmes du massacre, et une commémoration officielle est organisée chaque 17 septembre depuis 1945.
Nous continuons sur la Route Haute du Farrou, jusqu’à la fin de la partie est du circuit et faisons demi-tour au rond-point au niveau du passage à niveau.
En entrant en ville nous passons devant la chapelle des Pénitents noirs.
Mais nous n’en voyons que l’extérieur.
La chapelle des Pénitents noirs, donc située boulevard de Haute-Guyenne, est un trésor au sens propre du terme, un monument qui laisse le visiteur bouche bée du fait de sa beauté et de son faste.
Construite entre 1642 et 1671, ce pur joyau de l’art baroque a été entièrement restauré lors de différentes campagnes à partir des années 1980.
Et après avoir contourné le centre-ville par le nord nous arrivons devant la mairie.
C’est l’ancien palais de Justice reconverti...
Le remarquable Monument aux morts des combattants de Villefranche-de-Rouergue pour la guerre de 1870-1871 se situe dans les jardins de l’hôtel de ville de Villefranche-de-Rouergue, promenade du Guiraudet, il date de 1908.
Il constitue un hommage aux morts de la première guerre franco-allemande, prélude à la Première puis à la Deuxième guerre mondiale.
La défaite de la France plongera le pays dans une crise sans précédent : chute de Napoléon III, perte de l’Alsace-Lorraine, épisode sanglant de la Commune de Paris, etc. Ces terribles évènements alimenteront un sentiment de frustration durable qui contribuera à la montée d’un nationalisme revanchard.
Le monument représente deux soldats artilleurs armés de fusils, deux canons ainsi que trois boulets de canon. Il est dominé par la figure du général Chanzy tenant un drapeau français au sommet du piédestal.
Le jour tombe et nous devons trouver notre hébergement avant la nuit.
Mais il nous reste de belles choses à voir à Villeneuve et nous reviendrons le lendemain :
Nous sortons de Villefranche par la place de la République, D922, puis prenons la direction de La Rouquette.
Nous passons devant le Monastère Chartreuse Saint Sauveur et nous passons l’Aveyron pour aller vers La Rouquette.
Puis D89, puis D514, et après La Rouquette une route sans numérotation qui dessert quelques fermes ou hameaux.
Et nous arrivons au hameau de La Nouaillé, un peu perdu au fin fond de l’Aveyron, puisque quelques centaines de mètres plus loin nous trouvons le Tarn et Garonne...
Il ne nous reste plus qu’à nous installer !
Fin du dernier épisode, le 8ième de cette longue journée d’environ 300 km...