Après un petit chemin en état « moyen » nous arrivons au vaste parking de la plage.
La baie de Suscinio s'étend sur 3 km et il y a plusieurs plages.
Celle de Suscinio est située entre la plage de Landrezac, à l’est, et celle de Beg Lann à l’ouest.
C’est une large plage de sable qui offre un environnement préservé, à l'état naturel. En arrière-plan de la plage on a donc une vue sur le château de Suscinio et sur les anciens marais salants.
Visiblement elle est interdite aux camping-cars...
En ce jour assez venté il n’y a personne, à la différence de l’été où elle est bondée...
Nous profitons du soleil et de la tranquillité pour faire quelques photos.
Cette plage n’est pas surveillée mais elle doit disposer d’une borne d’appel d’urgence qui n’est pas installée en cette saison.
Un bac à marée est également installé. Il est destiné à recevoir les déchets amenés par la marée qui sont ainsi collectés.
Nous repartons afin d’aller jusqu’au bout de la route, à Port Navalo.
Nous repassons devant le château de Suscinio et allons suivre des panneaux « Route touristique du golfe »
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur cette route !
C’est pourtant une route destinée aux voitures car aucune indication particulière en ce qui concerne vélos ou piétons randonneurs...
Le seul tracé que nous avons trouvé est sur le site de motards « Liberty Rider », mais il est très partiel...
De toute façon cette route correspond à l’itinéraire que nous avions plus ou moins prévu.
Donc nous allons suivre les panneaux.
Direction Sarzeau, sur la route, en traversant le village de Kerguet nous voyons une belle église, fermée, dommage car nous aurions aimé voir un ex-voto...
La chapelle de Kerguet, située dans le village de Kerguet, est dédiée à Saint-Sébastien, le patron des archers.
Dans cette chapelle un ex-voto est lui aussi dédié à Saint-Sébastien dont il porte le nom à la poupe. Il s'agit d'un trois-mâts barque de guerre armé de 12 canons de sabord. La maquette est un ex-voto de procession. Elle a été réalisée dans une pièce de bois évidée et son pont est d'un seul tenant.
Sa création est estimée au milieu du XIXème siècle mais son auteur n'est pas connu...
Nous continuons, traversons Sarzeau et prenons la route de Saint Martin, vers le nord.
Nous apercevons un joli panneau Michelin sur le côté gauche de la route.
Il indique Kervocen - Impasse et il est exactement situé 86 route de Saint-Martin, 56370 Sarzeau, 47.536667, -2.779972
Ce panneau date du 27 décembre 1961 !
Nous suivons la route et arrivons au marais de Bénance.
Ce sont souvent d’anciennes salines.
Une intéressante étude est disponible sur le site « patrimoine.bzh.
« Le sel constitue, de longue date, un enjeu économique et politique important qui a favorisé son exploitation et sa commercialisation par voie terrestre et/ou maritime. En Bretagne, la saliculture, structurée comme nous la connaissons aujourd’hui par une série de bassins, connaît une expansion du Moyen-âge au milieu du XIXème siècle. Dans le Golfe du Morbihan, les marais-salants apparaissent tout d’abord sur la presqu’île de Rhuys entre la fin du XIIe siècle et la fin du XIIIe siècle. Par la suite et jusqu’au milieu du XIXème siècle, ils se développent dans des fonds d'anse ou de golfe et le long des rivières estuariennes. L’activité salicole constituait alors une activité majeure pour le territoire. Les traces de cette exploitation ont marqué les paysages littoraux à travers l’aménagement de digues, de bassins, de canaux, etc.
Les marais salants sont constitués d’un ensemble de digues formant de nombreux bassins. L’eau de mer est conduite jusqu’au marais salant par un étier. Il s’agit d’un chenal se remplissant en fonction des marées et de leurs coefficients. L’eau entre ainsi par un système de vannage dans un grand bassin de stockage nommé vasière. L’eau va ensuite circuler, par gravité, dans différents bassins (gobier, fars, adernes, œillets) de faible profondeur et sur une très grande distance. C’est grâce à cette succession de bassins, favorisant l’évaporation de l’eau par l’action conjuguée du vent et du soleil, que le sel contenu dans l’eau de mer se concentre jusqu’à cristalliser et permettre sa récolte.
Une période d'une à deux années de production est nécessaire pour que la saline atteigne un rendement optimal. Cette période d'observation permet à la fois d'opérer des ajustements structurels et à l'argile de se charger en sel. ».
Aujourd'hui, la quasi-totalité des marais salants inventoriés ne sont plus en activité. Il faudra attendre le début du XXIème siècle pour que des marais salants soient restaurés.
Nous remarquons après le passage des marais une belle croix en pierre.
C’est une croix monumentale, plus de 5 mètres, posée sur une base octogonale.
Elle date de 1884 et a été réalisée en gneiss, granite, quartzite, moellon, et pierre de taille.
Nous poursuivons et arrivons à Prat Bihan.
Nous découvrons un panneau peu commun :
« Danger - Vasières -Sables mouvants - Ne pas circuler »
Ce n’était pas notre intention, de nous promener dans une vasière... Nous continuons notre route.
Nous voici au hameau Le Lindin.
Là aussi un panneau qui n’existe pas chez nous :
« Route inondée par grande marée ».
Heureusement la prochaine grande marée est annoncée dans 3 jours et la route est parfaitement dégagée.
Le Lindin est connu pour son moulin à marée.
Précurseur de la marée motricité, les moulins à marée sont assujettis à la mer. L’activité du meunier était de fait entièrement rythmée par la marée. Les périodes de travail avaient lieu aussi bien le jour que la nuit, tout en étant cadencées par la périodicité des coefficients de marée. Apparus dans le Golfe du Morbihan dès le XIIème, ils cesseront de tourner dans les années 30. Un dernier sursaut occasionné par la guerre prolongera leur activité pour une dizaine d’années. Il en subsiste encore aujourd’hui, devenu résidences secondaires ou brocante...
Voici un extrait de l'inventaire du patrimoine culturel en Bretagne.
« Le moulin du Lindin a fait l'objet d'une série de dessins, plans et façades, dont la datation est estimée à la fin du XVIIIe siècle, disponibles aux archives départementales du Morbihan. Ces documents nous indiquent de précieux détails sur le fonctionnement du bâtiment et son apparence originelle. En effet suite à son écroulement en 1930, le bâtiment a été remodelé de manière conséquente. Ils servent donc de base à cette description.
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Il est positionné à l’une des extrémités d'une digue légèrement courbe de 65 mètres environ par 6 à 7 mètres de large qu'il flanque en aval. Cette digue, surmontée de la rue du Pont du Lindin et du GR 34, se trouve à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mi-marée contre 1 mètre en général.
Elle a été construite en partie avec des vases provenant de la retenue. Un plan indique deux vannes d'admissions jumelées, « ou porte-mer », ainsi que le projet d'une troisième « projetée pour que la mer entre plus abondamment dans l'étang ».
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Le moulin fonctionnait avec deux roues verticales intérieures qui actionnaient deux paires de meules, et des étangs créés comme réserve d’eau...
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Le moulin à marée du Lindin est devenu atelier de réparation de bateau. Il est actuellement une maison d’habitation, 16 rue du Pont du Lindin.
Nous poursuivons notre route vers Le Logeo
Logéo semble venir du Breton « Er Lojeu », qui signifie les cabanes.
Le port du Logéo est très fréquenté par les plaisanciers en raison des facilités de mise à l'eau des bateaux. La cale est accessible en permanence sauf lorsque le coefficient des marées est égal ou supérieur à 110.
Vous pourrez trouver son histoire sur le site de l’Association de Sauvegarde du Logeo, dont voici les premiers mots.
« Le port du Logeo a toujours participé aux échanges commerciaux de la presqu'île de Rhuys. Avant 1789, les gabares de Rhuys y déchargeaient les marchandises des voiliers qui mouillaient dans la baie à l'abri des vents d'ouest. Les produits chargés étaient essentiellement du vin, de la fine de Rhuys, du bois et du sel... ».
Car on produisait du vin en Bretagne, mais nous y reviendrons...
Nous allons jusqu’au bout du port, donc forcément en impasse, où nous faisons demi-tour pour « descendre » au sud vers la D780 que nous allons suivre jusqu’à Port Navalo.
Nous tournons un peu à cause de travaux et nous arrivons à Port Navalo où nous allons nous garer, devant l’une des plages classée dans les plus belles plages du Morbihan...