Pour en revenir sur l’histoire de cette route il faut rappeler que dans le secteur les routes du Mont Aigoual et du col de Perjuret sur l’autre versant ont une histoire très liée à la fois au développement forestier et au service météorologique français au XIXème siècle.
Nous « descendrons » vers Florac tout à l’heure par ce versant lozérien du col du Perjuret.
Donc avant la route carrossable actuelle, les accès à l’Aigoual n’étaient que des chemins muletiers utilisés par les bergers et les charbonniers.
Mais le massif a été massivement reboisé à partir de 1859, après les lois de restauration des terrains en montagne, sous l’impulsion de Georges Fabre, inspecteur des Eaux et Forêts à Alzon.
Nous l’avons évoqué dans nos articles de 2023.
Ces routes furent nécessaires pour permettre ces travaux :
Ainsi un réseau de routes forestières a été créé entre 1860 et 1890 et la route de Valleraugue au sommet du Mont Aigoual date de cette période : c’est une route construite par le service forestier, non pas pour le tourisme, mais pour l’exploitation et la gestion du massif.
L’Observatoire météorologique du Mont Aigoual fut bâti entre 1887 et 1894, à l’initiative de Georges Fabre et du météorologiste Léon Teisserenc de Bort.
La route a été construite afin d’acheminer les matériaux (pierres, bois, métal) donc il a fallu améliorer et prolonger la route depuis Valleraugue jusqu’au sommet.
Cette dernière portion a été modernisée à la fin du XIXème siècle, devenant une véritable route de montagne carrossable.
Mais le revêtement routier et le tracé moderne datent des années 1880–1900. Les routes ont été élargis et goudronnés progressivement au XXème siècle.
Plus récemment, le goudronnage complet et la classification comme routes départementales (D986, D18 versant lozérien, D269 selon les sections) datent des années 1930–1950.
Sur notre carte Michelin de 1924 la D18 ne figure même pas !
L’entretien de cette route a été régulier, mais elle garde son caractère de route forestière et touristique : étroite, sinueuse, à visibilité réduite par endroits…
Depuis les années 1980, elle est aussi intégrée aux itinéraires touristiques du Parc national des Cévennes et au Patrimoine mondial de l’UNESCO (Paysages culturels de l’agro-pastoralisme méditerranéen) …
L’évolution de la route peut se résumer en quelques dates :
Mais revenons à notre balade.
Nous arrivons au tournant des 3 Fontaines.
C’est l’indication 07 sur mon schéma.
À l’origine il y avait une construction tout à côté d’une source. Sur les anciennes cartes postales on voit très distinctement la fontaine.
Actuellement elle est moins visible mais existe toujours. Cependant la bâtisse n’existe plus.
Nous poursuivons la route à travers la forêt toujours aussi jolie.
Nous constatons qu’en montant vers le sommet le pourcentage des couleurs jaunes et rouges des feuillages augmente…
Nous arrivons à l’épingle suivante.
Indication 08 sur mon schéma.
Nous en avons parlé dans un article précédent.
Le mouflon a été introduit dans les années 1950 sur l'Aigoual.
Cet animal, aussi emblématique soit-il, est encore peu ou mal connu, d’où la création de cet observatoire et de sentiers de découverte dans la forêt.
Nous n’en n’avons jamais vu mais nous ne sommes jamais passés aux bons moments…
En effet il faut venir très tôt le matin ou le soir à la tombée de la nuit pour observer les mouflons faire des acrobaties sur les parois situées en face…
Si nous n’avons pas vu de mouflon nous avons aperçu une moto !
Quelques photos et nous repartons.
Les kilomètres défilent, nous pouvons le constater facilement avec les bornes sur le côté droit de la route…
11,5 km avant le sommet… Indication 09 sur le schéma.
Puis 9,5 km… La pente est toujours soutenue… Indication 11 sur notre schéma.
Si nous avons mis l’accent sur les épingles il ne faut pas négliger les beaux virages qui jalonnent la route…
Nous sommes passés rapidement sur l’épingle n°6 pas très photogénique… Indication 10 sur notre schéma.
Et nous arrivons à la dernière épingle.
Identification 13 sur notre schéma.
Ce dernier lacet donne sur une ligne presque droite qui entre dans le hameau de l’Espérou.
Le nom de la localité est attesté dès 1080 sous la forme Speronis, puis en 1265 sous la forme Speronem.
Probablement de l'occitan esperon « éperon » au sens de « contrefort de montagne »
« Calé au pied du bois de Miquel, s’ouvrant sur les plateaux du Lingas et de Montals, à 1 230 m d’altitude, le village de L’Espérou s’étale sur deux communes : Dourbies et Valleraugue.
Depuis plus d’un siècle, L’Espérou est le seul village cévenol à garder une population stable. Fondé à l’origine par quelques serfs affranchis par leur seigneur pour faits de courage, L’Espérou fut repeuplé, après les guerres de religion, par des personnes de l’Aubrac.
Le village est formé d’une très grande combe avec d’un côté les habitations principales et secondaires et de l’autre, lui faisant face, cette vaste colline herbeuse, véritable poumon vert de L’Espérou, servant d’amphithéâtre naturel à toutes manifestations culturelles et sportives.
Actuellement, le village vit de deux ressources : la forêt et l’accueil touristique.
L’hiver, grâce à ses pistes innombrables, vous pourrez découvrir les plaisirs du ski de fond, alpin, ainsi que les promenades en raquettes. La zone nordique de L’Espérou, régulièrement entretenue, se connecte à celle de Prat-Peyrot.
L’été, L’Espérou et ses alentours sont réputés pour la beauté et la fraîcheur des paysages propices à la pratique de la randonnée pédestre et équestre, ainsi que le VTT, avec son départ de 120 kilomètres de pistes balisées. ».
Pour l’instant pas de neige à l’horizon, juste un beau soleil dans un ciel bleu…
Nous allons traverser le village et quitter momentanément la D986 pour aller voir le col de Faubel…