Curiosité de Lauriole & causses de Minerve

Bientôt la Montagne Noire ! Mais auparavant derniers tours de roues dans les gorges de la Cesse à travers les causses de Minerve, avant de découvrir « la curiosité de Lauriole » un phénomène physique étonnant,  puis promenade dans le site très minéral d’une ancienne carrière de meules de pierre…

Temps très mitigé, un peu de pluie mais de jolis arcs en ciel que nous avons tenté de capturer en photos…

Donc départ de Cesseras avec ce temps très changeant… Le village d’Olonzac vu de la fenêtre avec ciel bleu et une demi-heure après légère bruine sur les roses du jardin de notre hôte au moment de partir… Nous sommes obligés de mettre le hard top pour gagner Montcélèbre, un site que le Tour de France a emprunté en 2016 et 2021.

Nous longeons les gorges de la Cesse et traversons les causses de Minerve

Ces sites, avec les gorges du Brian, ont étés classés parmi les sites remarquables du département de l’Hérault, par décret du 14 janvier 2016.

Ce classement représente une reconnaissance, celle d’un patrimoine hors pair d’un intérêt national, qui érige ces sites au rang des plus prestigieux.

L’objectif du classement est de respecter l’esprit des lieux, de conserver les caractéristiques du site et de préserver l’écrin paysager de Minerve, site soumis à une forte fréquentation touristique.

D’une superficie de 2 848 hectares, il s’étend, dans le département de l’Hérault, sur les communes d’Azillanet, Cesseras, La Caunette, La Livinière, Minerve et Siran.

Ce territoire classé est un territoire de transition entre les contreforts de la Montagne Noire et la plaine de l’Aude.

Le paysage est typiquement karstique, paysage de canyons et de causses, de falaises ruiniformes, de ponts naturels et de grottes, un paysage sans eau aujourd’hui mais façonné par l’eau il y a des millénaires... Seules les auréoles colorées des parcelles de vigne, sur les affleurements marneux des causses et les coteaux au sud, tranchent sur les tons de vert des garrigues assurant la transition entre les zones viticoles du sud et de l’est.

Nous longeons d’ailleurs de belles vignes, bien chargées en grappes, en direction de la « curiosité de Lauriole » où nous arrivons après avoir fait une pause à la table d’orientation installée sur un point haut.

La « curiosité de Lauriole »

Intrigués par les panneaux nous nous sommes détournés pour découvrir cette curiosité…

En fait il s'agit d'une route qui semble monter alors qu'elle descend !

Ou l'inverse bien sûr, dans l'autre sens évidemment, la route est une petite route qui relie la D 56 au hameau de Fournes. Pas de panneau explicatif, juste des infos cherchées sur internet pour trouver le bon bout de route et comprendre…

Eh bien l'impression que la route descend devant soi alors que si on met sa voiture au point mort elle va reculer. C'est d'ailleurs aussi spectaculaire dans l'autre sens, le véhicule part en marche avant quand on lâche le frein alors qu'on a le sentiment que la chaussée monte.

On peut éventuellement faire rouler un objet sphérique, cylindrique, voire verser de l'eau... Le résultat est le même !

Les exégèses ne manquent pas qui évoquent une anomalie magnétique, gravifique... En fait des mesures effectuées prouvent que la pente de la route qui semble monter est bien descendante. C'est la topologie générale des lieux qui crée une illusion d'optique. La route monte effectivement depuis Siran jusqu'à Fournes, sauf à cet endroit précis où, après un virage en épingle à cheveux, elle descend quelque peu. Très peu, mais suffisamment pour qu'un véhicule, qui obéit aux lois de la gravitation universelle, suive son inclination naturelle ! »

Et les 1 500 kg de Z ont bien été entrainés dans le sens inverse de ce que nous imaginions…

Ce petit bout de route est surprenant… Nous avons essayé d’en donner une idée à travers nos photos et une petite vidéo, mais pensez à l'ouvrir dans un nouvel onglet pour rester sur ce site !  Cliquez ici !

Sur les photos la flèche rouge indique le sens réel de la pente, alors qu’à l’œil on a l’impression de voir une montée !

Après nous être amusés un moment nous repartons…

Le sentier des Meulières de la carrière de La Livinière

Long d’un kilomètre, le Sentier des Meulières permet de découvrir à travers des  panneaux explicatifs,  la vie et le travail de ces artisans qui ont développé un savoir-faire unique. Le panorama qui offre des vues magnifiques sur la Montagne Noire et la plaine du Minervois jusqu’aux confins des Pyrénées, est à couper le souffle !

C’est aussi une des plus belles vues pour admirer le terroir du cru La Livinière !

Sur les hauteurs du village de La Livinière, ce sont des millions de pierres qui reposent ici, sur près de 9 hectares,  dans un paysage quasi lunaire…

Aujourd’hui entassées, ces pierres ont été soigneusement rangées et façonnées pendant plus de mille ans par des maîtres meuliers, qui ont mis le causse sens dessus dessous, afin d’extraire des profondeurs une roche singulière, idéale pour la fabrication des meules de moulins et la mouture des céréales.

Ces terres meulières d'une superficie estimée à 9 hectares, aux meules naturellement abrasives, (ne nécessitant pas de rhabillage), sont mentionnées dans les archives dès l'an 1100. D'un diamètre allant de 1,60 m à 1,80 m, la cadence d'extraction au XVIème siècle est évaluée entre 50 et 100 meules par an. Elles étaient acheminées dans un périmètre de 100 km jusqu'au milieu du XIXème siècle, quand les chemins de fer ont favorisé le commerce des meules réputées de La Ferté-sous-Jouarre.

Le site est exceptionnel car des meules presqu'entières sont facilement visibles en l'absence de végétation, contrairement à beaucoup de carrières abandonnées… De plus, l'analyse minéralogique a montré qu'il s'agit de couches de cristaux de quartz dans un ciment dur calcaire. Par son originalité minéralogique et géographique, le parcours de découverte qui a été créé peut se classer parmi ceux des grandes carrières de meules du Bassin Parisien, du Poitou et de la Dordogne…

Nous poursuivons notre périple en allant vers le nord, là où de gros nuages noirs délivrent leurs pluies… Tandis qu’au sud le ciel reste bleu… D’où ces photos aux ciels changeants…

Maintenant, en route pour la Montagne Noire !

Fin de cet épisode n°3 !