De la colonne du Centre de la France à Bruère Allichamps nous prenons la D35 qui longe le Cher par sa rive droite.
Le Cher prend sa source à Merinchal, dans la Creuse, Massif Central, et se jette à Villandry, dans la Loire, dans le département de l’Indre et Loire.
Il est le deuxième plus grand affluent de la Loire après l’Allier. Il mesure environ 365 km et si sa source est à 700 mètres d’altitude sa confluence avec la Loire n’est plus qu’à 38 mètres.
Tout au long de sa course, se dressent de majestueux monuments notamment :
Le Cher sert de frontière naturelle entre les départements de la Creuse, du Puy de Dôme, de l’Allier, du Cher, de l’Indre, du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire.
En partie sauvage de Montluçon à Noyers-sur-Cher, puis navigable ou canalisé jusqu’à Tours, le Cher traverse 117 communes.
Après avoir été une des voies stratégiques des itinéraires militaires, le Cher, dès l’Antiquité devient une voie commerciale privilégiée. Les communes jalonnant le cours de la rivière prospèrent en utilisant celle-ci pour transporter toutes sortes de marchandises (vins, ardoises…)
Le service de la navigation projetait de relier la mer Méditerranée aux portes de l’Océan Atlantique, par un réseau de voies navigables. A partir de 1807 commencent les travaux de construction du Canal de Berry qui s’achèveront en 1839, avec la mise en service de la 3ème branche qui s’arrête à Noyers-sur-Cher.
Dans le même temps, on aménage le lit du Cher entre Saint-Aignan et Tours pour le rendre lui aussi navigable, en faisant l’économie d’un canal latéral. 16 barrages avec écluses sont alors réalisés entre 1836 et 1837.
La navigation semble s’être développée au XVIIIème siècle, en même temps que celle de la Loire. A cette époque, un bras du Cher rejoignait la Loire dans la ville de Tours, facilitant ainsi l’accès au fleuve.
A la fin du XIXème siècle, la navigation sur le Cher est à son apogée, près d’un million de bateaux assurent le transport des vins du Cher vers la Haute-Loire et remontent ensuite le sel de Nantes ou les ardoises d’Angers. Le bassin de Noyers-sur-Cher est à cette époque une véritable plaque tournante du négoce fluvial.
Après la Seconde Guerre Mondiale, l’activité fluviale disparaîtra au profit de la route et du rail. En effet, la construction et l’exploitation de la voie ferrée à partir de 1869 avaient déjà fait baisser sérieusement son trafic.
Aujourd’hui la rivière est simplement un argument touristique et est utilisée pour des activités nautiques...
Nous prenons donc la D35 en quittant la D2144, cette D2144 est beaucoup plus directe pour aller à Bourges mais moins agréable.
Nous enjambons l’autoroute et commençons le parcours.
La route D35 est très jolie mais en réalité on ne voit presque pas le Cher de la route.
La rivière est assez éloignée de la route et la dense végétation la cache presque tout le temps...
La région est une vaste plaine cultivée.
Nous arrivons au village de Châteauneuf sur Cher.
C’est un tranquille bourg rural d’environ 1 400 habitants. Mais on remarque de loin deux imposantes constructions...
Cette basilique construite dans les années 1880 et inscrite au titre des monuments historiques en 1983 a une étonnante histoire...
« Nommé curé de Châteauneuf-sur-Cher en 1861, l'abbé Ducros y découvre une église en ruine. Pour la reconstruire, il décide une souscription, en demandant « deux sous » à chaque enfant en échange de quoi il promet de prier pour lui la Vierge Marie. Il reçoit en retour beaucoup de « deux sous », mais aussi beaucoup de lettres, dont une écrite par une fillette de dix ans, habitant Semur-en-Brionnais :
« Vous nous annoncez, Monsieur le Curé, que le nouveau sanctuaire que vous élevez sera dédié à Notre-Dame des Enfants. Quel beau nom ! La Sainte Vierge, invoquée sous ce titre, se plaira à combler l'enfance des grâces les plus abondantes. »
De là naît l'idée du nom, et en 1866, la confrérie de Notre-Dame des Enfants est créée. Elle est érigée en archiconfrérie par un bref apostolique du pape Pie IX le 21 janvier 1870.
Le 29 août 1869, la première pierre de l'église est bénie par Mgr Charles-Amable de La Tour d'Auvergne-Lauraguais, archevêque de Bourges. Les plans des fondations sont établis par Édouard Marganne, architecte de Vendôme, et ceux de l'élévation sont dus à M. Auclair, architecte à Bourges. Les travaux sont dirigés par Frère Hariolf (Pierre Fayolle), (1825–1910), directeur de l'École des frères de Châteauneuf.
Le gros œuvre est terminé en 1879, et l'aménagement intérieur en 1886.
En 1896, le pape Léon XIII érige le sanctuaire en basilique. Elle est consacrée le 24 avril 1898. ».
Nous nous contentons d’en faire le tour, nous ne sommes pas passionnés par ce style néogothique de la fin du XIXème...
Mais l’ensemble est imposant, 80 mètres de long et 21 mètres de hauteur sous clef de voûte.
Nous remarquons également le monument au Morts dont l’emplacement n’a pas bougé depuis son édification.
Enfin nous apercevons un peu le château.
Dans les années 1037 et 1038, le château, nouvellement construit sur un promontoire rocheux et escarpé de la rive droite du Cher, est l’enjeu d’un conflit qui oppose Eudes de Déols à Geoffroy, vicomte de Bourges. Jusqu’au début du XIIIème siècle, le château reste acquis aux Déols puis passe à la famille des Culan.
Les corps des bâtiments actuels sont l’œuvre des L’Aubespine vers 1580.
Le château devient par la suite la résidence du marquis de L’Hôpital, ambassadeur du roi en Russie.
Il devient la propriété de la famille De Maillé de 1845 à 2001.
Il est inscrit au titre des monuments historiques en 1926. Le château n'est pas ouvert à la visite.
Nous reprenons la D35 et nous arrivons au village de La Roche.
Nous décidons de traverser le Cher à ce niveau pour aller rouler sur la D27.
Après un étroit pont en treillis métallique nous nous retrouvons sur la rive gauche du Cher.
La D27 est identique à la D35, de jolis paysages mais on ne voit pas davantage le Cher !
La route longe la belle forêt de Thoux.
Après quelques kilomètres nous décidons de retraverser le Cher et de reprendre la D35.
Un pont de pierre enjambe la voie ferrée. Celle-ci longe le Cher depuis Saint Amand Montrond et va continuer à suivre le Cher jusqu’à Saint Florent sur Cher.
Nous arrivons au panneau d’entrée au village de Lapan. C’est là que nous prenons le pont pour passer au-dessus du Cher.
Nous faisons un arrêt afin de voir le Cher de plus près.
Quelques photos et nous repartons sur la D177 puis la D88 en direction d’Arcay.
Toujours ce paysage plat...
Nous enchaînons avec la D73 en direction de Trouy.
Petite animation routière : nous nous faisons dépasser par une Ferrari dont le pilote a conservé... Sa capote !
Pourtant il fait très bon, même si nous traversons le hameau « Les Vallées Froides » !
De Trouy nous retrouvons la D2144 pour entrer dans Bourges et gagner notre hôtel.
Nous connaissons déjà Bourges mais nous n’avons pas fait d’article sur ce blog, nous y penserons lors d’une prochaine visite !
Pour l’instant fin de cette 1ère journée avec 550 km parcourus pour nous rapprocher de la Bretagne !
Il y a plus de trente ans, l’ouverture d’une voie rapide réduisait de manière significative le temps de parcours entre Saint-Aignan et Bléré. Situé sur la rive gauche du Cher, ce nouvel axe routier permettait ainsi d’éviter les villes et villages historiques de :
Aussi, inquiets de l’impact sur le tourisme local d’un tel contournement, les Syndicats d’Initiative communaux de l’époque avaient réagi en créant une « Association de la Route Touristique de la Vallée du Cher par Montrichard et Chenonceaux ».
Fondée en 1981, l’association a conservé sa mission première : inciter les visiteurs à rester sur le tracé de la D176 et, donc, à traverser ces villages.
« Ils peuvent ainsi y découvrir nos sites touristiques, faire une pause dans l’un de nos restaurants, effectuer leurs achats dans nos commerces …
Bref, apporter leur contribution à notre économie locale.
L’association compte plus de 120 adhérents : sites touristiques, hébergeurs, restaurateurs, commerçants, artisans, vignerons, … ».
Nous avons noté cette D176... Pour une fois prochaine !