Nous en avons déjà parlé dans des articles précédents mais redonnons ici quelques généralités…
La RN586 faisait partie, au début du XIXème siècle, d'une route impériale de seconde classe, la n° 113, reliant Paris à Sète via Florac et Montpellier.
Cette route n'a pas été retenue dans la nomenclature napoléonienne de 1811 au profit de l'axe Montpellier - Alès.
Dans l'Hérault, le tronçon est ensuite devenu la route départementale n° 1 ou RD1 en 1813.
Le tronçon Montpellier - Ganges de cette ancienne route existe toujours aujourd'hui. Il correspond, entre le relais des Chênes (nord de Saint-Gély-du-Fesc) et Ganges, au tracé d'une ancienne draille, la "Collectrice de la Lusette" qui permettait aux bergers d'emmener leurs troupeaux sur le plateau de l'Aubrac.
Elle fut aménagée au milieu du XVIIIème siècle par l'intendant Lenain afin de faire office de route.
Ce "Grand chemin de Montpellier à Ganges", appelé également "Route de Lenain" est visible sur les cadastres napoléoniens du début XIXème siècle.
C'est un large chemin praticable qui traverse les villages de Saint-Gély-du-Fesc, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Bauzille-de-Putois et passe devant d'anciennes auberges d'étapes (le Logis du Bois, La Cardonille, La Baraque) où il était possible d'augmenter l'attelage des convois en vue de la montée vers le col de la Cardonille, entre Saint-Martin de Londres et Saint-Bauzille de Putois.
Présentant de trop fortes pentes et par conséquent inapte au commerce routier qui se développa au XIXème siècle, il fut rectifié sous Napoléon III.
Ce nouveau tracé, assez sinueux par endroits afin de réduire les pentes, correspond à celui de la RN586. Il se confond parfois avec l'ancien chemin mais l'essentiel de celui-ci est conservé, la nouvelle route passant à l'Ouest ou à l'Est. Entre Saint-Bauzille-de-Putois et Laroque, l'ancien chemin colle au plus près des falaises et surplombe la nouvelle route construite en contrebas.
Ensuite, en 1933, la RN586 est définie comme la route de Mende à Montpellier et à Palavas-les-Flots.
Le trajet de Mende à Balsièges se faisait alors via la N88.
À la suite de la réforme de 1972, cette route a été déclassée en D986 sur tout son parcours.
Une modification ultérieure de tracé de la D986 entre l'Espérou et Camprieu dans le Gard retraça la route par le Col de la Séreyrède, près du Mont Aigoual en absorbant la D55 (30) et une partie de la D269 (30).
Le tracé historique de la route nationale par le Col de Faubel fut renuméroté en D986A.
Depuis le 1er janvier 2017, la partie de cette route qui se situe sur le territoire de Montpellier Méditerranée Métropole a été reclassée en tant que route métropolitaine en conservant son ancienne dénomination, soit M986. Seule la courte section en voie express aboutissant à Trifontaine depuis Saint-Gély-du-Fesc reste gérée par le Conseil Départemental de l'Hérault (34).
A partir de 1976, le tracé original de la route construite sous Napoléon III connaît ses premières rectifications entre Ganges et Montpellier. Initialement assez sinueuse, excepté dans la plaine près de Montpellier, elle est devenue à terme beaucoup plus rectiligne.
De nombreux virages ont été adoucis, certains étant reconvertis en aires de stationnement et de repos. Au niveau de la descente sur Saint-Martin-de-Londres et au Col de la Cardonille (avant la descente sur Saint-Bauzille-de-Putois), le relief a été percé, ce qui a permis de réaliser un tracé plus rectiligne en décembre 1979, laissant à l'abandon les anciennes portions sinueuses de la route.
On peut aujourd'hui visiter ces tronçons fossiles qui ont par endroit conservé leur signalisation horizontale et même certains panneaux. Sur les tronçons conservés, la chaussée a été élargie et rénovée. Toutes ces modifications, achevées en 1988, ont permis d'augmenter la vitesse moyenne et de réduire le temps de trajet sur une route qui reste un axe majeur de trafic entre Montpellier et les Cévennes.
Deux déviations ont été aménagées :
Le col de la Cardonille est un lieu où cohabitent trois générations de la même route, sur trois siècles d'intervalle.
La comparaison de vues aériennes, l'une de 1970 (IGN) et l'autre de 2010 (Google Maps) permet de voir l'évolution du tracé de la route.
Nous avons évoqué l’histoire du panneau du col de la Cardonille dans un précédent épisode…
Pour expliquer le succès de cette route il faut se rappeler que la RN586 première version cumulait des records.
C'est une des routes les plus touristiques du Massif Central car elle donne accès aux Gorges du Tarn et de la Jonte, aux Causses Méjean et de Sauveterre, à l'Aven Armand, à l'Abîme de Bramabiau et à la Grotte des Demoiselles, au Parc National des Cévennes et au Mont-Aigoual (1.567 m), son point culminant.
Elle donnait également accès à Montpellier depuis les Cévennes et le littoral.
Son tracé actuel fluide et sûr donne à voir les plus beaux paysages des régions traversés et un véritable plaisir de conduite…
La partie qui nous intéresse plus particulièrement dans ces épisodes 3 et 4 c’est la partie de Valleraugue jusqu’à l’observatoire de l’Aigoual.
Dans le détail ce sont 27 kilomètres avec un dénivelé d’environ 1 225 mètres…
Le tracé général n’a que peu changé depuis plus de 100 ans…
Nous pouvons comparer avec notre carte Michelin qui date de 1924…
En revanche la largeur de la route, le revêtement, les devers, … N’ont plus grand-chose à voir depuis cette époque.
Nous avons identifié 7 épingles sur le parcours total. Dans cet épisode nous allons évoquer les 4 premières.
Pour simplifier j’ai fait un petit schéma avec la situation de chaque virage indiqué.
Indication 02 sur mon schéma.
Nous avons fait un épisode spécial sur ce virage car une mention sur une carte postale avait attiré notre attention…
C’est l’épisode qui suit.
Cette épingle domine le village de Mallet, d’où son nom.
Elle est très célèbre et beaucoup de cartes postales ont été créées ayant pour sujet ce virage.
La route est en très bon état et le paysage superbe.
Tout au long du parcours nous verrons la végétation évoluer dans ses couleurs automnales jusqu’à complétement disparaitre vers l’Observatoire du sommet.
Du Grand Tournant nous partons à presque 360° pour arriver à l’épingle suivante.
Indication 03 sur mon schéma.
Une jolie courbe qui nous renvoie vers le nord.
Vers l’épingle suivante.
Indication 04 sur mon schéma.
Nous continuons à monter et nous arrivons au lacet suivant.
Indication 05 sur mon schéma.
Elle est particulièrement photogénique avec son énorme rocher au milieu…
On domine la vallée de Valleraugue d’assez haut.
La végétation cache beaucoup les vues sur la route qui passe en contrebas…
Après une séance de photos nous repartons et nous arrivons à un belvédère très (trop) discret.
Indentification 06 sur mon schéma.
Il est dommage que ce belvédère ne soit pas entretenu, si l’on compare à ce que nous montrent les anciennes cartes postales…
La vue sur la vallée de Valleraugue est superbe.
Nous terminons ici cet épisode !