La météo nous avait prévenus, le temps risque d’être pluvieux… Aussi nous décidons d’aller le plus au sud possible ! Même si cette année 2023 le temps est plutôt inversé, soleil au nord de la France et pluie au sud !
Nous partons confiants par la C125C en direction de Bois Barbu… La route est déserte, et grimpe vite dès son début à la sortie de Villard de Lans…
Nous traversons une forêt dense et extrêmement humide…
L’exploitation de la forêt constitue depuis toujours un revenu important pour le Vercors, nous le constatons avec des grumes entreposées sur le bord de la route ou des grands espaces défoncés par les engins travaillant à l’extraction et au transport du bois…
Nous arrivons au cirque de Valchevrière, plus précisément au belvédère des héros.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le maquis du Vercors fut une importante base de la Résistance française réfugiée dans le massif du Vercors, considéré comme une véritable forteresse naturelle.
Le maquis grossit de plus en plus, plus de 4 000 personnes, l’occupant s’en inquiète et décide d’éradiquer cette menace sur ses arrières…
« La Luftwaffe effectue d'abord de sévères bombardements sur Vassieux et La Chapelle-en-Vercors les 13 et 14 juillet 1944, ce qui n'empêche pas le déroulement de cérémonies du 14 juillet euphoriques dans toutes les localités du plateau. Le même 14 juillet voit en plein jour 72 forteresses volantes larguer sur Vassieux un millier de conteneurs (opération Cadillac).
En dépit de ces parachutages spectaculaires, les troupes du Vercors manquent d'armes lourdes qui auraient permis de résister à l'assaut qui est finalement déclenché le 21 juillet par la 157e division du général Karl Pflaum. L'offensive est menée sur trois fronts : débarquement aéroporté de chasseurs-parachutistes à Vassieux, avec utilisation par les planeurs de la piste prévue pour recevoir des renforts alliés, attaque principale sur l'axe Lans-Corrençon, assaut sur la ligne de crête des « pas » par les troupes alpines. Le dispositif français ne peut pas résister et le 23 juillet François Huet et son chef d'État-major, Pierre Tanant, ordonnent la dispersion des groupes de maquisards…
L'opération allemande qui a mobilisé près de 10 000 hommes a représenté la plus vaste entreprise menée en France contre la Résistance. Le débarquement aéroporté à Vassieux s'est fait sur le modèle de l'opération Rösselsprung lancée en Bosnie contre le PC de Tito le 25 mai 1944. Les Allemands ont pris au sérieux le danger que pouvait constituer une tête de pont alliée menaçant Grenoble et Valence.
C'est lors de l'attaque allemande des 22 et 23 juillet 1944 que le village de Valchevrière fut détruit par les Allemands. Postés sur le belvédère dominant le village, le lieutenant Chabal et ses hommes se sont sacrifiés pour retarder l'avance ennemie et sont morts les armes à la main. Les maisons furent ensuite incendiées par l'ennemi. Le village est resté en l'état, avec ses poutres calcinées, ses pierres à nu et noircies…
Après la bataille de Valchevrière, le Vercors est à genoux. Huet, alias Hervieux, dernier chef de ce maquis, donne l'ordre de dispersion. Le 27 juillet, l'ennemi ratisse le massif et extermine les « terroristes ». Les rescapés tenteront de s'échapper par les forêts, notamment celle de Lente…
Valchevrière est un des symboles de l'héroïsme des résistants français.
Aujourd'hui, les ruines du hameau ont été débroussaillées et consolidées afin de permettre un cheminement de mémoire particulièrement émouvant car ils témoignent de la dureté des combats. La chapelle au bas du village est le seul bâtiment ayant échappé à la destruction. »
Nous quittons ce lieu sauvage et émouvant en prenant la direction de Saint Martin en Vercors. Nous traversons toujours une forêt grandiose, la forêt de Chalimont…
Et nous voilà arrivé au col d’Herbouilly, petite pause photos…
Il se trouve à 1 370 mètres d'altitude en forêt de Chalimont, c’est une forêt communale de Villard-de-Lans.
C’est le point de départ, ou de passage, de randonnées, pédestres ou cyclistes, c’est également un lieu fréquenté par les skieurs de fond notamment grâce à l’épreuve de « La Royale ».
La Royale est un itinéraire de 26 à 30 km (selon les variantes) aménagé pour le ski de fond au site nordique du Haut Vercors, lié à une épreuve sportive. Elle emprunte la route départementale au niveau du col. Symbolisé sur des panneaux par un marquage à fleur de lys, son nom provient des gravures dans des rochers (ou bornes) délimitant les territoires du comte de Sassenage et des archevêchés de Die, sur lesquels repose la limite entre les départements de l'Isère et de la Drôme.
On aperçoit sur une de nos photos ce marquage à la fleur de lys qui nous avait intrigués lors de notre passage…
Nous poursuivons sur la D221 et entrons dans la Drôme…
La route est toujours déserte, un bon revêtement, très mouillé, de beaux virages, et toujours une ambiance humide mais pas de pluie, donc le toit reste dans le coffre !
Certes la route devient plus étroite dans sa dernière partie, vers le pas de la Sambue et le pas de l’âne, mais son classement en « parcours difficile ou dangereux » par notre carte Michelin est un peu exagéré, surtout si l’on compare à des routes que nous connaissons déjà…
Ou à celles qui nous attendent dans le Vercors… Vous les découvrirez prochainement…
Pour l’instant nous arrivons sur la D103… Et c’est la fin de l’épisode !