Nous traversons un premier village.
Nous ne voyons pas grand-chose car le brouillard est assez épais, vaguement la silhouette d’un château en hauteur sur notre droite...
C’est une petite commune de 230 habitants, les Milharsoises et Milharsois.
Transcrit Miliares vers 972 et Millars en 1259, le nom du village rappelle la présence d'une ancienne borne milliaire romaine sur la route d'Albi au camp militaire de Castres.
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Gaillacois, un pays qui doit sa notoriété à la qualité de ses vins...
Milhars possède un patrimoine naturel remarquable :
Il y a aussi quelques vieilles pierres à voir mais nous ne faisons que traverser Milhars aujourd’hui.
Nous quittons la D600 pour prendre la D9, c’est la direction de Vaour.
Le brouillard est toujours présent, le soleil apparait mais sous une épaisse couche de nuages...
Le givre persiste sur les parties de la route qui restent à l’ombre...
La route est déserte et très sympa....
C’est un élément du circuit des Bastides Albigeoises, un superbe parcours dans la « petite Toscane du Tarn »...
Nous en connaissons pas mal, Gaillac, Castelnau de Montmiral, Puycelsi, Bruniquel, Cordes mais aujourd’hui nous voulons découvrir la mystérieuse forêt de Grésigne.
Toujours sur la D9 nous remarquons un monument sur une petite route latérale. Nous nous dirigeons vers ce qui apparait comme une stèle.
Elle fait partie d’un ensemble d’autres monuments dans le secteur. D’ailleurs nous allons voir une seconde stèle presque identique plus tard.
Ce sont des lieux qui ont été occupés par des éléments du Groupe Vendôme.
La Prune était le P.C du maquis Kléber du groupe Vendôme. Cette stèle a été rénovée en juin 2024
C’était le nom de guerre qu’utilisait Pierre Vandeven dans la résistance. Quelques mots sur cet homme au destin peu commun, merci aux recherches de Robert Fabre.
« Lors du premier conflit mondial, sa famille a été décimée.
Engagé volontaire en 1919, il passe dans l'aviation.
En Indochine, il obtient son épaulette d'officier. Refusant de bombarder Gibraltar, il obtient son congé d'armistice.
Remis en activité pour prendre la direction du phare aérien de Villefranche de Rouergue en 1941, il est démissionné par Vichy en 1942.
Dans le Tarn-et-Garonne, sous le nom de "Vaugirard", il est à l'état-major de l'AS de la fin 1942 à novembre 1943. Repéré, il est à Gaillac en décembre 1943 où il prend contact avec Lucien Flour. Il réceptionne les premiers parachutages.
Devenu "Vendôme", il prend le commandement en janvier 1944 des unités dont la Grésigne est le centre (zone E).
Le groupe Vendôme regroupe 7 maquis et 22 corps francs, soit tous les rameaux de la Résistance, de l'AS aux FTP, y compris en juillet 1944, des GMR de Vichy.
Il met en œuvre des opérations d'envergure :
Libération de la Baraque 21 le 12 juin 1944 : la prison de Gaillac contenant 46 détenus politiques de Saint Sulpice
Attaque d'une colonne allemande de 350 hommes sur la RN 88 à Labastide-de-Lévis le 17 août 1944. Ce combat en rase campagne avait été décidé par Redon, chef départemental des FFI, pour empêcher la montée de renforts sur Carmaux en train de se libérer
21 et 22 août 1944, participation au harcèlement de la forte colonne de 2500 hommes menaçant Gaillac et qui traverse Albi.
Après la Libération, il amalgame maquisards et jeunes recrues, dont un bataillon de Soviétiques déserteurs de la Wehrmacht, dans le 54e groupement d'artillerie de l'air, en occupation en Allemagne jusqu'en mars 1946.
Il prend sa retraite de lieutenant-colonel en 1947.
Chef payant de sa personne, il incarne l'esprit le plus noble de la Résistance. Décédé à Tinqueux (Marne) le 30 mars 1965. ».
Nous reprenons la route vers Vaour. La D9 est campagnarde et bucolique...
Et nous arrivons au carrefour avec la D91, nous voilà au col de Liberté.
Il n’est pas très haut, 433 mètres.
Il a plusieurs façons d’être nommé mais c’est toujours le même col : Col de la Liberté, Col de Liberté , Col de Liberte.
Sa référence est FR-81-0433, son altitude le met en 26ème position sur les 34 cols que compte le Tarn.
Nous faisons quelques photos et nous continuons notre route.
Nous prenons la D33, nous ne sommes qu’à 2,5 km de Vaour.
La D33 est aussi bucolique que la D9...
Le soleil est là, le fond de l’air est à peine frais, le brouillard s’est dissipé, le toit est dans le coffre.
What else ?