La visite (partielle) de l’agréable ville de Moulins nous ayant mis en appétit nous gagnons le Grand Café où notre table préalablement réservée, nous attend…
Nous n’allons pas transformer z4du34.com en blog culinaire mais si vous aimez la mode, l’histoire et bien manger, une visite au Grand Café lors d’un passage à Moulins s’impose…
Et puis ça change des visites d’églises…
Le Grand Café est un café-restaurant situé 49, place d'Allier, donc en plein centre de Moulins. Voici quelques infos tirées notamment de la notice Wikipédia.
Le Grand Café est considéré comme l'un des plus beaux cafés de France, il fut créé en 1899.
Son architecture intérieure et sa façade sont caractéristiques du style Néo-rococo 1900, un style à la mode au tournant des XIXème et XXème siècles, dont l'expression curvilinéaire et organique est inspirée du style Rocaille et contemporaine des créations de l'Art nouveau dont il représente une version plus édulcorée.
La salle principale est décorée de grandes glaces murales, de pilastres en stuc avec guirlandes de feuillage, de ferronneries, de différents luminaires dont un grand lustre de bronze, d'un plafond avec une fresque allégorique, d’une verrière et de quelques peintures murales.
Le Grand café est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1978.
Il est surnommé par les Moulinois, « le Grand Jus »!
Au rez-de-chaussée, la grande salle rectangulaire est divisée en deux, division marquée par une grande poutre métallique centrale siglée Eiffel, recouverte de stuc et qui porte un immense lustre en bronze. Le fond de la salle est dominé par une mezzanine à la balustrade en fer forgé très travaillée qui porte une pendule.
Les murs longitudinaux sont ornés, entre chaque pilastre de stuc, de bois chantournés surmontés d'immenses miroirs aux encadrements dorés qui créent une perspective infinie.
Au plafond, sur la partie avant de la salle, la partie « café », une fresque peinte par Auguste Sauroy représente la légende de Gambrinus, roi mythique de Flandre et Brabant, à qui on attribue la naissance de la bière. Il existait probablement une autre fresque sur le plafond de l'arrière de la salle, la partie « brasserie », mais qui a été remplacée plus tard par une grande verrière dans le style années 30.
Le concept de café-brasserie commence à essaimer les grandes villes de France à la fin du XIXème siècle, en partie sous l'impulsion d'Alsaciens ayant fui l'annexion allemande de leur région après la défaite de 1870. Les architectes laissent alors libre cours à leur imagination durant cette période de la Belle époque, marquée par une intense activité culturelle. Ces cafés vont souvent devenir des hauts lieux de la vie intellectuelle locale.
Un dénommé Renoux, originaire de Montluçon et qui avait été garçon de café dans la brasserie parisienne Lipp cherchait un lieu pour créer un tel établissement. Il va le trouver sur la place de l'Allier, qui est devenue le nouveau centre de l'activité commerciale de Moulins…
En 1898, Renoux va investir 250 000 francs-or, (équivalent de 600 000 € de 2016) pour la création de ce café. Il fait appel à une de ses connaissances, l'architecte italien Louis Galfione-Garetta, alors directeur de l'école municipale des beaux-arts, qui va concevoir un décor un peu fantastique, qui annonce l'Art nouveau. Galfione confie la décoration du plafond du Grand café au peintre Auguste Sauroy. Cet artiste local avait peint en 1894 sur le plafond du nouveau théâtre de la ville, une fresque (disparue aujourd'hui) en hommage au poète symboliste Théodore de Banville né à Moulins et mort quelques années plus tôt.
Une mezzanine est construite à l'arrière du rez-de-chaussée pour qu'un orchestre puisse s'y installer, le Grand Café restera un café-concert jusque dans les années 1950-1960. Il ouvre en 1899.
En ce début de siècle, l'ambiance y est feutrée. Le Grand café est fréquenté par les notables de Moulins, dont les hauts fonctionnaires de cette préfecture du département, les riches commerçants et les marchands de bestiaux après les foires.
C'est à cette période que Coco Chanel, qui s'appelait encore Gabrielle Chasnel et qui travaillait alors comme couturière à la Maison Grampayre, une mercerie située à moins de 200 mètres de là, fréquenta le Grand Café, et où elle s'est peut-être produite comme chanteuse.
Avec sa tante Adrienne, de deux ans son ainée, elles y ont leur premier contact avec la bourgeoisie. Elles y fréquentent les officiers du 10ème régiment de chasseurs à cheval stationné à Moulins (dans ce qui est devenu le Centre national du costume de scène !) qu'elles suivront ensuite au café de la Rotonde (aujourd'hui disparu), un café-concert plus festif et bruyant et où Gabrielle gagnera le surnom de « Coco », inspiré d'une chanson qu'elle y interprétait…
Pour les amateurs voici l’œuvre : c'est ici ! Cliquez mais pensez à revenir !
Qui est aussi au début de la bande annonce du film : c'est là ! Cliquez mais pensez à revenir !
En 1933, Émile Marcelot, âgé d'à peine vingt ans et tout juste sorti de l'école hôtelière, va prendre la suite de son père à la tête de l'établissement; il y restera soixante ans.
Après-guerre, la clientèle se diversifie. La jeunesse lui donnera son surnom de « Grand jus », encore repris de nos jours par les Moulinois.
En 1993, Marcel Pocheron devient le nouveau propriétaire. Il en entreprend la rénovation sous le contrôle de l'architecte des bâtiments de France. La grande salle du Grand Café retrouve ainsi sa couleur gris impérial.
Le Grand Café change de nouveau pour son propriétaire actuel, le cinquième depuis sa création, Christian Belin qui, à la fin des années 2000, début des années 2010, en transmet la direction à ses deux filles Maud et Alexandra. Fin 2013, le Grand Café décroche le label d'État de Maître restaurateur. En mars 2014, le Grand Café a été rénové et la cuisine a été étendue passant de 20 à 80 m2 ouvrant désormais sur la salle.
Nous n’évoquerons pas la vie extraordinaire de Coco Chanel mais seulement 2 points la concernant…
Tout d’abord elle a toujours été très discrète voire muette sur ses années à Moulins…
Coco Chanel n'aimait pas évoquer ce séjour à Moulins…
Certains biographes résumant la période ainsi :
« Vers 1907-1908, très courtisée, Chanel ne veut pas partager le sort anonyme des « cousettes », et recherche un avenir meilleur. Elle fréquente alors le Grand Café, lieu chic de la vie moulinoise où elle croise des officiers du 10e régiment de chasseurs à cheval stationné dans la capitale bourbonnaise. Aujourd'hui l'ancienne caserne abrite le Centre national du costume de scène. Elle les suivra dans un autre café-concert de la ville, la Rotonde. Bientôt, elle ose pousser la chansonnette et se met à rêver de music-hall. Âgée de vingt-quatre ans, elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment « Coco », parce qu'elle a pour habitude de chanter Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? (paroles Félix Baumaine et Charles Blondelet, musique Édouard Deransart)…».
Coco Chanel n’appréciait pas les automobiles… Un extrait du blog www.envoiturecarine.fr
« Mademoiselle Chanel roulait dans une Mercedes-Benz 600 à la fin de sa vie. Etant donné la taille de cette limousine et son âge, je pense être en mesure d’affirmer qu’elle avait un chauffeur. Le chanteur Jamiroquai, grand collectionneur de voitures, en est désormais l’heureux propriétaire.
Un événement auto a marqué sa vie, lorsque son compagnon (ou plutôt amant) Arthur « Boy » Capel est tué sur la route, à Puget sur Argens, le 22 décembre 1919. Son chauffeur conduisait la Rolls Royce, vite, trop vite. Un pneu a éclaté et la voiture a fini sa course dans un fossé. Arthur est tué sur le coup, son chauffeur est grièvement blessé. Coco fit le déplacement pour voir la scène de l’accident et assista aux obsèques. Après cela, elle décida d’édifier une croix sur le lieu de l’accident et vint la fleurir régulièrement.
Il fut son premier grand amour et surtout, il fut celui qui l’a aidée à lancer sa carrière en lui achetant une boutique au 21 rue Cambon, à Paris. Le début de la grande aventure Chanel commence. D’autres boutiques ouvriront, toujours avec l’appui financier de son compagnon.».
Je compléterai en disant que la stèle est toujours visible, remise en état après quelques années d’abandon. Arthur Edward Capel avait 38 ans, il était un héros de l’aviation Britannique de la Première Guerre mondiale, et Coco Chanel ne s’est jamais remise de sa mort...
Le soir où nous étions au Grand Café pas de chanteuse au balcon mais toujours un cadre superbe.
Le menu fut très bien, notamment les gnocchis à la crème de truffe avec une tuile de parmesan… Mention spéciale aussi pour le dessert, des profiteroles copieuses et pour le vin, très sympa, un Saint Pourçain bien sûr !
Nous y retournerons !
Mais pour l’instant retour à notre chambre à Saint Pourçain sur Sioule… Et fin de l’épisode 3 de notre 1ère journée.