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Pont de Vézis et gorges du Lézert

Pont de Vézis et gorges du Lézert

Nous sommes toujours sur la D269, la route "sponsorisée" par le TCF, nous arrivons au pont de Vézis qui enjambe la rivière Aveyron et qui marque la fin de ces gorges de l'Aveyron et le début des gorges du Lézert...
Température toujours négative et, en prime, nous sommes... À l’ombre !

Nous voilà devant le pont.

Le pont de Vézis

Il semblerait que ce ne soit pas son nom de baptême !

En effet, sur nombre de cartes postales il est indiqué viaduc de la Roucade mais c’est bien le même.

Sur la carte IGN le nom Roucade figure quelques centaines de mètres avant le viaduc...

Le pont de Vézis a été construit dans les années 1906 - 1908 selon un modèle assez courant mais très élégant, avec des pierres de taille provenant du Sidobre. Une plaque sur le pont, côté extérieur sud, porte la mention 1908.

Selon la mairie du Bas Ségala :

« Cet ouvrage construit en 1908 pour l'exploitation des mines de plomb argentifère de Vézis (près de La Bastide l'Evêque) était à l'origine un pont de chemin de fer.

S'il n'a jamais été utilisé pour le passage du train (l'activité minière ayant été abandonnée), il a permis le franchissement routier de cette partie des gorges de l'Aveyron. ».

Pour information Le Bas Ségala est, depuis le 1er janvier 2016, une commune nouvelle issue du regroupement des trois communes de La Bastide-l'Évêque, Saint-Salvadou et Vabre-Tizac, qui constituaient auparavant la communauté de communes du Bas Ségala.

Quelques personnes de la région nous ont apporté d’intéressants points de vue et précisions.

Gilles SG : Inauguré en grande pompe Viaduc de la Roucade mais resté dans les mémoires pont de Vézis car devait permettre la réouverture des mines de Vézis de Labastide l'Évêque

Gil Coudon : Cette route était faite sur le modèle des voies ferrées (pente régulière courbe avec des rayons constants, ouvrages en belle maçonnerie .....), L'ingénieur des Ponts et chaussées de l'époque se nommait Monsieur Delclaux Eugène il était avant la première guerre mondiale Agent voyer à Villefranche de Rouergue. Il avait réalisé une étude complète de la route entre Villefranche de Rouergue et le pont de Vezis... Le pont a été construit sur les modèles des ponts des chemins de fer. L'entrepreneur était de Rodez et se nommait Lavergnes. Les pierres de taille en granit provenaient du Sidobre. La ressemblance avec les ouvrages SNCF est frappante.

Par ailleurs le site des gorges a fait l’objet de plusieurs projets.

Les projets aux gorges de l’Aveyron et du Lézert

La route

Dans nos recherches nous avons pu trouver un plan datant de 1910 qui concerne une « rectification d’une route nationale ».

Ce plan est peut-être lié à la déviation « serpent de mer » de l’accès Est à Villefranche de Rouergue par les gorges de l’Aveyron...

Le principe était de partir de Rieupeyroux pour aller à Villefranche-de-Rouergue en passant par la D69 et cette D269.

« Cette importante rectification passant par les Gorges de l'Aveyron a été ébauchée au début du XXème Siècle. Le pont sur l'Aveyron a été achevé en avril 1909. Poussivement construite avec des caractéristiques de chemin vicinal, elle n'a jamais été intégrée au tracé de la RN111 faute d'être complètement achevée... »

Mais le site a également fait l’objet d’autres projets.

La voie navigable

L’Aveyron que nous longeons et qui coule au bas du pont de Vézis est bien tumultueuse...

Mais dans une étude de 1846 il était question de la rendre navigable, projet pharaonique qui n’a pas abouti, il était indiqué : « En réalité, déjà bien rapide au-dessous de Villefranche, l’Aveyron l’est beaucoup plus encore dans les parties supérieures de son cours, c’est-à-dire entre Rodez et Villefranche, sur une longueur développée de 73 kilomètres, où la chute d’eau est de 243 mètres, soit 3 mètres et 34 centimètres par kilomètre.

Aussi une pente pareille ne permettait pas d’envisager, dans l’état des besoins et de l’art, de construire une voie navigable... ».

Le barrage EDF

Au rayon des projets restés dans les cartons on peut aussi noter celui de la construction d’un barrage en amont du pont de Vézis. Projet envisagé dès 1940 par les sociétés d’Electricité de France, ce barrage "aurait pu être établi sans rien détruire, sans faire disparaître sous les eaux la plus petite habitation, et dont la construction eut été grandement facilitée par la route déjà existante".

« Si ce projet avait été retenu, Villefranche disposerait à quelques kilomètres d’une retenue d’eau créatrice de force motrice, mais aussi d’un lac artificiel dont la beauté aurait rapidement acquis une juste renommée. ».

Ce projet fut abandonné avec l’arrivée de la guerre... Il ressorti des cartons en 1947 mais la réalisation d'un barrage dans les Alpes fut préféré...

Donc le site est resté très sauvage et ce beau pont semble surdimensionné pour le trafic actuel...

Sur la D269 nous n’avons vu personne et un seul véhicule...

Après quelques photos nous traversons le pont pour nous garer à l’autre extrémité.

Le pont est bien glacé... Il fait toujours 0°C...

Du tablier, en se penchant un peu, on peut voir une passerelle et plus loin Le Lézert qui se jette dans l’Aveyron...

Le Lézert

C’est donc un petit ruisseau qui se jette dans l’Aveyron presque au-dessous du pont de Vézis, sa source étant aux environs de Rieupeyroux.

Lorsque je cherchais des informations sur ce cours d’eau je me suis aperçu que ce n’était pas aussi simple car il y a plus de 12 ruisseaux qui portent ce nom entre Rodez et Castres, dans les départements de l’Aveyron et du Tarn !

Une excellente étude d’André Soutou dans la revue internationale d’onomastique de 1963 apporte une explication sur ce nom...

« ... C’est pour toutes ces raisons que nous proposons de voir dans Lézert, non pas un nom de lieu d’origine gauloise ou pré-gauloise, mais tout simplement le continuateur du mot latin lacertus « lézard » qui est passé normalement, en ancien provençal, à lazert...

... Sur le plan sémantique, la métaphore du lézard employée pour nommer un ruisseau encaissé, au cours tortueux, est comparable à celle qu’enferme le mot français lézarde qui désigne pareillement une crevasse profonde et sinueuse entamant une surface plane...

... Ainsi, dans la mesure où notre analyse est exacte, la création de l’hydronyme Le Lézert serait due à l’esprit d’observation et au bonheur d’expression des anciens habitants du Ségala, qui, après la romanisation du pays, auraient donné à certains ruisseaux de leur terroir le nom de l’animal, vif et mobile, qu’ils voyaient souvent luire au soleil ou se glisser dans les fentes des rochers. ».

Mais aujourd’hui, avec 0°C nous ne risquons pas d’apercevoir des lézards bronzer...

Nous tentons de faire une photo de l’ensemble du pont mais le sol est extrêmement boueux et glissant, donc nous en resterons aux cartes postales !

Nous repartons, la route toujours un peu blanche et les rochers des bas-côtés couverts de stalactites de glace...

Nous retrouvons le soleil en sortant des gorges et en arrivant à la Bastide l’Évêque.

La Bastide l’Evêque

La Bastide l’Evêque se situe sur un plateau granitique et boisé, bordé par les gorges de l’Aveyron et du Lézert d’un côté et la D911 de l'autre, au sud.

Sur ces terres aux richesses naturelles abondantes (gisements argentifères, ressources forestières, cours d’eau), la bastide se développe à proximité de Cabanes (fort de l’an mille), Cadours et Teulières, trois villages préexistants.

C’est en 1280 que Raymond de Calmont, évêque de Rodez, entreprend la fondation de La Bastide l’Evêque, afin de matérialiser son pouvoir et concurrencer sa voisine Villefranche-de-Rouergue.

L’économie de La Bastide l'Evêque fut étroitement liée à l’activité d’une quinzaine de martinets qui bordaient les gorges de l’Aveyron et du Lézert du XIVème jusqu’à la fin du XIXème siècle. Les martinets sont des forges qui utilisaient la force de l’eau pour travailler le cuivre.

Les martinets du Lézert

« Sur les nombreux ruisseaux du village de La Bastide l'Evêque, se sont construits des moulins. Un cours d'eau rapide et régulier, le Lézert, faisait fonctionner des martinets, des papeteries, des scieries et des moulins à farine entre le XIVème et XIXème siècle.

Les martinets sont donc des moulins qui utilisaient la force hydraulique pour travailler le cuivre. On y fondait le cuivre pour ensuite le frapper avec un marteau actionné par une chute d'eau. Les "martinaires" modelaient ainsi des marmites, chaudrons...

Le métal, issu de lingots ou de cuivre de récupération, était donc fondu dans une forge, transformé en pastels, puis battu par un énorme marteau afin d’être transformé en coupes noires, des ébauches de chaudrons (pairols). Ceux-ci étaient ensuite acheminés à Villefranche-de-Rouergue afin d’être retravaillés, ébarbés, sertis d’une anse et ornés de motifs au poinçon par des peyroliers (chaudronniers), puis vendus par des négociants.

Aux XIVème-XVème siècles, 13 martinets jalonnaient le cours d’eau du Lézert. Cette activité emblématique perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Le Martinet de la Ramonde, devant lequel nous sommes passés, a été admirablement restauré par des bénévoles. Aujourd’hui, après des milliers d’heures de travail, le bruit du marteau résonne à nouveau dans la vallée... En été, pour les touristes !

Nous prenons la D69 qui va nous amener à la D911 pour aller retrouver Villefranche de Rouergue, où cette fois nous nous arrêterons.

Nous passons une dernière fois sur le Lézert, et après un très beau virage nous arrivons à l’intersection avec la D911.

Mais un autre très beau virage nous attend un peu plus loin, le célèbre tournant de La Roque, connu des automobilistes et redouté par les routiers depuis plus de 100 ans...

Vous le découvrirez dans l’épisode suivant !

Pont de Vézis et gorges du Lézert
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