Nous suivons la D25 et au niveau de l'entrée de Saint Izaire nous cherchons et trouvons l’accès à la route menant au col. Il y a plusieurs noms de chemins et de fermes sur les panneaux !
Il nous faut suivre ceux qui indiquent « Statue-menhir », en effet le col n’est pas signalé pour lui-même mais une reproduction d’une statue-menhir le signalera...
Nous suivons une jolie route étroite, au revêtement en état moyen, qui monte légèrement. Le sol est de plus en plus rouge, nous retrouvons cette terre spécifique des Rougiers de l’Aveyron... Ou du Salagou dans l’Hérault...
Voir nos articles précédents, taper dans l’onglet de recherche « Rougier » ou « Salagou », il y en a plusieurs...
Nous voilà arrivés au col de Labaris.
Pas grand-chose à dire sur ce col mais il fait partie des 36 cols routiers officiellement répertoriés dans l’Aveyron, sous la référence FR-12-0345.
Avec ses 345 mètres il est le moins haut de la liste des 36...
Mais le plus intéressant ce n’est pas le col en lui-même mais la statue-menhir qui s’y trouve...
Cette statue-menhir du Mas Capelier fait partie d’un groupe de deux statues-menhirs appartenant au groupe rouergat et qui a été découverte ici, à Saint-Izaire.
Cette statue, souvent désignée statue n°1, a été découverte en 1886 par le père de l'abbé Hermet en labourant près du Mas Capelier, la ferme voisine. Elle a été sculptée dans un petit bloc de grès mesurant 0,75 m de hauteur sur une largeur maximale de 0,41 m et une épaisseur de 0,17 m.
C'est l'une des premières statues découvertes, à l'origine de l'intérêt de l'abbé Hermet pour les statues-menhirs. C'est une statue féminine complète plutôt bien conservée. Le visage a été sculpté en relief : nez, yeux et tatouages. Les autres caractères anthropomorphes sont les seins, les bras, les mains, les jambes disjointes, les pieds ; côté postérieur les crochets-omoplates et la chevelure (sous la forme d'une natte) sont représentés. Le personnage porte une pendeloque triangulaire en sautoir et une ceinture.
A proximité du site de sa découverte, l'abbé Hermet a recueilli une hache en cuivre. La statue originale est conservée au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.
C’est d’ailleurs ce musée qui a réalisé les photos les plus « parlantes » à mon avis, car sur la copie installée au col on ne voit presque rien et l’on ne devine pas grand-chose !
Il exista une statue n°2 mais cette statue a été découverte par le père de l'abbé Hermet quand celui-ci était enfant. L'abbé Hermet n'a jamais réussi à la retrouver mais il en gardait un souvenir si vif qu'adulte il était encore capable d'en faire un croquis. La statue est considérée comme disparue.
Nous n’avons rien trouvé sur le sujet mais en lisant le texte qui suit, écrit par Rolande Simon-Millot, conservateur en chef, chargée des collections du Néolithique et de l'âge du Bronze, nous avons probablement une explication...
« ... « Comme maîtres et possesseurs de la nature »
À quoi servaient ces figures de pierre ? Leur localisation semble indiquer une préférence pour les anciennes voies de communication situées à proximité des villages, des points de passage obligés et des zones de crête : une situation qui serait donc en lien avec la topographie et l’occupation du territoire. Faut-il y voir des ancêtres tutélaires ou des divinités ? Difficile à dire mais leur apparition à la fin du Néolithique correspond à une période où la pression sur les terrains cultivables se fait plus forte et où la compétition s’exacerbe... »
Donc cet emplacement est judicieux, mais nous ne savons pas qui a eu cette idée !
Un dernier coup d’œil aux environs, des champs récemment moissonnés, et nous repartons en sens inverse pour aller visiter le village de Saint Izaire...
Fin de cet épisode 4 sur les 7 de la 1ère journée.