En réalité c’est davantage le site qui est remarquable que la route elle-même...
Car côté pratique, depuis 1971, un très beau pont permet d’aller sur l’île de Noirmoutier, le Pont de Noirmoutier... Nous en parlons un peu en fin d’article.
Cependant il est vrai que le site du passage du Gois est assez exceptionnel et il faut reconnaitre qu’il nous a bien charmés...
À priori la route elle-même n’offre que peu de subtilités, de la ligne droite, 2 très larges virages ...
Le revêtement est certes historique mais peu adapté, (voir plus bas), de toute façon la vitesse est limitée à 50 km/h...
Deux croix gardent l'entrée et la sortie du Gois car même aujourd'hui, sa traversée représente certains risques si le voyageur ne respecte pas les horaires des marées de basses eaux.
Les panneaux indiquent que l'on peut passer par beau temps et fort coefficient de 1 h 30 min avant et après basse mer.
Donc dans notre cas la basse mer étant à 14h08 le passage était vraiment sans risque jusqu’à 15h38...
Il était 15h41...
Ne connaissant pas les subtilités de la marée et ne souhaitant pas rouler dans de l’eau salée nous n’avons pas osé le passage et nous nous sommes contentés de visiter les lieux pour cette fois...
Les horaires des marées sont affichés depuis 1830, mais il faut toujours se méfier car le brouillard peut devenir très dangereux, surtout pour les pêcheurs à pied qui perdent tout sens de l'orientation et peuvent se faire piéger par la marée montante...
La route du Gois a d’abord été route nationale 148, elle reliait Noirmoutier à Limoges.
Cette route est devenue aujourd'hui la départementale 948.
Le 11 juillet 1942, le Gois et ses dépendances (chaussées, digues et balises) sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques.
En 2017, « l'ensemble paysager formé par le passage du Gois, l'île de la Crosnière (côté Beauvoir, sur le continent) et le polder de Sébastopol (côté Barbâtre) » est un site classé, cette reconnaissance étant une première étape vers l'objectif du classement mondial à l'Unesco.
Dans les années 1930 la chaussée étant à refaire, l'ingénieur Louis Brien conçoit, avec l'aide des entreprises Philbert Dupont de Noirmoutier et Jean Cornu de Bouin, un pavage et dote la chaussée d'une largeur permettant le passage de deux voitures de front.
Les travaux qui durent de 1935 à 1939 ont lieu deux fois par jour, dans un laps de temps de deux heures à marée basse.
À leur issue, le passage du Gois est devenu carrossable.
Aujourd'hui encore, on peut observer ce pavage caractéristique (dalles en ciment fondu de 40 × 40 × 12 cm) sur une grande portion du passage, même si une partie a été goudronnée.
Les pavés sont posés en diagonale sur un lit de sable et plusieurs couches de pierre. Les dalles de rive triangulaires sont bloquées sur les bords de la chaussée par des palplanches, pieux en bois battus dans le sable de chaque côté de l’ouvrage. Les joints, d’une largeur de 12 à 15 mm, sont remplis de brai.
Depuis les travaux de Brien, des tronçons ont fait l'objet de plusieurs essais de revêtement, peu concluants (enrobé à froid, à chaud, enduit, bicouche).
On voit nettement sur les photos les différents matériaux qui furent utilisés...
Quelques mots sur le pont de Noirmoutier que nous apercevons de là où nous sommes.
« L’édifice a vu le jour il y a cinquante ans. Au terme de travaux pharaoniques, qui ont nécessité 4 000 m³ de béton pour construire seulement les dix piles, et un peu plus pour le tablier, le pont était livré le 7 juillet 1971.
« La construction des piles en béton armé a utilisé 4 000 m3 de béton, 13 500 m2 de coffrages et 250 tonnes d'acier à Haute Adhérence. Le tablier a nécessité 4 500 m3 de béton, 160 tonnes d'acier à Haute Adhérence et 180 tonnes de câbles d'acier pour la précontrainte des poutres. ».
Ses 583 mètres d’asphalte enjambent depuis le goulet de Fromentine, un bras de mer entre La Barre-de-Monts, côté continent, et la commune de Barbâtre, côté île.
Avec sa mise en service, l’île arrête de vivre aux seuls horaires des marées. L’embarcation Le Goulet, qui assurait la traversée, prend de fait une retraite forcée et l’accès des marchandises sur l’île est dès lors facilité. Ainsi que celui des touristes, comme le redoutaient certains Noirmoutrins. ».
« Depuis sa mise en service, le pont de Noirmoutier marque des points.
Gratuit, pratique…
Il permet de relier l’île de Noirmoutier à tout moment et par presque tous les temps, sauf lorsque le vent souffle à plus de 100 km/h.
C’est donc logique qu’il attire les foules. Situé sur la RD 38, qui relie Saint-Jean-de-Monts à Noirmoutier-en-l’Île, deux des principales stations balnéaires du département, il se trouve sur un axe très fréquenté.
Preuve de l’intensité du trafic, plus de 8 700 véhicules y circulent par jour, dont 5,7 % de poids lourds. En période estivale, le trafic peut même atteindre 21 000 véhicules par jour, selon le Département.
Autant dire que l’affluence moyenne annuelle sur le Gois est moins impressionnante, avec 1 050 véhicules par jour.
Mais en période estivale, ou de grandes marées, le trafic peut tout de même atteindre 2 300 véhicules par jour, sur un laps de temps réduit. Marée basse oblige.
En 2019, un pic de fréquentation avait été enregistré au mois d’août, avec une journée à 3 051 véhicules. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes de sécurité. ».
Mais aujourd’hui, à cette heure « non ouvrable », nous ne verrons que 4 ou 5 voitures se garer non loin de nous pendant notre petite heure de présence...
Par contre plusieurs tracteurs venant de la direction de l’île de Noirmoutier sont passés devant nous.
Nous réalisons quelques photos de plus et prenons le chemin de Pornic.
Mais auparavant nous voulons faire un tour au port du Bec tout proche...
Ce sera pour le prochain épisode !