Il fait chaud… Plus de 42°C… Nous avons quitté les vignes pour traverser un plateau vallonné sous un écrasant soleil, en direction du col de Pavezin.
C’est un haut lieu de passage depuis l’époque romaine.
Aujourd’hui, ce col représente un but de promenade et un objectif d’ascension pour les cyclistes, à 651 mètres d’altitude. Sur le mur d’une maison, une plaque est à l’honneur de Paul de Vivie, apôtre du cyclotourisme, Paul de Vivie que nous avons découvert grâce à sa stèle au col de la République et connu sous son surnom de Velocio… Voir épisode précédent…
Le col de Pavezin était un lieu de passage du train à vapeur… Face à l’auberge, il reste encore les bâtiments en brique de l’ancienne gare de "La Galoche", petit train à vapeur reliant Saint-Étienne à Maclas par Pélussin, en service de 1905 à 1931. Il assurait le transport des marchandises et des personnes pour l’industrie prospère du moulinage et du tissage. Aujourd’hui, les bâtiments de l’ancienne gare du col sont des maisons d’habitation.
Nous continuons vers Sainte-Croix-en-Jarez, un des plus beaux villages de France.
C’est une commune étonnante car le centre-bourg du village correspond à l'ancien monastère de chartreux fondé en 1280 par Béatrix de la Tour du Pin, veuve de Guillaume de Roussillon.
La chartreuse de Sainte-Croix reste en activité de sa fondation jusqu'à 1792, date à laquelle la communauté monastique est expulsée.
Devenu Bien National à la Révolution Française, le monastère fut vendu aux enchères en 1794 en 44 lots aux familles des environs qui s'établirent à l'intérieur de celui-ci. Malgré la Restauration, les chartreux ne reviennent pas s'installer dans leurs anciens locaux, qui restent des biens privés.
Le monastère reste donc un village sous le nom de Sainte-Croix-en-Pavezin, car il dépendait alors de la commune voisine de Pavezin. Devenant une commune indépendante en 1888, le village prit le nom de Sainte-Croix-en-Jarez.
Il s'agit ainsi du seul monastère Chartreux au monde à être devenu un village !
« La chartreuse c’est aujourd’hui 44 maisons habitées par des gens comme vous et moi menant la vie ordinaire de gens ordinaires. Alors qu’il n’y a encore pas si longtemps (jusqu’en 1794) la chartreuse c’était 12 pères (ceux qui ne font que prier) et 15 frères (eux ils travaillaient à la subsistance de l’ordre) voués à la piété. ».
Si les habitations occupent aujourd'hui une grande partie des édifices religieux du site, l'église conventuelle du XVIIème siècle et son mobilier remarquable, la cuisine des Chartreux, le grand cloître et un ermitage sont ouverts à la visite grâce au travail de l'Association de Sauvegarde de la Chartreuse et du Parc.
« Il faut l’avouer le site est assez magique. De la Cour des Pères à celle des Frères, des églises aux anciennes cuisines en passant par l'ermitage reconstitué d'un Père Chartreux, la Chartreuse vous livre ses trésors : peintures murales, stalles du XIVème siècle ou encore façade fortifiée… ».
Après la visite nous allons faire un tour au col de Grenouze.
C’est juste pour le plaisir de la route, du paysage au col à 624 mètres.
Le col a été aménagé pour le développement touristique, parking-aire de pique-nique, restaurant, sentiers vers les monts Ministre et Monnet…
Nous rebroussons chemin et repassons à Saint-Croix-en-Jarez.
Le mot Jarez nous intrigue un peu, voici quelques informations…
Le nom « Jarez » dérive de Jarensis ager, Garensi, Gerensis ager. Le Jarez historique comprenait la vallée du Gier ainsi que les vallées du Furan et de l'Ondaine, il n'est jamais mentionné comme pagus (« pays ») dans les sources historiques.
Le pays de Jarez est un territoire situé à la limite des départements de la Loire et du Rhône. Désignant initialement le bassin versant du Gier, il est aujourd'hui compris en majeure partie dans l'agglomération stéphanoise.
On retrouve le terme dans la dénomination de sept communes actuelles :
Saint-Christo-en-Jarez, Saint-Julien-en-Jarez (ancienne commune, aujourd'hui quartier de Saint-Chamond), Saint-Paul-en-Jarez, Saint-Priest-en-Jarez, Saint-Romain-en-Jarez, Sainte-Croix-en-Jarez, Soucieu-en-Jarrest et La Tour-en-Jarez.
Nous traversons le village et prenons la M30 après la M78, de jolies routes bordées de bornes bleues, c’est donc également une route métropolitaine. Nous y reviendrons sur ces routes M…
Pour le moment la M30 nous mène au barrage de Couzon.
Il mérite un arrêt car c’est un ouvrage remarquable.
Lors de son édification, il était l’un des premiers barrages-poids avec digue en terre et il est l’un des plus anciens barrages de France !
« Dès 1787, la Compagnie du Canal du Rhône à la Loire, fondée par François Zacharie, décida de construire un grand barrage dans la vallée du Couzon afin d'augmenter le volume du canal, le Gier étant trop irrégulier en débit, notamment pour l’alimentation en eau potable…
Suite à l'instabilité politique de la France après la révolution de 1789, le barrage du Couzon ne put être achevé que sous la Restauration.
Des fuites importantes provenant de fissures dans le barrage s'étaient déclarées dans le mur central dès la mise en eau. Le débit des fuites s'élevait, au maximum, à 66 litres par seconde, soit près de 6 000 m3 par jour, le barrage étant plein. Un projet de grosses réparations a donc été dressé par les ingénieurs des Ponts et Chaussées en 1894, approuvé par l'administration supérieure, et mis à exécution en 1895-1896. À l'issue de ces réparations, les fuites ne s'élèvent plus qu'à 3,5 litres par seconde. Le coût de l'ensemble de ces réparations n'a pas dépassé 50 000 Francs.
À l'issue de sa construction, ainsi que la présence du canal, la vocation du barrage et de sa retenue d'eau était de permettre à la Vallée du Gier et à Châteauneuf de connaître la révolution industrielle grâce à l'énergie hydraulique. L'activité du canal ayant cessée au début du XIXème siècle, le barrage fut racheté à l'État par la ville de Rive-de-Gier. ».
Il mesure 205 mètres de long, pour une hauteur de 34 mètres, épaisseur à la base 6,80 mètres, épaisseur en crête 4,13 mètres. Concernant le réservoir formé il a une superficie de 15 hectares, et un volume de 1,750 million de m³…
Avec 42°C l’eau est bien tentante… Mais il n’est pas possible de faire trempette… C’est rigoureusement interdit…
Car cette vaste étendue d’eau constitue une réserve d’eau potable pour la commune de Rive-de-Gier…
Donc sans baignade nous reprenons la route pour rentrer sur Saint-Étienne…
Où nous stationnons Z dans son vaste garage vers 20h00…
Fin de la journée Monts du Pilat et de l’épisode 6 de la balade des 3 monts…