Aux portes de Lyon et de Saint-Étienne, les monts et coteaux du Lyonnais s'étendent sur les départements du Rhône et de la Loire, sur les contreforts du Massif central. Région de basse montagne, elle offre des paysages variés de monts, de vallées, de prairies, de bois et de forêts et dans les coteaux du Lyonnais de jolies vignes…
Nous quittons Saint-Galmier pour Saint-Symphorien-sur-Coisne la route est tranquille…
Située à une altitude variant de 580 mètres à 610 mètres, Saint-Symphorien-sur-Coise est une commune de moyenne montagne encadrée par les points culminants des monts du Lyonnais (le crêt Malherbe (943 m), le signal de Saint-André (937 m) où nous allons, le signal de la Courtine (933 m). Le village est établi sur un piton rocheux au confluent de la Coise et de l'Orzon qui s'écoule en direction de l'ouest vers la Loire.
Les habitants de ce village sont appelés les Pelauds en souvenir de l'importante activité de tannerie qui existait jadis sur la commune.
Sa position le long d'un axe routier reliant la plaine du Forez et la vallée du Rhône lui a donné depuis le Moyen Âge une vocation de village-centre qui se traduit aujourd'hui par l'importance des activités de service.
On remarque son église depuis la route. Une église collégiale du XVème siècle, classée monument historique en 1920, qui est construite sur un piton rocheux, à l'emplacement du château fort édifié au XIème siècle par les comtes de Forez. Les comtes de Lyon, devenus maîtres du territoire, après avoir démantelé la forteresse, la transformèrent en église romane, destinée à remplacer l'ancienne chapelle Saint-André-des-Arcs dont on ignore l'emplacement.
Le nouvel édifice a été consacré au martyr Symphorien d'Autun. À partir de 1407, le cardinal Girard, natif de Saint-Symphorien-sur-Coise, consacra une grande partie de sa fortune pour la transformer en un édifice gothique selon le goût de l'époque.
Compte tenu de la configuration du site, elle n'a pas de transept et son allure de forteresse rappelle la fonction défensive du site.
Nous poursuivons, en direction de Saint-André-la Côte jusqu’à un point de vue dominant un beau village.
Saint-Didier-sous-Riverie a disparu !
Enfin simplement son nom, depuis la fusion, au 1er janvier 2017 avec les communes de Saint-Maurice-sur-Dargoire et de Saint-Sorlin pour former la nouvelle commune de Chabanière.
La commune appartient aux «coteaux du Lyonnais». Rattachée au canton de Mornant et à l'arrondissement de Lyon, elle est limitrophe du département de la Loire dont elle est séparée par la rivière du Bozançon, affluent du Gier. La commune se situe à une altitude moyenne d'environ 510 mètres et les 1 200 habitants se répartissent entre le bourg principal et de nombreux hameaux dans un cadre encore rural.
Là aussi, belle église. L'ancienne Église Saint-Didier de Saint-Didier-sous-Riverie, démolie en 1868, a fait place à une église de style ogival, érigée avec des pierres bleues granitiques « la vaugnerite » provenant du hameau des Roches.
L'imposante stature de l'édifice est reconnaissable par ses deux clochers carrés de part et d'autre de la nef et on la remarque de loin.
Nous poursuivons la RD113 vers Saint-André-la-Côte pour arriver au Signal.
A 934 mètres d'altitude, le Signal est l'un des points culminants des Monts du Lyonnais.
Le site a été aménagé et on peut apercevoir les Monts du Lyonnais, le massif du Pilat, et au loin deviner les Alpes…
C’est là que le géographe César-François Cassini de Thury (1714-1784), a effectué une partie de ses travaux.
Chargé par Louis XV d'établir une carte de France, il a réalisé une partie de ses repérages au sommet du Signal. Ses travaux ont servi par la suite à l'élaboration des premières cartes d'État-major.
Il a fait élever au sommet une borne pour l'exécution de ses travaux. Elle subsiste encore aujourd'hui et a donné à ce lieu le nom de « signal ». Une plaque cachée par la végétation rappelle cet évènement.
On y voit aussi les drôles d’antennes de l'une des 53 stations françaises de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) qui sont utilisées pour le contrôle du spectre radioélectrique ainsi que pour la localisation par des moyens goniométriques.
Nous sommes survolés par des rapaces. Difficile de les identifier, mais probablement des Milans…
Nous reprenons la route et traversons de beaux paysages variés pour arriver au col des Brosses.
C’est donc un col routier des monts du Lyonnais situé sur la D 489 et sur le territoire de la commune de Montromant. Entre les vallées de la Brévenne et de l’Yzeron il s'élève à 867 mètres d'altitude.
L'Yzeron prend sa source à proximité.
Il est bien connu des cyclistes et parfois le Tour de France y passe…
Le col se trouve sur les communes de Vaugneray et de Courzieu, séparant également les vallées de l'Yzeron et de la Brévenne. Il a une altitude de 732 m.
Lui aussi est bien connu des cyclistes et des randonneurs…
Le col de la Luère se situe à 715 mètres d'altitude dans les monts du Lyonnais et lui aussi sépare les vallées de la Brévenne et de l'Yzeron, aux confins des communes de Pollionnay et Saint-Pierre-la-Palud.
Il est connu des cyclistes, des randonneurs et des gourmets car la restauratrice Eugénie Brazier y a tenu un restaurant jusqu'en 1968…
Elle est née le 12 juin 1895 à La Tranclière (Ain) et décédée le 2 mars 1977 à Sainte-Foy-lès-Lyon.
Elle fut la fondatrice du restaurant Mère Brazier, c'est une des « mères » emblématiques des bouchons lyonnais.
Cette chef cuisinière a eu une vie assez extraordinaire…
Voici quelques anecdotes qui la relie au col de la Luère…
« À partir de 1928, elle prend du repos dans un chalet sans gaz ni électricité, au col de la Luère, à dix-sept kilomètres à l'ouest de Lyon, où ses clients (d'abord des amis d'un constructeur de voitures de courses, dont le chauffeur de maître n'est autre que son amoureux, ces personnes possédant toutes une voiture à l'époque) la pressent d'ouvrir un second restaurant, ce qu'elle fait en 1929. Il devient l'annexe de son restaurant lyonnais les week-ends et au retour des beaux jours. En 1941, elle fait raser le bungalow pour construire un restaurant en pierre.
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En 1932, le guide Michelin attribue deux étoiles à chacun de ses deux restaurants, au col de la Luère et au 12, rue Royale de Lyon.
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En 1943, à la suite de querelles avec son fils Gaston Brazier, ce dernier prend la direction du restaurant de Lyon alors qu'Eugénie poursuit au col de la Luère.
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En 1946, Paul Bocuse, alors âgé de 20 ans, de retour à Lyon en héros démobilisé de la Seconde Guerre mondiale, poursuit son apprentissage chez Eugénie Brazier au col de la Luère…
« C’était l’école de la vie, j’y ai appris à traire les vaches, à faire la lessive, à repasser, à cultiver les légumes dans un potager. La mère ne nous accordait jamais aucun jour de repos », raconte Bocuse dans Des fourchettes dans les étoiles. Et puis, la mère crie beaucoup, au point que Bocuse compose avec les autres commis une chanson sur l’air de « La Mer » de Charles Trenet (La mère qu’on voit gueuler / Au col de la Luère)… ».
Et pour conclure évoquons quelques-unes de ses spécialités…
Fond d’artichaut au foie gras, quenelle, langouste Belle Aurore, terrine, gratin de macaronis, galette et chabraninof (dessert à base de pommes confites et flambées), volaille de Bresse demi-deuil aux truffes et petits légumes de la mère Brazier, gâteau de foie de volaille et de lapin, façon mère Brazier, pain de brochet croustillant, soufflé au Grand Marnier…
Après les photos de Z au col nous reprenons la route pour nous approcher de Lyon, où nous avons réservé un restaurant pour demain !
Après enquête il semblerait que le constructeur de voiture qui était le patron de l’amoureux d’Eugénie Brazier fut Georges Irat. Un constructeur automobile français, spécialisé dans les voitures sportives. Son activité s'est étendue de 1921 à 1953. Son slogan était « La voiture de l'élite »…
Fin de l’épisode !