Ce chemin, puis route, fut pendant très longtemps l’unique accès à l’île de Noirmoutier...
C’est donc une chaussée submersible située dans la baie de Bourgneuf.
Elle relie l'île de Noirmoutier (commune de Barbâtre) au continent (commune de Beauvoir-sur-Mer).
Le passage n'est praticable qu'à marée basse car il est recouvert presque entièrement à pleine mer !
Suivant le coefficient de la marée, la hauteur d'eau qui le recouvre à pleine mer varie de 1,30 mètre à 4 mètres !
Il existe d’autre passages submersibles mais ce qui caractérise le passage du Gois c’est son exceptionnelle longueur : 4,125 kilomètres.
Ce nom Gois (Goy, Goï, Goye ou Goe en poitevin) remonte à environ 1577. Il serait une déformation de gué...
Mais une autre version indique que l’origine du mot « Gois » provient du bas-latin « guazzare » d’où goiser, qui signifie « marcher en se mouillant les pieds » en patois vendéen...
L’orthographe du nom est également fluctuant... Goi, Gois, Goa, Goâ, ... !
Cette chaussée submersible doit son existence à l'effondrement du plateau ayant donné naissance à la baie de Bourgneuf au début de l'ère quaternaire d'une part, et à la rencontre d'autre part, il y a environ mille ans, de deux courants marins opposés qui contournent l'île de Noirmoutier, l'un par le nord, l'autre par le sud.
Ils donnent naissance à un banc de hauts fonds sableux qui s'ancrent sur des écueils rocheux. Le remblaiement s'est exhaussé au fur et à mesure du temps. Ces fonds sableux se sont continuellement déplacés avant de devenir franchissables à pied au XVIIIème siècle et se stabiliser au XIXème siècle à l'emplacement actuel.
Donc le Gois est pratiqué par les passages à pied depuis le XVIIIème siècle.
Il est à l'époque beaucoup plus long car les anciennes digues sont plus loin de la côte.
C'est en 1701 que ce passage reliant le continent à l'île est pour la première fois mentionné sur une carte géographique. La tradition orale veut qu'il aurait été traversé à cheval pour la première fois en 1766 par Pierre Gauvrit, un cordonnier et aubergiste (ou, selon une autre version, tailleur) de Barbâtre.
En réalité, sa traversée n'aurait été exceptionnelle que parce qu'il était boiteux et bossu.
Cornil Guislain Jacobsen, dans son entreprise d'assèchement de grandes portions de l'île, a joué un rôle décisif pour que ce passage puisse devenir pérenne.
La grande mobilité des hauts fonds rend l'exercice périlleux sans guide. Lors de la guerre de Vendée, pendant la Révolution, les royalistes se sont réfugiés sur l'île.
Les 18 premières balises de bois jalonnant le trajet sont posées en 1786, mais l'hiver très rigoureux de 1788 provoque la formation de glaces qui les emportent !
Vers 1840, une ligne régulière est assurée par une voiture à cheval.
Face au nombre croissant d'accidents, le Gois est stabilisé afin d'empêcher les bancs de sable de se déplacer.
Pour résister aux assauts des vagues et des marées, il est à plusieurs reprises surhaussé, empierré.
Il est balisé (balises jalons plantées tous les cent mètres) et macadamisé en 1924.
En 1930, l'ingénieur Louis Brien fait élever trois balises à hunes et six balises dites « mâts de perroquets » (tous les cinq cents mètres) en charpente de bois et avec des échelons et des garde-corps métalliques fixés sur des socles de maçonnerie talutés, qui offrent une sécurité relative aux piétons comme aux automobilistes surpris par la marée.
Aujourd'hui, ces neuf balises-refuges et des balises à cages éclairées brillant durant la nuit à chaque kilomètre, jalonnent le Gois et permettent aux personnes surprises de se repérer et de se réfugier. Malgré de très nombreux panneaux indiquant les horaires de marée, il y a chaque année des incidents, mais très rarement mortels.
Des petits passages sont construits en face des balises. Les pêcheurs à pied garent leur voiture en empruntant ce passage s'ils ne veulent pas abîmer leur moyen de locomotion ou s’enliser...
La mise en service du pont de Noirmoutier n’a pas enlevé l’engouement pour ces 4,125 km de route submersible et voici une preuve avec une (petite) sélection de cartes postales plus ou moins récentes...
Dans les photos qui suivent vous trouverez 5 grands chapitres :
Raphaël Toussaint, pseudonyme de Jacques de la Croix, né à La Roche-sur-Yon le 25 avril 1937, est un artiste peintre français. Paysagiste, il s'apparente à la « réalité poétique ».
« Il s'inspire presque exclusivement des paysages vendéens. « Cette spécificité reconnue, lui confère le qualificatif de peintre de la Vendée », écrit Philippe de Villiers.
« Respectant et suivant dans ses tableaux le rythme des saisons, il anime ceux-ci par la présence de nombreux personnages qui viennent par leurs actions, donner un souffle de vie à son œuvre », écrit Alain Favelle, sociétaire de l'association internationale des critiques d'art.
« À travers Brueghel comme à travers l'œuvre de Toussaint, se retrouve le souci de la vérité, du moindre détail, du moment saisi au vif qu'il représente avec humour et respect », ajoute Jeanne Bourin dans Portrait d'homme, portrait de peintre.
« Peintre de paysages animés à forte tendance poétique, sous sa palette, les scènes de genre dévoilent l'influence des peintres flamands et italiens du XVIème et XVIIème siècles », estime le critique d'art Loïs Levanier.
Par ailleurs, au sujet des véhicules sur les cartes postales nous vous invitons à un petit jeu : essayez de retrouver tous les modèles de voiture qui y figurent...
Dans le prochain épisode nous vous montrerons nos propres photos !