Moins de 2 km après le col de Coustouges nous arrivons au Riu Major.
Cette petite rivière intermittente délimite la frontière géographique entre la France et l’Espagne depuis le Traité des Pyrénées signé, en 1659, par Louis XIV et Philippe IV.
Dès la fin du XIXème siècle, un passage frontalier fut envisagé entre les deux pays. En effet, les routes de Maçanet de Cabrenys et de Coustouges finissaient en cul-de-sac.
Ce pont mythique attendu et espéré par la population depuis au moins 1880 a finalement été construit et inauguré le 7 juillet 1995 permettant ainsi le désenclavement routier du haut Vallespir.
Nous traversons ce pont et arrivons donc dans la province espagnole de l’Alt Empordà.
L’Alt Empordà est une région au double visage, se partageant entre la mer et les Pyrénées. Sa capitale est Figueres, ville universellement connue parce qu'elle abrite le Théâtre-Musée Dali mais il y a d’autres lieux superbes où nous allons régulièrement : Parc Naturel du Cap de Creus, les ruines d'Empúries, la cité médiévale de Sant Martí d'Empúries, les marais du Parc Naturel Aiguamolls de l'Empordà, les villages de Cadaqués et de Sant Père de Rodes…
C’est une comarque de Catalogne
Le territoire de la Catalogne est divisé en comarques (en catalan comarca, pluriel comarques), niveau administratif comparable aux communautés de communes françaises mais avec des territoires un peu plus étendus. Ce sont des regroupements de communes réunissant en moyenne une trentaine de communes.
On notera que pour les catalans il y a également des comarques dans les Pyrénées-Orientales (Catalogne Nord) qui viennent s’ajouter aux 42 espagnoles…
La comarque de l’Alt Empordà est jouxtée par celles, du nord au sud, de Garrotxa, Pla de l’Estany, Gironès et Baix Empordà.
La route est belle, la GI 503 et ses bas-côtés constitués de roches rouges fait penser aux routes des abords du lac du Salagou…
Nous arrivons au Coll dels Horts, 770 mètres, plus exactement au mirador de Vall de Riu où une vue spectaculaire sur la vallée s’offre à nous.
Quelques photos et nous reprenons la route jusqu’au village de Tapis, un tout petit hameau. Il est mentionné pour la première fois dans un document de l'an 954. En 2011, il comptait 29 habitants.
Là aussi une belle vue sur les vallées environnantes.
Puis nous poursuivons et arrivons à Maçanet de Cabrenys.
Le village, de 754 habitants, possède des nombreuses sources et son climat agréable attire de nombreux touristes, qui sont la principale source de revenus économiques.
On y trouve également une usine d'embouteillage de l'eau de la source de Les Creus qui appartient au groupe Vichy Catalán. Il existait auparavant une industrie textile et métallurgique ainsi que des usines de bouchons de liège et une grande usine de pipes. Maintenant il ne reste quelques petits ateliers. L'agriculture, l'élevage et l'industrie forestière ont presque disparu.
Mais on peut voir en passant sur la route les chênes lièges aux troncs caractéristiques après la levée du liège.
Le chêne-liège est un arbre avec un feuillage persistant, pouvant vivre 150 à 200 ans, voire 800 ans et atteindre 20 à 25 m de haut (le plus grand ayant atteint 43 m), il ne dépasse généralement pas 12 à 15 m. Le diamètre du tronc est de 100 cm en moyenne.
L'écorce épaisse, isolante et crevassée peut atteindre 25 cm d'épaisseur.
L’Espagne est l’un des grands producteurs de liège mondiaux. L’arbre apprécie les sols les plus pauvres, mais sa culture nécessite beaucoup de patience…
Le liège femelle sert traditionnellement à fabriquer des bouchons alors que le liège mâle peut être concassé en granulés et transformé en panneaux d'isolation.
Nous arrivons maintenant sur un beau pont qui franchit le Clot de la Carravera, nous sentons le vent qui continue à souffle fort…
Et nous voilà à Darnius. Nous connaissons ce petit village de 500 habitants pour y être passés lors de notre balade sur les traces de l’or de la république espagnole… Il faudra que nous rédigions l’article car ce fut une balade extra-OR-dinaire…
L'histoire de Darnius commence en 983, lorsqu'elle apparaît écrite dans la voix latine Darnicibus, qui appartenait au comté de Besalú. Nous trouvons des signes d'établissements néolithiques disséminés dans toute la commune, comme les dolmens du Mas Puig de Caneres. En 1070, il est mentionné pour la première fois dans le château de Mont-roig, alors qu'il appartenait aux seigneurs de Darnius.
Profitant des zones de chêne-liège, la ville a développé une importante industrie du liège à partir du 19ème siècle, dont l'existence s'est prolongée jusqu'au 20ème siècle.
En 1954, le Ministère des Travaux Publics a ordonné la construction d'un réservoir d’eau dans la zone de Boadella, mais des raisons techniques ont obligé à modifier l'emplacement du mur de soutènement, ce qui s'est finalement produit à Darnius, même s'il est resté le toponyme original du barrage.
Finalement, le 10 février 2015, le nom du réservoir Darnius-Boadella a été approuvé.
Nous prenons maintenant la GI 502, puis la Nationale II en direction de Figueras où nous bifurquons pour Roses en prenant la C 260.
Nous sommes accueillis à l’hôtel par un troupeau de chèvres !
Une fois nos affaires déposés nous allons faire un tour à Roses, c’est un coin toujours sympa. Petite promenade sur le front de mer très venté mais depuis le départ ce matin nous commençons à y être habitué !
Et pour clôturer la journée quelques photos de nuit de Z devant l’hôtel et son éclairage original…
Fin de l’épisode 3 !