Devant la barrière et le panneau interdit nous faisons donc demi-tour. C’est simplement l’un des nombreux ruisseaux qui alimentent la rivière du Salagou, avant qu’elle ne se jette dans le lac, qui a fortement grossi suite aux récentes pluies ce qui empêché un passage en sécurité.
Nous avions vu des vidéos et photos de 2CV passant ce gué avec de jolies gerbes d’eau ! Il s’agit d’un concept sympa de balade en 2CV autour du lac du Salagou, mais aussi en d’autres lieux de la région.
Nous repassons devant les Arcades.
C’est un petit monument rural du XIXème siècle consistant en une éolienne et un aqueduc de pierres en forme d’arcades.
L’éolienne servait à pomper l’eau du ruisseau Salagou qui était conduite via les 200 mètres d’arcades vers le bassin. Cette réserve d’eau permettait d’irriguer en période estivale et d’abreuver les troupeaux.
Puis devant le relais nautique nous prenons à droite direction la plage d’Octon, plus précisément le parking de la Borne.
Une histoire un peu triste... Cette borne Michelin datait du 8 avril 1937, comme le panneau Celles ou la borne du Mas Audran.
Pour beaucoup de monde elle était un « monument » d’Octon et de ses environs. Jusqu’à un jour fatal de 2017 où un camping-car en manœuvrant l’a reversée. La partie haute fut brisée...
Vous lirez le post émouvant du camping Les Arcades, voisin du site...
Cette borne indiquait notamment la direction de Salasc. Pour y aller il fallait traverser le Salagou et poursuivre sa route vers le sud-ouest.
Mais voilà, le barrage fermé le lac s’est rempli et le beau pont de Salasc fut submergé avec une partie de la route D148...
Ainsi nommé sur les documents que nous avons pu trouver, mais là nous sommes du côté d’Octon, la partie vraiment en face étant sur la commune de Liausson, mais très rapidement la D148 arrive sur la commune de Salasc. Nous irons voir ce village plus tard. D’abord nous allons voir l’autre côté de ce pont submergé...
C’est le pont sur lequel nous avons retrouvé le plus d’éléments, pas toujours de grande qualité mais sympas.
Le plus étonnant au sujet de ce pont c’est que son tablier est peu submergé. En période de basses eaux les pêcheurs peuvent même l’utiliser pour avancer vers le milieu du bras du lac.
Une mise à l’eau est disposée à côté ainsi qu’un petit ponton de bois.
Vous les verrez sur les photos avec Z.
Nous quittons ce site et nous allons voir le village d’Octon.
Octon est une commune rurale d’une belle superficie de 22 km² environ et qui compte 518 habitants.
Il y a plusieurs choses que nous souhaitions voir, église, mairie-école, ... Mais le centre du village est en travaux et donc très encombré. Donc nous y retournerons.
Nous avons tout de même vu la fontaine de la place Paul Vigné d'Octon qui présente la particularité rare d'être datée du 5 ventôse an 109 de la République française, sur un côté, soit le 24 février 1901.
Nous allons juste aborder l’aspect viticole et vous dire quelques mots sur une célébrité qui y vécu...
Octon et le vin
Octon se situe dans la zone de piémonts viticoles du Cœur d’Hérault, composée de terrasses et plaines viticoles.
L’orientation technico-économique de la commune est nettement la viticulture.
33 exploitations cultivent des vignes. Les surfaces en vigne représentent 151 ha, soit 31,5 % de la SAU. Les superficies toujours en herbe représentent 182 ha, soit 38% de la SAU, le fourrage en représente 19%, les céréales et vergers en représentent 8,3%.
Les vins bénéficient de l’AOC «Coteaux du Languedoc» et «Terrasses du Larzac». La commune bénéficie également d’une appellation vins de pays «Coteaux du Salagou».
Suite aux restructurations des coopératives qui ont conduit à une fusion des caves, la cave coopérative d’Octon, datant de 1943, n’est plus en activité. Le vin des coopérateurs est dirigé vers la coopérative de Servian, qui se retrouve loin du territoire de production. Elle abrite également 5 caves particulières :
Nous avions vu une carte postale publicitaire des années 1930. D’un côté une « colle », c’est à dire une équipe de vendangeurs et au verso les tarifs du viticulteur. Si nous avons pu identifier la parcelle de vigne dont il est question, « Les Arnèdes », nous n’avons pas encore identifié l’exploitant actuel... Mais nous cherchons !
A noter que pour accompagner le vin les fromages d’Octon bénéficient de l’AOP Roquefort et Pélardon !
Nous quittons le village mais nous avons réussi à trouver la maison où vécu Paul-Vigné d’Octon.
Nous le connaissions surtout pour un livre, paru en 1911, qu’il présentait ainsi :
« Dans ce livre, j'expose les crimes et les abus de toute sorte perpétrés journellement par notre administration, tant civile que militaire, à l'égard des indigènes de nos possessions nord-africaines et plus particulièrement de l'extrême-sud où, à cause de l'éloignement et de l'absence de tout contrôle par l'opinion publique, le plus cruel arbitraire s'épanouit librement. Exactions, refoulement, spoliations, iniquités fiscales, mauvais traitements, toute cette flore de cruautés et d'injustices dont le soleil d'Afrique semble faciliter la croissance et l'évolution, vous la trouverez décrite, ainsi que toutes les variétés de gabegie, toutes les formes de concussion et de prévarication dont se rendent coupables la plupart des fonctionnaires qui ont pris pour devise :
" Que le burnous est fait pour suer. " ».
Paul Vigné d'Octon était le nom de plume de Paul Vigné, né le 7 septembre 1859 à Montpellier et mort le 20 novembre 1943 à Octon où il est enterré.
C’était un homme politique, naturiste et écrivain français. Il mena de pair une activité politique, député de l’Hérault, et celle d'écrivain, il publiera plus d'une trentaine de romans...
Nous poursuivons notre route sur la D148E en direction de l’autre côté du pont de Salasc !
Fin de l’épisode 6.