Nous traversons Saint Armel et remarquons son église paroissiale.
Car le nom du saint patron de cette église, reconstruite en 1857, Saint Armel des Boschaux, est devenu aussi le nom de la commune en 1858.
Né en Irlande en 482, Armel quitte son pays pour migrer vers la Bretagne continentale. Ermite dans la région de Quimper, Armel fonde un monastère à Plouarzel. Après un séjour parisien à la cour de Childebert Ier, il est chassé à la suite d'intrigues. Il vient alors s'installer au sud de Rennes où il finit son existence en grande sainteté.
Le village compte actuellement environ 900 habitants, les Armeloises et les Armelois.
Située sur la presqu'île de Rhuys à une quinzaine de kilomètres de Vannes, cette commune littorale borde le golfe du Morbihan et possède plusieurs îles sur son territoire, dont l'île Tascon et l'île Bailleron.
Sur la presqu'île de Rhuys, la commune reste cependant à l'écart de l'afflux touristique du golfe du Morbihan.
Dans les zones classées Natura 2000, un réseau de sites naturels européens, ce sont surtout des balades à pied qui séduisent les amateurs de nature sauvage et d'oiseaux, aigrettes, hérons, sternes... L'été, la pêche à pied attire du monde.
Mais ce qui nous intéresse c’est son passage...
Le village de Saint Armel était autrefois relié à Séné par le passage Saint-Armel. Ce passage à travers la rivière de Noyalo et le chenal Saint Léonard à l'aide d'une plate traditionnelle du golfe existait depuis plusieurs siècles jusque dans les années 1950. Un passeur assurait la traversée à force de rame contre une faible rémunération. Cela permettait d'économiser plusieurs kilomètres pour se rendre à Vannes et permettait aux jeunes gens des deux communes de se fréquenter.
Ainsi les habitants de Montsarrac allaient ainsi souvent danser à Sarzeau et les habitants de la presqu’île de Rhuys utilisaient le passeur pour aller au marché de Vannes.
Les cales du Passage (Saint Armel) et de Montsarrac (Séné) sont distantes de 20 km par la route, et de 200 m par la mer !
L’existence du passage est avérée depuis le Moyen Âge. Au fil des époques, il a fait l’objet de certains projets fous. Au XVème siècle, Isabelle d’Ecosse rêve de construire un pont entre Saint-Armel et Montsarrac, à ce qui se nomme alors le « passage de Questenec » (ou Quistinic du nom de l’île carrée située entre les deux communes). A la fin du XIXème siècle, un particulier nourrissait, quant à lui, le projet d’une voie ferrée entre Vannes et Sarzeau qui y passerait.
Le dernier passeur à la rame cesse son activité en 1963. Le passage est relancé à la fin des années 1990 et le « petit passeur » est aujourd’hui un service de Golfe du Morbihan-Vannes agglomération, très apprécié des locaux et des visiteurs.
De nos jours, on continue de célébrer le lien historique entre Séné et Saint-Armel, lors de la Fête des deux cales, qui a lieu tous les deux ans sur la cale du Passage.
En préparant notre balade nous avions remarqué que la route D199 était mentionnée des 2 côtés du chenal.
Nous nous demandions si un passage en Z était possible...
Evidemment en fonction des marées, la route étant submersible.
Nous arrivons donc au niveau de la cale du côté de Saint Armel. Mais la marée est assez haute...
La route s’enfonce rapidement dans l’eau....
Il n’y a personne nulle part. Donc personne pour nous renseigner. La traversée par le bac ne sera active qu’à partir du 1er mai...
De toute façon à la vue du niveau de l’eau nous ne passerons pas dans les prochaines heures !
Comme la route est à sens unique nous faisons une boucle en prenant toujours à droite et nous repassons devant les 2 îles sur notre gauche :
Corn bihan, du breton Korn bihan, pouvant signifier, le petit grondin, le petit coin, la petite corne.
La hauteur maximale de l’île est de 2 mètres !
L’île Corn Bihan est plutôt un simple îlot d’estran. Sans doute la plus petite île du Golfe du Morbihan.
C’est une petite île de forme quadrangulaire entièrement occupée par une ancienne pêcherie. Quistinic semble être dérivée du mot breton : « Kistinid » (Petite Châtaigne). Le « Q » ayant remplacé le « K » breton. Littéralement : l’île aux Châtaignes.
Son point culminant est également de 2 mètres !
L’originalité de l’île tient à sa forme géométrique; de petites digues ont été élevées et ont permis d’augmenter sa surface pour agrandir la pêcherie. Ces constructions lui ont donné sa forme quadrangulaire si différente des profils naturels de ses voisines.
Et nous arrivons de nouveau devant la cale, entre les petites maisons dont celle « des petits passeurs ». Nouvelle série de photos mais toujours personne à qui poser nos questions.
De notre rive, côté Saint Armel, nous pouvons voir sur l’autre rive en face, côté Séné :
« Le château de Bot-Spernen a été édifié par Louis Mathurin de Castellan, né à Quintin, Côtes d'Armor, qui résida dans son château. Il décède à Séné à l’âge de 76 ans et sans enfant...
Le château tient son nom du lieu-dit où il se trouve, qui signifie en breton « buisson épineux ».
Le château changea plusieurs fois de propriétaire et aujourd’hui il est toujours une propriété privée.
L'édifice de deux étages est orienté vers le port de Montsarrac. Il possède au premier étage un balcon avec un garde-fou ornementé. De style classique, sa façade symétrique est composée d'un corps central avec combles à la Mansart et lucarnes surmontées de frontons bombés, jouxté de deux ailes carrées aux toits d'ardoise en pavillon donnant sur l'anse de Mancel, avec son parc, c'est l'une des plus belles demeures de Séné. ».
Revenons sur notre rive, juste à côté de la maison des « petits passeurs »
Ils ont deux lignes mais voici quelques informations sur la liaison Saint-Armel (Le Passage) où nous sommes et le village de Séné (Montsarrac) qui se trouve en face.
Mais voilà nous n’avons pas notre réponse...
Même si aujourd’hui nous ne sommes pas à la bonne heure, l’eau étant très haute.
Nous avons téléphoné à l’office du tourisme du golfe du Morbihan.
J’ai donc posé ma question...
À l’autre bout du téléphone une ambiance « panique à bord »... Visiblement ils n’ont pas la réponse... L’interlocutrice va se renseigner... L’information ne semble pas facile à trouver... Enfin, au bout de quelques minutes, après avoir consulté un responsable, la réponse est : non.
Le passage de Saint Armel ne peut pas être utilisé en voiture, seulement à pieds ou en vélo. Je n’ai pas eu la présence d’esprit de demander pour les motos...
Donc pas de regrets, même à une heure propice nous n’aurions pas pu passer d'une part et visiblement ce n'est pas autorisé d'autre part.
Mais nous allons vérifier si vraiment un passage routier existe et si on peut joindre les 2 bouts de la D199...
Pour le moment nous repartons car notre idée est de passer au nord de Vannes puis de redescendre vers le sud pour nous trouver à la pointe de Kerpenhir, tout au bout de Locmariaquer.
Nous allons ainsi nous retrouver en face de Port Navalo, à l’entrée ouest du golfe du Morbihan...
Mais auparavant nous voulons voir Carnac, nous connaissons mais le site est si spécial que nous voulons y passer...