On distingue aisément sur les photos les parties ensoleillées et les autres... Celles où les bas-côtés et la route sont encore bien glacés en début d’après-midi...
Donc après notre recherche de la route oubliée du lac de Bage, voir l’épisode précédent, nous avons rejoint la D911 et nous progressons vers l’ouest.
Nous passons le village de Rieupeyroux.
Rieupeyroux (en occitan Riupeirós, littéralement « rivière pierreuse ») est une commune d’environ 1 950 habitants, les Rieupeyrousaines et les Rieupeyrousains.
Au moyen-âge Rieupeyroux était une sauveté fondée en 1030 par l’abbaye bénédictine Saint-Martial de Limoges qui bénéficia d'un don du seigneur de Peyrolles Escaffre. Les limites de la sauveté étaient matérialisées par des croix de pierre monumentales garantissant aux habitants et aux voyageurs un droit d’asile inaliénable et une protection spirituelle particulièrement recherchés durant la guerre de Cent Ans...
Aujourd’hui Rieupeyroux doit toujours être bien protégé car la commune compte 3 églises dont une classée Monument Historique et 2 chapelles !
Nous arrivons maintenant à l’embranchement avec la D26.
Nous tournons donc à droite en direction de Compolibat.
Le paysage est joliment vallonné et la végétation verte... Au soleil !
Dès que nous passons à l’ombre la végétation est toute en nuances de marrons et recouverte de glace blanche...
Nous nous méfions du verglas...
Nous arrivons à un pont sur cette D26 bien roulante.
C’est le pont de Roquenoubal qui traverse la rivière Aveyron, il a été construit en 1862.
Nous traversons et arrivons à Compolibat.
L’origine de ce nom étrange est controversée, Campus libatus (champ arrosé), Camp Aglebat (champ de culture) ou encore camp exhaussé.
Ce nom de Compolibat apparaît pour la première fois en 961 dans le testament du comte de Rodez Raymond II et s’écrit alors Campolivado.
Durant les quatre siècles qui suivirent, les invasions des Vandales et des Visigoths obligent les habitants à se protéger en construisant la motte (mota) sur un promontoire dominant l’Aveyron. À l’intérieur sont bâtis un château et une chapelle, certainement la naissance de Compolibat.
En occitan on écrit « Complibat » prononcé Coumplibat.
Aujourd’hui peuplés de moins de 400 habitants, les Compolibatoises et les Compolibatois, le village et ses multiples hameaux sont principalement tournés vers l’élevage et l’agriculture, mais le tourisme s’y développe bien.
Rappelons qu’en 1872, la population était de 1 018 habitants sur les 40 hameaux du village...
Nous traversons le village en remarquant le clocher original de l’église du XVIIème avec ses 4 clochetons...
Nous voilà à l’intersection avec la D47, la fameuse route des Crêtes.
Cette D47 va nous mener jusqu’à l’entrée de Villefranche de Rouergue.
Mais nous n’entrerons pas dans Villefranche de Rouergue car nous repartirons immédiatement sur une autre route mythique, la D269, la route « sponsorisée » par le Touring Club de France au début du XXème siècle : la route des « pittoresques » Gorges de l’Aveyron et du Lézert...
Mais ce sera pour le prochain épisode...
Pour le moment nous apprécions cette route des Crêtes...
Comme précédemment, des passages au soleil, dans une ambiance quasi printanière et des passages à l’ombre quasi hivernaux !
Nous croisons une équipe d’ouvriers en train de remplacer les bornes sur le bas-côté de la D47. Nous apercevons dans leur utilitaire d’autres bornes, neuves, notamment une indiquant D121. La D121 est derrière nous, un peu au-dessus de l’intersection D26-D47...
Nous roulons vers l’ouest, nous rapprochant doucement de Villefranche de Rouergue.
Nous sommes de plus en plus sur des portions à l’ombre, sur le versant nord de la montagne qui descend vers l’Alzou...
L’Alzou est un petit cours d’eau qui va faire sa jonction avec l’Aveyron à l’entrée de Villefranche de Rouergue.
Par endroit la route est bien verglacée... Et les roches des falaises bordant la route sont couvertes de stalactites de glace...
Nous arrivons à la porte de Villefranche de Rouergue.
La D47 est rebaptisée ici route du Mauron. En se rapprochant de Villeneuve les vallées et les routes se rejoignent : la D47, la voie ferrée et la D22 en face, rebaptisée alors route Basse de Farrou.
Cette dernière route est surtout connue comme faisant partie du circuit Moto, actif dans la fin des années 1950 à Villefranche de Rouergue...
Un dernier virage et voilà le panneau d’entrée en ville... Retourné par les agriculteurs !
Nous longeons le haut mur du remblai supportant la voie ferrée jusqu’à un passage pour passer sous la voie et entrer dans Villefranche.
Mais nous ne nous y engageons pas et nous tournons à l’opposé pour prendre la vers la Bastide l’Évêque, la célèbre D269 du TCF...
Que nous vous montrerons dans le prochain épisode !