Cette route, qui date de 1885, permet donc d’accéder au plateau de Presles depuis les gorges de la Bourne. Son tracé est étonnant et il vaut mieux ne rencontrer personne en face…
Encorbellements splendides et vertigineux, falaises impressionnantes, panoramas grandioses mais largeur de la chaussée réduite !
Nous quittons le col de la Croix de Toutes Aures et sa vision panoramique pour continuer la montée…
Au détour d’un virage nous apercevons face à nous, en hauteur, les fameux tunnels qui semblent des fenêtres sur la vallée…
Nous voyons enfin ces tunnels autrement que par des photos ou des cartes postales…
« En se rapprochant des fameuses falaises de Presles, la route n'a pas d'autre choix que de traverser en double parenthèse le calcaire urgonien dans un tunnel étroit dont les percées tels des hublots offrent une vision furtive sur la grande Cournouze en face. ».
Voici un extrait d’un livre que nous avons trouvé chez un bouquiniste de Grenoble. Il s’intitule « Un siècle de routes en Vercors ». Il reprend des textes anciens sur la création de ces routes…
Le passage est tiré de la Revue de Géographie Alpine, année 1921 :
« L'établissement des routes dans le massif du Vercors », article de Georges Jorré.
« … A l’Ouest, la commune de Presles réussissait, à la même époque, à s’ouvrir un accès vers la Bourne, à travers les hautes falaises qui dominent la combe de Choranche.
Ce n’était pas une petite besogne, et il fallut attendre l’année 1885 pour que le chemin, avec ses magnifiques lacets et ses tunnels, fût livré aux voitures dans toute sa longueur.
Les résistances avaient été tenaces, en particulier celle de Choranche, dont on empruntait le territoire et qui refusait de contribuer aux dépenses. Car, disaient ses habitants, Choranche n’a aucune relation avec Presles qui va faire tous ses achats au Pont. « C’est encore au Pont que cette commune va faire moudre son grain : le Pont est le principal débouché des produits agricoles, des bestiaux gras de toute espèce, des bois et des charbons dont la commune de Presles abonde. »
Cette voie d’accès terminée, Presles y greffait des chemins se dirigeant vers l’Est et le Nord-Est, à la conquête du territoire des Coulmes, que Rencurel attaquait de l’autre côté par des voies aboutissant à la route des Écouges qui dessert toute la commune. ».
La route des Écouges est au programme plus tard dans la journée…
Pour le moment nous savourons cette route de Presles…
Nos photos ne donnent qu’une très petite idée du paysage grandiose et étonnant qu’offre cette route…
Nous avons pu l’apprécier pleinement car nous n’avons rencontré personne ! Seuls sur la route…
Et c’est tant mieux car elle est à double sens, mais impossible de se croiser…
Voilà que nous arrivons sur le plateau…
« Par un dernier virage en corniche, la route s'échappe de cette étreinte rocheuse pour déboucher brutalement sur le plateau de Presles. ».
Nous poursuivons la route et nous arrivons à Presles.
Situé à 830 mètres d’altitude le village de Presles est tout petit, moins de 100 habitants…
Le village est donc connu pour sa route mais aussi pour ses falaises colorées, dont nous avons parlé dans l’épisode précédent. Il faut savoir que c’est l’un des plus grands centres d'escalade d'Europe, elles sont hautes de 200 à 300 mètres et larges de 5 km…
Presles est également connu pour la forêt domaniale des Coulmes. Un massif forestier qui s'étend sur une superficie d'environ 16 km², partagée entre les territoires des communes de Malleval-en-Vercors, d'Izeron, de Rencurel et de Presles. Nous allons la traverser tout à l’heure…
Enfin nous remarquons l’église paroissiale Saint-Joaquim et Sainte-Anne avant de poursuivre notre route…
Fin de l’épisode 13, pour le prochain épisode direction les gorges du Nan, en 3ième position de notre Top Ten des routes du Vercors…