Le temps est toujours incertain… De plus le ciel semble s’assombrir vers le nord, notre direction…
Nous passons devant le gouffre de Cabrespine.
Officiellement découvert en 1934 mais déjà connu dans la région, c’est une cavité aménagée ouverte au public. L'entrée artificielle de cette cavité s'ouvre au-dessus du village de Cabrespine. Elle recèle des volumes de dimensions importantes mais est surtout connue pour son concrétionnement. Le « gouffre géant de Cabrespine » est une appellation touristique et correspond à l'entrée artificielle accessible au public.
Nous poursuivons sans nous y arrêter car l’objectif est de monter au sommet du pic de Nore, puis de traverser Mazamet pour gagner Gaillac, y acheter quelques bouteilles, et terminer à Montauban… Des kilomètres et du dénivelé qui s’annoncent sous la pluie…
Pourtant le début de l’ascension se fait avec un léger soleil…
Au plus haut de la montagne Noire le pic de Nore culmine à 1 211 mètres. C’est le point le plus haut du département de l’Aude, son versant méridional est situé dans le département de l'Aude et le piémont du versant septentrional dans le département du Tarn.
Les rivières de l'Arnette, et de la Clamoux prennent leurs sources sur ses pentes et nous avons suivi, par la route, ces deux rivières car elles ont créé de jolies gorges.
Au sommet du pic un émetteur de 102 mètres de haut a été construit. Il sert pour la diffusion de la FM, de la TV analogique, et la TV numérique, en tout 16 émetteurs au moins !
Il y a effectivement quelques ressemblances… Les conditions climatiques sont rudes malgré la faible altitude. Les forêts de conifères s'arrêtent à un peu moins de 100 mètres du sommet pour laisser place à une végétation plus ou moins rase faite de landes à bruyères. Ce sommet est surnommé le « petit Ventoux » en raison du paysage mais aussi en raison de son exposition à un vent fort et de l' imposant émetteur.
Les cyclistes apprécient particulièrement son ascension, suivant les itinéraires la montée varie de 15 à 27 kilomètres et présente par endroit des passages très difficiles supérieurs à 13 % de déclivité…
Au sommet, lorsque les conditions sont optimales, le panorama qui s'ouvre est très vaste : chaîne des Pyrénées du sud-ouest au sud-est (Canigou), sillon audois avec l'autoroute A61, mer Méditerranée, Corbières, Haut-Languedoc, Monts de Lacaune, plaine toulousaine, etc.
Mais voilà… Nous rencontrons des orages… Et nous voyons le brouillard vers lequel nous montons…
Conclusion : arrivés en haut nous mettons le toit sous un épais brouillard réduisant la visibilité à quelques mètres… Vous en aurez une petite idée avec les photos… Par contraste j’ai mis une photo du site en été ! Vous comprendrez également pourquoi ce surnom de petit Ventoux…
Après un petit tour au sommet, au frais, nous descendons en direction de Mazamet, en suivant les gorges de l’Arnette.
Jolie route, enfin le tracé, car le revêtement n’est pas au top, la route longe de nombreuses parois rocheuses et les versants sont raides, recouverts de taillis de feuillus, chênes et châtaigniers.
Ce village médiéval accroché à son piton rocheux, domine la vallée de plus de 300 mètres. Il semble garder l'entrée de la montagne Noire et de ses vastes forêts…
La passerelle de Mazamet vue du dessous est assez impressionnante. L’office du tourisme en parle ainsi :
« Depuis 2018, une passerelle himalayenne, unique en Occitanie traverse les gorges de l’Arnette à Mazamet. Points de vue d’exception sur la vallée, accès au village médiéval d’Hautpoul et sensations fortes font partie du programme de cette sortie familiale par excellence ! ».
Elle mesure 140 mètres de long et se trouve à 70 mètres de haut.
Il y a maintenant d’autres passerelles de ce type en France… Parmi les plus connues, celle du Drac, en Isère, qui mesure 220 mètres de long, celle de l'Ebron, en Isère également, qui mesure 180 mètres, 80 mètres au-dessus du lac…
Il y a aussi celle des gorges du Lignon en Haute Loire, 268 mètres entre les deux rives, 63 mètres du sol…
Notre préférée est quand même la Highline 179 dans le Tyrol Autrichien… Elle flotte entre les châteaux forts d’Ehrenberg et la forteresse Claudia. Tel un fil de soie, ce pont se déroule sur 406 mètres de longueur à 110 mètres du sol… Cela en fait le pont suspendu pour piétons le plus haut du monde ! C’est vraiment impressionnant…
Nous passons sous la passerelle de Mazamet, traversons la ville et continuons vers Gaillac.
Gaillac, que nous connaissons déjà, est une petite ville sympa d’environ 15 000 habitants. Notre idée est d’acheter quelques bouteilles de Gaillac Perlé…
Le Perlé est un vin produit uniquement sur l'appellation AOP Gaillac. Il apparait dans les années 1950 : à base, alors, essentiellement de Mauzac, les vins blancs obtenus apparaissaient peu acides (typicité du Mauzac). Ce sont des vins délicatement structurés qui offrent vivacité, fraîcheur et élégance. Issu d’une vinification particulière, le blanc sec « perlé » conserve une très légère perle.
Cela renforce la sensation de vivacité et de fraîcheur, tout en exacerbant les arômes naturels du Mauzac et du Loin de L’œil…
Bref, c’est surprenant et très agréable…
Côté culture nous admirons la porte de la Maison Yversen.
Cette maison fut la résidence de Jean d'Yversen, chargé d’affaires d’Henri II à Raguse puis à Constantinople auprès de Soliman le Magnifique (1557-1558). Premier consul de Gaillac et Capitaine de la Tour de Couffouleux, il joua un rôle de conciliateur durant les guerres de religion à Gaillac.
Sa porte a été inscrite à l'inventaire des Monuments historiques en 1927…
Reprise de la route pour Montauban, le point final de cette longue journée…
Fin de cet épisode n°5 aux temps variés, du soleil à la pluie en passant par le brouillard !