La température est toujours au-dessous de 0°C et l’impression de froid est renforcée par la proximité immédiate de l’Aveyron qui longe la route.
Tout d’abord une précision, il n’y a pas qu’une gorge de l’Aveyron mais 3 !
Chaque ville, chaque département, chaque région, parlent séparément de « leurs » gorges de l’Aveyron mais il y a en réalité 3 gorges bien distinctes.
Nous allons y revenir plus loin...
Commençons par quelques mots sur l’Aveyron.
L'Aveyron (en occitan Avairon) est une rivière qui traverse les départements de l'Aveyron, du Tarn et de Tarn-et-Garonne. Elle traverse au total soixante-deux communes !
C'est un affluent droit du Tarn donc un sous-affluent de la Garonne.
Le toponyme « Aveyron » viendrait de Avario puis Veronius, qui vient de awa (eau) + aar (rivière).
Longue de 291 km l'Aveyron prend sa source près de Sévérac-le-Château, dans l'Aveyron justement, et se jette dans le Tarn au nord-ouest de Montauban, entre Lafrançaise et Villemade en Tarn-et-Garonne.
Elle traverse des paysages variés, Causse de Sévérac, Pays ruthénois, Ségala, etc.
L'Aveyron fut rendu navigable jusqu'à Montricoux en 1747, puis le flottage jusqu'à Bruniquel afin d'exploiter la forêt domaniale de Grésigne donnant ainsi un débouché sur la Garonne via la rivière Tarn.
Nous irons dans cette forêt le surlendemain afin d’en découvrir plusieurs cols...
Donc on distingue 3 gorges sur le parcours de l’Aveyron.
Nous connaissons ces gorges n°3 et vous pouvez les voir dans nos articles en suivant les liens :
Les gorges de l'Aveyron et la route de la corniche
Mais revenons à notre programme du jour.
Donc la D47 nous a amené à la porte est de Villefranche de Rouergue, cette porte, avenue Franques, est symbolisée par un passage sous la voie ferrée, passage que nous n’emprunterons pas.
Nous partons sur la gauche afin de prendre la D269.
C’est sur cette route que le Touring Club de France a fait apposer une plaque pour rappeler sa participation financière...
Voici quelques mots, par Georges Reverdy, sur cette grande institution qui cessa d’exister en 1983...
« Le Touring-Club de France, fondé en 1890 comme alliance de touristes cyclistes, s’est rapidement intéressé à l’automobile et à la route. Il a été le premier et le principal instigateur de la lutte contre la poussière et du goudronnage des routes...
Par ailleurs l’association est intervenue dans la création de nombreux sentiers, puis de véritables routes touristiques, dont les plus fameuses ont été la Corniche d’Or de l’Estérel et la Route des Alpes.
Elle a été pionnière en matière de technique, de signalisation et d’exploitation routières, avec notamment les moyens de déneigement et les postes de secours.
Pendant qu’il faisait réaliser la corniche d’Or, le Touring-Club subventionnait de façon plus ou moins importante bien d’autres aménagements routiers pour les rendre « carrossables ».
Par ailleurs, il avait subventionné
Le TCF a également beaucoup fait pour le confort de l’automobiliste et du touriste, hôtels, refuges, guide des routes, bancs, tables d’orientation, ...
Vous trouverez la notule concernant Villefranche de Rouergue tirée de notre guide de route, édition 1937 !
Donc nous roulons tranquillement sur cette route, nommée D269 ou route de La Gasse, longeant l’Aveyron.
La chaussée est propre mais encore bien gelée dans ses parties à l’ombre alors qu’il est 15h00...
Comme sur la D47 précédente nous ne croiserons personne sur la D269...
Cette petite région de l’est de Villefranche de Rouergue a longtemps été très active : des moulins, des filatures, des mines, ...
Extrait d’un article de La Dépêche de 2020 :
« Dès la passerelle de la route de la Gasse s’amorce pour l’Aveyron, une grimpette qui la conduira sur d‘autres traces d’histoire vers le pont du Cayla.
Mais c’est en commençant à s’enfoncer dans ses gorges qu’elle renoue avec la mémoire ouvrière du pays. Là où le ruisseau du Doumayrenc se jette dans son lit, il charrie encore les restes des mines d’argent de la Baume qui en 1892 faisait encore travailler 400 employés. Cet argent alimentait l’atelier monétaire Royal de Villefranche. La première partie de cette étape, qui relie Villefranche à Compolibat, est parsemée de terrains miniers les plus divers, dans le prolongement de la faille de Villefranche. Un décret du Président de la République, du 9 juillet 1896, porte sur l’institution de la concession des mines de plomb, argent, zinc et cuivre de Vézis. Cuivre qui n’est assurément pas étranger à la prolifération des martinets destinés à "battre" ce minerai dans les gorges du Lézert, proche du cours d’eau majeur... ».
Aujourd’hui il n’y a plus aucune activité économique à l’exception d’un martinet sur le Lézert, une activité purement touristique, fonctionnant les mois d’été...
Nous passons au droit d’un pont qui enjambe l’Aveyron, le pont des Phalips, mais qui est surtout localement connu sous le nom de « le pont de ciment ».
L’Aveyron coule assez furieusement tout à côté de la route...
Les falaises sont couvertes de glaçons...
L’ambiance est spectrale mais le paysage est joli à voir...
Nous arrivons maintenant au pont de Vézis, ce beau pont sera le sujet du prochain l’épisode...