Saint Antonin Noble Val, Abbaye de Beaulieu, Caylus, château de Cas

Temps toujours au beau, nous passons le pont sur l’Aveyron, pour arriver au village de Saint Antonin Noble Val…

Saint Antonin Noble Val

Village de moins de 2 000 habitants la commune tient la partie de son nom « Saint-Antonin » de saint Antonin de Pamiers, premier évangélisateur du Rouergue.

Durant la Révolution française, la commune, alors nommée Saint-Antonin, porte le nom de Libre-Val (et non Libreval pour se différencier des autres communes françaises qui avaient adopté le même toponyme).

En 1962, la terminaison Noble-Val est ajoutée au nom de la commune. L'origine de cet ajout est le nom de la vallée baptisée Nobilis vallis par les Romains.

Ville du Rouergue, Saint-Antonin fut initialement rattachée au département de l'Aveyron, avant d'en être détachée en 1808 lors de la constitution du département de Tarn-et-Garonne par Napoléon Ier.

Aujourd’hui le village est surtout connu pour abriter le plus ancien hôtel de ville de France datant du XIIème siècle. C'est aussi une cité médiévale, dont les ruelles et venelles ont plus de huit siècles, tout un patrimoine de maisons à ogives, colombages, passages couverts et un ensemble de bâtiments classés ou inscrits aux registres du patrimoine national.

Il est également connu pour abriter le site de Fontalès, occupé à la fin du Paléolithique supérieur (Magdalénien) et ses sites protégés, celui des gorges de l'Aveyron et ceux des falaises du roc d'Anglars, du cirque de Bône…

Nous reprenons Z et traversons le village pour aller voir l’Abbaye Notre-Dame de Beaulieu en Rouergue

C’est une abbaye cistercienne. Fondée en 1144 par l'évêque de Rodez, l'abbaye Notre-Dame de Beaulieu présente les caractéristiques de l'architecture cistercienne. Nichés dans la vallée de la Seye, les bâtiments, répartis selon un plan immuable, se distinguent par un appareillage soigné, un décor simple et épuré.

Abandonnée à la Révolution, l'abbaye est sauvée de la ruine dans les années 1950 par Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache. Ils y installèrent leur collection d'œuvres d'art contemporain. Cette installation a orienté la nouvelle vie du monument.

Aujourd’hui les collections de l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue-collection Brache-Bonnefoi représentent plus de 1000 œuvres (tableaux, dessins, estampes et livres d’artiste, sculptures, œuvres textiles, œuvres extra-européennes) de 151 artistes différents.

La collection de Geneviève Bonnefoi et de Pierre Brache rassemble les avant-gardes artistiques parisiennes des années de l’après-Seconde guerre mondiale, autour de l’abstraction lyrique et de l’art informel. Le couple enrichit ensuite cet ensemble avec des artistes régionaux.

Cette collection d’art moderne autour des avant-gardes des années 1950 constitue l’une des premières de France, formant un ensemble cohérent et représentatif de l’art de la seconde moitié du XXème siècle.

Actuellement des travaux de réfection et d’embellissement perturbent un peu les accès et la vision des bâtiments…

Nous continuons pour visiter le village de Caylus

Ce village d’environ 1 500 habitants est situé en limite méridionale des causses du Quercy. La rivière la Bonnette traverse le village et va se jeter dans l’Aveyron à Saint Antonin Noble Val.

L’histoire de la ville fut mouvementée. Incendiée en 1211 par Simon de Montfort, elle subit un second siège l'année suivante. En 1227 le comte de Toulouse installe les templiers à Lacapelle Livron. Il développe par ailleurs une véritable bastide accolée à l’ancien castrum. Caylus est annexé au domaine royal en 1270, en même temps que le comté de Toulouse.

Avant la guerre de Cent Ans, Caylus est devenue une vraie ville, presque autant peuplée que Saint-Antonin, deuxième ville du Rouergue. En plus des guerres et de leurs malheurs, la peste noire de 1348 élimine un tiers de la population. La paix est de retour en 1444.

En 1562, les troupes calvinistes de Symphorien de Durfort, sire de Duras, s'emparent de la ville et massacrent 250 habitants. Caylus prendra le parti catholique et adhère au parti de la Ligue. Louis XIII y établit son quartier général durant le siège de Saint-Antonin.

Caylus ne se releva jamais des guerres de religion. Au XVIIIème siècle, les fortifications furent en grande partie démolies. De ville, Caylus est progressivement devenue un bourg rural…

Nous nous garons au parking du lavoir et nous nous promenons dans le village…

Nous commençons par l’église.

L'église Saint-Jean-Baptiste de Caylus

L’église Saint-Jean Baptiste, édifice remarquable classé Monument Historique, fut élevée dans le courant du XIIème siècle par les habitants pour desservir l’agglomération née sous la protection du château. Elle dépendit dès l’origine de l’abbaye de Saint-Antonin dont elle fut un des nombreux prieurés. Telle qu’elle est aujourd’hui, elle appartient dans son ensemble au XIVème. Elle fut reconstruite en 1342, mais elle a été agrandie et modifiée par la suite.

L'église comprend une nef unique du XIVème siècle et un splendide chœur à sept pans datant de 1470.

On trouve également à l’intérieur des beaux vitraux ainsi qu’une œuvre exceptionnelle du sculpteur Zadkine : un Christ monumental, réalisé en 1954 dans un tronc d’ormeau.

Ossip Zadkine est considéré comme l'un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste.

Nous continuons la balade dans les rues qui sont désertes… Il n'y a pratiquement presque pas un chat... On peut admirer tranquillement l’architecture et les maisons très anciennes restaurées. Nous montons jusqu’au château dont il ne reste qu’une vague tour carrée…

Descente et nous récupérons Z «au lavoir » pour aller voir le château de Cas.

Le château de Cas

Le château, place défensive, a été construit au IXème siècle sur un site occupé par les Gallo-Romains…

Il a subi de nombreuses vicissitudes, destructions, restaurations, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. En effet, les propriétaires avaient caché des munitions pour les Forces françaises libres dans une pièce des sous-sols puis l'avait murée. Apprenant avoir été dénoncés, ils ont toutefois le temps de les déménager dans des grottes situées dans les falaises des environs. Les Allemands cherchent donc en vain les munitions et, en représailles, détériorent le château. Il est remis en état à partir des années 1980 par Lyonnel et Jeanne de Lastic.

Le monument fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1984. Il conserve des archives, dont certaines datent de 1310.

En 2015, le château obtient le grand trophée de la plus belle restauration, décerné par Propriétés de France, Le Figaro Magazine et la Fondation pour les monuments historiques, en partenariat avec La Demeure historique.

La chambre dite « Louis XIV » aurait accueilli Philippe IV le Bel. Jean-Albert de Lastic, neveu par sa mère de la comtesse de Ségur, aurait par ailleurs servi de modèle pour Un bon petit diable.

Le château se visite depuis 1983. Il se loue aussi pour des mariages et des séminaires...

Et nous reprenons la route pour retourner à Sant Antonin Noble Val, enfin plus exactement nous souhaitons voir ce village du haut du Roc d’Anglars, dans le prochain épisode, pour le moment fin de l’épisode 8 !