Le texte est copieux car beaucoup de choses à voir et à raconter...
Nous quittons le col du Banchet et prenons la route vers le nord…
Au détour d’un virage nous apercevons une immense carrière en activité.
Depuis 1973 la société Delmonico-Morel exploite une carrière de granite implantée sur les communes de Saint-Julien-Molin-Molette et Colombier.
Cette société familiale a plus d’un siècle, elle compte environ 25 sites sur le territoire et près de 300 collaborateurs.
Elle approvisionne le marché local en matériaux pour les chantiers du bâtiment et des travaux publics.
D’autorisations en autorisations la carrière s’est développée, mais actuellement sa fermeture est dans l’air du temps… Suite à des décisions de justice la Préfète de la Loire a décidé d’autoriser provisoirement la poursuite de l’exploitation aux conditions suivantes, applicables immédiatement :
La végétation se fait plus rase… Nous pouvons voir les différents sommets du massif du Pilat devant nous… Puis qui nous entourent, la D63 passe au pied des différents crêts…
La ligne dеѕ crêtѕ du Ріlаt соmрrеnd : lе crêt dе Lа Реrdrіх, lе crêt dе l’Étаnçоn, lе crêt du Rасhаt, lе crêt dе Воttе, lе crêt dе l’ Œillon, lе crêt dе Реіllоuté,lе crêt dе l’Аіrеllіеr, et enfin tout proche le crêt de la Chèvre…
Regardez au milieu des photos la carte simplifiée qui indique ces sommets, certainement une belle randonnée à faire…
Nous passons devant le crêt de la Perdrix
Ou crest de la Perdrix est donc un sommet de 1 432 mètres, relativement proche de Saint-Étienne à vol d’oiseau avec 10 km. C’est le plus haut du massif du Pilat.
Il faut noter que jusqu'au XXème siècle, l'orthographe « crest » était privilégiée sur les cartes et panneaux signalétiques. Par simplification, c'est aujourd'hui celle de « crêt » qui est généralement retenue.
L'origine du toponyme crêt de la Perdrix reste incertaine. La légende veut qu'une perdrix rouge en perdition, cherchant ses petits, fût recueillie par la fée Uriande qui lui montra, dans un miroir magique, sa progéniture à l’abri d’un buisson. Devant sa bravoure, la perdrix fut proclamée reine par les animaux du Pilat au sommet de ce crêt.
Quelques littératures prétendent que « perdrix » serait la déformation de peyre de rix, signifiant, en patois, la « pierre du roi », par référence à la tradition celte de la pierre de couronnement qui pousse un cri lorsque s’y assoit le roi qu’elle désigne...
Nous vous laissons choisir la version !
Col d’où une triple vue s’offre à nous, un panorama superbe vers le sud, une vue nord-est vers le crêt de la Botte, une vue nord légèrement ouest vers le crêt de l’Œillon.
Commençons par le belvédère.
Un belvédère a été aménagé avec une superbe vue vers le sud, vers le lac du Ternay, le département de l’Ardèche, et au loin la vallée du Rhône…
Ce belvédère a une histoire… C’est l’œuvre d’un artiste contemporain, dans le cadre du Parc naturel régional du Pilat…
« Après avoir arpenté la zone des crêtes, George Trakas a choisi de proposer une intervention sur le site du col du Gratteau. Un espace assez vaste en bordure de la route fait office de parking pour les randonneurs, mais c’est aussi un remblai aménagé par la DDE de la Loire pour y déposer du matériel. Ce lieu a retenu l’attention de George Trakas pour deux raisons. La première est que cet endroit offre un point de vue exceptionnel sur le paysage et en particulier sur les «Trois Dents», (il faut regarder vers l’ouest) site emblématique du Parc. La seconde est qu’il en part un ancien sentier de chasseurs qui conduit en ligne droite vers les Trois Dents. Au bord du remblai, côté paysage, George Trakas a construit une structure composée de six plateformes métalliques habillées de bois brut et bordées côté parking d’une rambarde également en métal habillé de bois, comme une promenade qui permet la contemplation du paysage et qu’il a appelé «Quai des trois Dents». On peut s’y asseoir, un aménagement est prévu à cet effet face au paysage.
Cette passerelle aboutit à des marches métalliques qui épousent la pente et amènent au départ du sentier, la seconde partie de l’œuvre de George Trakas. Ce sentier était délaissé, il a la particularité de traverser des lieux dont les caractéristiques géologiques et végétales sont très représentatives de la zone des crêtes. George Trakas a permis qu’il soit ré-ouvert, retravaillant lui-même le tracé, y introduisant quelques signes subtils de son passage en lien avec les matériaux du «quai », engageant le corps du marcheur/spectateur dans une relation forte avec le paysage. Le «Quai des trois dents» est une sculpture que George Trakas a conçue comme un aménagement de cet espace sans qualité ni véritable affectation, lui apportant une présence et une intensité qui force le visiteur à faire l’expérience de ce lieu et de son rapport au paysage. ».
C’est un espace assez réussi, vous verrez une photo prise de Z devant cette œuvre/construction…
Maintenant nous reprenons Z et gagnons les sommets, d’abord passage par le col de l’Œillon…
Puis nous continuons la route… Mais, presque aux sommets, entre crêt de l’Œillon et crêt de la Botte, elle est interdite, justement pour éviter l’accès au crêt de la Botte…
Un grand parking est disponible pour les nombreux randonneurs et pour les candidats à la montée au crêt de l’Œillon.
Il culmine à 1 364 mètres et offre un large panorama sur la région et notamment sur les Alpes par beau temps. A son sommet un imposant émetteur de télévision est installé. TDF le nomme émetteur du Mont Pilat.
Cette antenne a pour fonction de relayer des télécommunications (télévision notamment).
C’est devenue un élément identitaire très puissant du Pilat, parce qu’elle est perceptible de très loin : de Lyon, du grand Colombier, des Alpes…
Lе crêt dе Воttе lui сulmіnе à 1391 mètrеѕ d’аltіtudе. Іl ѕе ѕіtuе еntrе lе crêt de l’Œillon еt lе crêt de la Perdrix, lе ѕоmmеt du Ріlаt.
Тоut соmmе lе crêt dе l’Œillon, lе crêt dе Воttе ассuеіllе égаlеmеnt une construction : unе haute tоur саrréе, utіlіѕéе par les militaires… D’où un accès interdit, avec clôture de barbelés…
Il semble qu’il s’agisse d’une installation de l’Armée de l’Air…
Nous ne nous attardons pas et continuons notre route vers le belvédère de la Faucharat.
C’est un point de vue panoramique sur l’ouest du Pilat. On peut y voir le Rhône et la centrale nucléaire de Saint-Alban Saint-Maurice
Cette centrale nucléaire possède 2 réacteurs à eau pressurisée de 1 300 MWe. En 2021, elle a produit 19,23 TWh d'électricité faible en CO2, ce qui couvre les besoins de plus de 3,8 millions de foyers français chaque année…
Le site est surtout connu pour son auberge, l’Аubеrgе dе lа Сrоіх du Соllеt еѕt donc ѕіtuéе à 946 mètrеѕ d’аltіtudе, еntrе lеѕ соmmunеѕ dе Dоіzіеuх еt de Рéluѕѕіn. Јоuіѕѕаnt d’unе роѕіtіоn ѕtrаtégіquе еntrе lеѕ vаlléеѕ du Rhônе еt du Gіеr l’аubеrgе du Соllеt еѕt іnѕtаlléе ісі dерuіѕ lа mоіtіé du XIXème. Dеѕ vеѕtіgеѕ рluѕ аnсіеnѕ соmmе dе grоѕѕеѕ ріеrrеѕ témоіgnеnt d’unе рréѕеnсе humаіnе bіеn рluѕ lоіntаіnе…
Nous descendons vers le Rhône et suivant son cours nous traversons les vignes pour aller contempler le belvédère de Tupin-et-Semons.
La commune de Tupin-et-Semons est située dans l'aire urbaine de Vienne et dans son unité urbaine, à 12 km au sud de Vienne, entre Condrieu et Ampuis, dans la région des vignobles de Côte-rôtie…
Elle se compose des localités de Tupin qui s'étend sur le bord du Rhône et Semons qui occupe le sommet de la colline qui domine le fleuve. Il n’y a que 650 habitants.
Du panorama installé devant l’église on a une superbe vue sur la vallée du Rhône et notamment l’ile du Beurre.
Sur le Rhône, à Tupin et Semons, la nature est restée intacte sur une île et sa « lône », vestige d’un ancien bras du fleuve.
Ce site protégé remarquable est devenu une terre d’asile pour des espèces sauvages, menacées par l’activité des hommes.
L’île du Beurre : ce nom est dérivé du mot bièvre, ancien nom du castor. Il donne un indice sur l’habitant le plus remarqué de ce milieu.
« Depuis les cabanes d’affût et les observatoires installés au fil de l’eau, une observation silencieuse permettra de surprendre le vol rapide du martin-pêcheur, les déplacements gracieux du héron cendré, du grand cormoran et de l’aigrette ou le museau d’un ragondin dépassant de la surface de l’eau. À ne pas confondre avec celui d’un autre rongeur, grignoteur de bois : le castor.
Plus gros rongeur d’Europe, il peut atteindre jusqu’à 30 kg et trouve ici son milieu de prédilection, taille les saules et les peupliers pour bâtir des terriers-huttes et se régale de leurs écorces et de leurs bourgeons. ».
Nous sommes loin du fleuve et nous n’irons pas voir le Rhône de plus près !
Par contre, la production des vignes traversées aurait mérité davantage d’attention…
En effet, Tupin-et-Semons a l'autorisation de produire les vins d'appellations suivantes :
Beau programme de dégustations à envisager…
Le nom est bien mérité et nous « rôtissons » sous un soleil éclatant avec 42°C indiqués par le thermomètre de Z !
L’appellation Côte-Rôtie s'étend sur 280 hectares de la rive droite du Rhône et concerne donc 3 communes : Ampuis, Saint-Cyr-sur-Rhône et Tupin-et-Semons.
Ce vignoble, le plus ancien et le plus septentrional des Côtes-du-Rhône, aujourd’hui reconnu pour la qualité exceptionnelle de ses vins, a bien failli disparaître au XIXème siècle en raison de la difficulté d’y travailler les vignes. La vigne est accrochée sur les coteaux impressionnants de la rive droite du Rhône. Un vignoble en terrasse qui n'est absolument pas mécanisable et où tout se fait manuellement sur ces parcelles en coteaux…
La Côte Rôtie ne produit que des vins rouges, les vins blancs étant l’apanage de la commune voisine de Condrieu.
En Côte-Rôtie, il y a deux terroirs bien distincts : la Côte Brune au nord et ses micaschistes riches en fer, et la Côte Blonde au sud, composé de gneiss et de sables argileux appelés « arzels ».
Élevés longuement en fûts, les vins de Côte Rôtie sont des rouges intensément parfumés, riches et ronds en bouche, très séduisants dans leur jeunesse, mais capable d’un long vieillissement harmonieux. Les vins de style Côte Blonde ont la réputation d’être plus parfumés, plus élégants, quand ceux de style Côte Brune sont plus musclés, plus puissants, un peu plus austères aussi…
Il ne nous reste plus qu’à trouver quelques bouteilles pour en juger !
Pour l’instant nous redescendons à travers les vignes…
Impeccable de se balader sous ce grand soleil avec un petit filet de clim sur une route aux jolis virages…
Fin de cet épisode 5, le 3ième pour cette journée (très) ensoleillée !