Plusieurs routes permettent d’arriver à Najac. Aujourd’hui nous avons choisi d’arriver par la D39.
La route se déroule vers le sud... L’inconvénient est que le soleil, en face, est parfois éblouissant...
L’avantage, c’est que la route est bien sèche...
Quelques jolis virages avant d’arriver à un petit panneau indiquant "Mazerolles".
Cela fait un moment que la forteresse de Najac sur son éperon rocheux joue à cache-cache avec les arbres mais là une trouée nous permet de bien l’apercevoir.
Une première série de photos et nous avançons vers le village.
Mazerolles est un hameau qui faisait partie de la commune indépendante de Villevayre.
En 1964, un projet de fusion est proposé entre Villevayre et Najac.
« Cette fusion est très souhaitable à tous les points de vue : Villevayre est en effet une commune sans vitalité propre, sans homogénéité, sans agglomération. Les ¾ de son territoire sont constitués de bois et landes improductifs. Le secteur « utile » de la circonscription est représenté par un ruban de terrain flanquant du Nord au Sud la limite ouest de la commune de Najac.
Compte tenu de la proximité des élections municipales, il y a intérêt à prononcer au plus tôt la fusion souhaitée par la population. »
L’état des lieux est le suivant. La commune de Najac compte 767 habitants et 2880 hectares, celle de Villevayre 328 habitants et 2239 hectares. ».
Par arrêté préfectoral du 17 février 1965, publié au journal officiel, la fusion est actée et la nouvelle commune est créée.
« Article 1 : à compter du 26 février 1965, les communes de Najac et Villevayre sont réunies en une seule commune appelée Najac. ».
Nous reparlerons de modifications de territoire lors de notre balade dans les cols de la forêt de la Grésigne...
En 1808 le département de l’Aveyron s’est alors fait « dépouiller » de 18 communes !
Nous passons maintenant devant un petit château médiéval très très remanié qui se trouve sur le côté droit de la route, face à Najac.
Les origines du nom "Mazerolles" dérivent soit de mas olei, en référence à la production d'huile de noix, soit de maceiras ou mazières, désignant un ensemble de cabanes en pierre avec un enclos.
Au XIIIe siècle, c'était donc une seigneurie avec son propre château.
L’histoire de la région et du château est assez mouvementée...
Guerre de 100 ans, guerres de religion, grandes compagnies de bandits, révolution Française...
Nous n’avons pas d’éléments sur les 2 guerres mondiales mais le constat est que, comme beaucoup de villages, Mazerolles a subi un important exode rural...
Le château possédait deux grandes fermes au XIXème siècle. Elles produisaient des céréales, des prunes, des châtaignes, de la laine et du lin.
Les propriétés produisaient également du vin : 29 barriques de rouge et deux de blanc en 1842, soit environ 9 300 bouteilles, mais l'épidémie de phylloxéra dévasta l'industrie vinicole locale à la fin du XIXème siècle...
Le progrès arriva ensuite, l'église fut le premier édifice à être raccordé à l'électricité en 1935, suivie par le château.
L'eau courante est arrivée au village en 1973 !
Avant cette date, la source d'eau principale était une source qui alimentait le lavoir et le château...
Nous traversons le hameau et faisons demi-tour pour revenir sur nos pas afin de voir d’un peu plus près le château.
Une fois Z garée, sur de belles ornières de boue dures comme de la pierre car complètement gelées, nous réalisons une deuxième série de photos tout à côté du château.
Le château de Mazerolles a été construit au XIIIe siècle puis remanié au XVème puis au XIXe siècle.
On y a retrouvé des traces de constructions antérieures au château de Najac voisin.
Il fut finalement restauré par la famille des Armagnac au XIXème siècle. Notamment par Bernard d'Armagnac Castanet (1837-1924), auteur de divers travaux littéraires en français et en langue d'oc.
« Il lui donna un aspect Renaissance avec ses fenêtres à meneaux, mâchicoulis et échauguettes. A l'intérieur existe un bel escalier assez curieux... ».
Mais c’est une propriété privée qui ne se visite pas...
Nous avons trouvé d’anciennes cartes postales, notamment dans le fond photographique Labouche aux archives départementales de la Haute-Garonne à Toulouse, alors que nous sommes bien dans l’Aveyron...
Nous repartons et nous nous arrêtons non loin de la sortie du hameau afin de faire une dernière série de photos.
Ensuite nous reprenons la route, toujours la D39, qui descend doucement vers la rivière Aveyron.
Devant nous, sur la colline, nous voyons nettement la Forteresse Royale à une extrémité et l’Eglise Saint Jean à l’autre extrémité, juste un peu plus basse.
Nous longeons l’Aveyron qui coule sur notre droite.
Nous allons bientôt arriver au pont de la Frégère qui l’enjambe...