La lumière baisse de plus en plus... C’est délicat pour les photos... D’ailleurs nous n’en ferons pas de la presqu’île de Quiberon...
Nous sommes toujours sur la D196 et nous passons devant les alignements de menhirs.
Après ceux de Kerleskan ce sont ceux de Kermario.
Le site a été exploré et décrit par James Miln en 1877 et il a été classé au titre des monuments historiques en 1889.
Pour la petite histoire voici quelques mots sur cet explorateur incontournable du secteur...
Second fils, né en 1819, de James Yeaman Miln de Murie et Woodhil, il est issu d'une riche famille aristocratique. Après un début de carrière comme Deputy Lieutenant, il entre dans la marine, servant dans la guerre de la Chine de 1842. Polyglotte, il passe la première partie de sa vie à voyager à travers le monde, résidant longtemps en Inde, en Chine et en Nouvelle-Zélande où il pratique le commerce.
Il revient définitivement en Écosse à la fin des années 1860, ayant hérité d’un grand domaine de son père mort en avril 1857, et d’un second domaine par son frère décédé en février 1877.
Érudit, il se consacre aux études archéologiques. Attiré par la renommée mondiale des mégalithes de Carnac et souhaitant les comparer avec ceux d'Écosse, il descend à l'Hôtel des Voyageurs en 1873 où il rencontre Henri du Cleuziou, lui-même intéressé par les mégalithes de Carnac.
Miln, qui dispose de moyens financiers contrairement à Cleuziou, parcourt la lande de Carnac et y entreprend jusqu'à sa mort des fouilles minutieuses.
Il travaille principalement sur le site gallo-romain des Bossenno à Kermario, où il engage en 1875 comme assistant un enfant du pays Zacharie Le Rouzic, et sur divers petits dolmens ou dolmens déjà très ruinés de Carnac (Gra Tri men, Run Mori, Mané Grageux) et de Saint-Philibert (Mané er Gongre, Mané Carnaplaye, la Pointe). Il est le premier à s'intéresser aux tertres quadrangulaires (Klud er Yer, Mané Ty Ec, Mané Pochat er Uieu). Toutes ces explorations feront l'objet de publications posthumes en 1881 et 1882 grâce aux traductions de l'abbé Luco.
A sa mort, en 1881, le mobilier archéologique recueilli lors de ses fouilles carnacoises est encore conservé et exposé dans les pièces qu'il occupait à l'Hôtel des Voyageurs.
L'amiral Tremlett, autre occupant de l'hôtel, chargé de régler sur place sa succession, décide d'attribuer ces collections à la ville de Carnac contribuant à la fondation du Musée J. Miln (aujourd'hui détruit). Robert Miln, frère de James, nomme alors Z. Le Rouzic à la tête du musée.
Aquarelliste accompli et dessinateur il s’intéresse dès les premières heures à la technique photographique. Il est aussi féru de mécanique et d’optique (armes à feu, télescope), s’intéressant aux armes légères, concevant des fusils, ou à l’astronomie réalisant des lentilles télescopiques.
Le site a subi de nombreuses dégradations ainsi que des restaurations hasardeuses...
L'alignement s'étire sur un peu plus de 1 100 m de long et 100 m de large selon une orientation sud-ouest/nord-est. Contrairement aux alignements de Kerlescan et du Ménec, aucune enceinte mégalithique n'est visible à l'extrémité occidentale des alignements.
Le site comporte 982 menhirs répartis sur dix rangées parallèles à peu près équidistantes. Comme pour l'alignement du Ménec, la taille des pierres diminue en allant vers l'est. Au niveau de la Petite Métairie, on ne compte plus que neuf files mais les champs voisins ayant fait l'objet d'un épierrage, une file a peut-être été détruite.
Au niveau de l'ancien moulin de Kermaux, l'existence d'anciennes carrières a probablement aussi impacté les alignements, car il ne reste alors plus que les sept à huit rangées les plus méridionales. À 850 m du point de départ, l'alignement devient peu lisible : la création de l'étang de Kerloquet constitue une discontinuité alors même que l'existence de menhirs à cet endroit était attestée.
Au-delà, les alignements reprennent avec neuf files de petites pierres s'étirant sur 200 m de long et 45 m de large, connues sous le nom d'alignement de Kerloquet (ou du Manio) mais il pourrait aussi s'agir d'une entité indépendante du site principal.
Bref, comme d’habitude peu de certitudes sur ce que c’est devenu et encore davantage sur ce que c’était à l’origine...
Nous remarquons un troupeau de moutons entre les menhirs.
C’est la nouvelle méthode pour entretenir le site.
A la différence d’engins mécaniques qui à cause de leur poids seraient susceptibles de « déchausser » les pierres, les animaux font la tonte sans abimer les menhirs millénaires...
Nous arrivons juste devant le dolmen de Kermario.
Il est facilement repérable, au bord de la route, et il est très caractéristique.
Le dolmen a été fouillé par J. Miln en 1877 et restauré par Zacharie Le Rouzic en 1929.
Ce dolmen est classé au titre des monuments historiques sur la liste de 1889.
C’est donc un dolmen du type dolmen à couloir. Il ouvre au sud/sud-est.
Les fouilles de J. Miln ont livré un matériel archéologique comprenant une hache polie, des éclats de silex et des fragments de poterie. L'ensemble est conservé au Musée de la Préhistoire de Carnac.
Nous poursuivons notre route et longeons les alignements du Ménec.
Nous passons à côté de la Maison des Mégalithes que nous avons visitée il y a quelques années.
C’est le « Centre d'accueil et d'interprétation des alignements ».
« La maison des Mégalithes est le point de départ de la visite des sites et un incontournable permettant de trouver les réponses aux premières questions qui surviennent en arrivant.
Créée en 2003 afin d’accompagner les visiteurs dans leur découverte du patrimoine mégalithique sud-morbihannais, et rénovée entièrement en 2018, son aspect extérieur n'a pas été modifié, mais elle a fait l'objet d'un réaménagement intérieur complet.
On y trouve un plan du monument, des brochures explicatives, et la billetterie, visite conférence à 13 € ... »
Au sujet de cette route, en définitive c’est toujours la D196, nous avons évité les importants travaux qui vont modifier la circulation dans le secteur.
La Route des Alignements rentre dans sa dernière phase d'aménagement pour mieux sécuriser les abords des Menhirs, améliorer la circulation et encourager les mobilités douces.
Un aménagement pour la sécurité, le partage de l’espace et la renaturation du site.
Le projet confirme une voie unique pour la circulation des voitures dans le sens Croix Andran – Ménec, et une voie verte réservée aux vélos et piétons. Ces deux voies seront séparées par une bande végétalisée, avec des murets en pierres sèches aux intersections, garantissant la sécurité des usagers tout en préservant la beauté du site.
La ville de Carnac a confié la maîtrise d’œuvre de ce projet au cabinet d’architecture Arboréa Paysages de Vannes, en partenariat avec le cabinet 2LM de Lorient et la réalisation des travaux aux entreprises Eurovia et Atlantic Paysages.
Le montant de l’opération pour la route des alignements et pour la sécurisation du secteur de Kerlann est de 1 630 000 € TTC...
La dernière phase d'aménagement de la route qui mène aux alignements du Ménec démarre fin mars jusqu'en juin 2025.
A quelques jours près nous aurions eu une déviation, par contre pour aller à Quiberon les travaux étaient déjà commencés...
Et ce fut un peu « galère » pour arriver sur la presqu’île !
Mais finalement nous avons trouvé la D768 qui nous mena directement vers l’extrême sud de la presqu’île de Quiberon où se trouvait notre hôtel.
Nous y arrivâmes à la nuit.
Donc nous n’avons pas vue grand-chose de l’isthme de Penthièvre, de Saint Pierre de Quiberon et de Quiberon.
Ce sera pour demain !
Fin de la journée, riche en découvertes mais raisonnable en kilomètres, 360 km...
Demain, jour 4, au programme : traversée de la Bretagne du sud au nord, 250 km environ, de Quiberon à Saint Brieuc en passant par le lac de Guerlédan...