Un petit "port chinois" en Vendée : le port du Bec

Cette route est également nommée route des ostréiculteurs et elle mène au Port du Bec.

Le port du Bec, "le petit port chinois" de Vendée

C’est autour du lieu-dit « l’Empan » que le port du Bec trouve ses origines. Les Romains y font alors le commerce du garum, un jus d’huîtres fermenté dans du sel. Des produits très présents à cette époque. Le port change de lieu en fonction de l’envasement et du rétrécissement du canal du Dain. Il sera déplacé plusieurs fois...

Le port du Bec est le troisième port dans l'Histoire à se situer sur le Dain. Le Dain est un étier séparant les villages du Port et de l'Epoids, situés respectivement sur les communes de Beauvoir sur Mer et de Bouin.

En juillet 1761, suite à l'alluvionnement, le port a migré vers l'aval de 600 mètres par rapport à l'emplacement originel. Il était désormais situé au niveau du lieu-dit «Le Bec», à hauteur des «Arsais».

Ce port, qui comprenait dans les années 1860 de 20 à 25 bateaux de pêches, devait encore se déplacer de 600 à 700 mètres du fait des endiguements du Dain. Ainsi, le port du Bec actuel fut installé dans l'estuaire du Dain en 1882.

Cette position dans l'estuaire même du Dain présentait le désavantage d'une mauvaise isolation du port par rapport au vent d'Ouest et de Nord-Ouest. Aussi, plusieurs mesures furent prises afin d'atténuer ce désagrément.

Le choix est donc fait de construire une nouvelle digue, en 1958, l’ancienne digue ayant été détruite, en 1940, par un raz-de-marée.

Cet éperon de 125 mètres de longueur, connu sous le nom de «brise-lame», fut construit au Nord-Ouest de l'avant-port. Il fut décidé par la suite de la construction d'une digue longitudinale de 600 mètres de long sur la rive gauche du Dain, qui permettait de doubler la capacité d'accueil du port.

Le port du Bec est aujourd'hui le premier port de la baie de Bourgneuf en matière d'ostréiculture et de pêche au chalut. Inscrit à l'Inventaire des sites de la Vendée depuis le 11 décembre 1942, il est aujourd'hui l'un des principaux sites touristiques de Beauvoir sur Mer.

Le port du Bec est pourvu de 104 pontons en bois de châtaigner parfois un peu bancals, parfois robustes et fiers, formant un paysage bucolique...

Le nombre de pontons est un peu plus important à Bouin qu’à Beauvoir-sur-Mer. Le canal du Dain, qui traverse le port du Bec, marque la frontière entre ces deux communes.

La profession la plus représentée, ce sont les ostréiculteurs. Ils partent deux heures avant la basse mer pour rejoindre les concessions sur lesquelles poussent leurs huîtres. Là-bas, ils les travaillent et les rapportent à maturité, pour les vendre à la cabane ou sur les marchés.

Nous avons également pu voir un distributeur automatique des produits de la pêche !

Mais pourquoi «petit port chinois» ?

Le port du Bec est donc aussi connu sous le nom de petit port chinois.

Plusieurs versions s’affrontent pour en déterminer l’origine...

• La première raconte que des marins bouinais auraient pêché en mer de Chine. Ils auraient trouvé que le port du Bec était très ressemblant aux ports chinois avec leurs pontons en bambou.
• D’autres pensent que ce nom vient des marins qui, en rentrant au port, chinaient leur pêche...
• Une troisième version, plus poétique, dit que l’entrelacement des perches des pontons ferait penser à des écritures chinoises...

Nous penchons vers la 1^ère version : le «petit port chinois», comme l'appelle les autochtones et les touristes c’est simplement en raison de sa ressemblance avec les ports que l'on peut voir en Chine...

Vous en jugerez avec nos quelques photos...

Tout à côté du parking, sur le haut du port est installé un monument.

La  stèle à la mémoire des péris en mer

Ouest France dans son édition du 5 juin 2023 nous en parle.

« Une stèle à la mémoire des péris en mer a été inaugurée samedi 27 mai, par Jean-Yves Billon, maire, accompagné des représentants de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer), des élus départementaux et des anciens membres de l’École intercommunale des pêches de l’Époids, à l’origine de cette initiative.

Jean-Yves Billon a retracé l’historique de l’école des pêches, de sa création en 1938 jusqu’à sa fermeture, en 2007.

Elle avait pour rôle de dispenser un enseignement professionnel, en cours du soir, aux premiers ostréiculteurs qui s’installèrent au port du Bec : certificat de capacité, permis de conduire marin et attestation de formation aux premiers secours.

Après une interruption en 1946 et 1947, elle reprend ses activités grâce aux subventions de Beauvoir, Bouin et La Barre-de-Monts.

Didier Fonséca, directeur de l’école à partir de 1998 et Jean-Yves Billon ont décidé d’utiliser les fonds restant de l’ancienne école pour réaliser cette stèle, bénéficiant par ailleurs d’une subvention départementale.

L’œuvre du sculpteur Laurent Letard, baptisée Reliance, est en marbre de Savoie et inox. Elle évoque la goutte d’eau, l’hélice, insérée dans un cœur. ».

Il est temps de reprendre la route pour aller visiter Pornic

Nous retraversons le Marais Breton dont nous avons parlé dans un épisode précédent et au niveau du Falleron et de ses carrelets nous quittons le département de la Vendée...

Puis nous empruntons à nouveau la D13, la route Bleue, afin de rejoindre Pornic.

La visite de ce joli village dans le prochain épisode !